MOONLIT, LA VIE EST UNE DANSE

Deux ans après leur premier EP « My Fairy World », le groupe montpelliérain MOONLIT vient de sortir « One Life », une ode à la joie et à la liberté, entre sonorités soul, jazz, pop, électro et trip hop. Un univers ouvert que nous avons voulu découvrir en interviewant Manon BLACHOT, la voix du groupe.

Le projet débute en 2015 suite à ta rencontre avec le pianiste Arnaud Girard. Vous êtes musiciens tous les deux (violon et piano pour toi) mais vos univers au départ sont différents : comédie musicale (comédie, chant et danse) pour toi et jazz/funk/soul/reggae pour Arnaud. Qu’est-ce qui a soudé votre relation à ce moment-là ?

C’est notre première chanson, « Silent mode », qui nous a convaincue de notre future collaboration ! C’est une ballade qui apparaît sur notre premier EP « My Fairy World ». Elle relate une amitié brisée. C’est drôle d’ailleurs car notre amitié avec Arnaud naissait en même temps.

Le projet se nomme Moody au départ et se transforme en Moonlit (littéralement « éclairé par la Lune »). Te souviens-tu qui a trouvé le nom du groupe ? Et pourquoi « Moonlit » ?

Oui oui, je me souviens très bien du jour où nous avons choisi le nom de Moonlit. Nous étions avec Arnaud à une terrasse de café – brainstorming – il était alors important de connaitre le message que l’on voulait véhiculer à travers notre musique, ce qui était important de mettre en avant…. Moonlit est sorti naturellement. Ce nom et l’image qui s’y rapporte faisait résonner la musique d’Arnaud avec mes mots.

« Eclairés par la lune » qui nous ramène tous a une même condition. Ce que j’aime avec l’image qu’on se fait de ces mots c’est qu’elle nous amène soit un sentiment de plénitude et de tranquillité soit une perception complètement terrifiante.

La Lune est traditionnellement associée à la femme, à la contemplation, au calme, à l’introspection et au changement. Moonlit est-il un groupe avec des énergies féminines ?

Oui j’aime à dire que Moonlit a des énergies féminines ! Les textes de Moonlit sont des mots de femmes (toutes les femmes que j’ai pu être jusqu’à aujourd’hui). Et les garçons de Moonlit ont bien évidemment leur part de féminité !

« Ne me dites pas que la lune brille… montrez-moi le reflet de la lumière sur un éclat de verre ». Peux-tu m’expliquer cette citation de Anton Tchekhov que vous mettez en avant ?

Cette citation- à mon sens – invite les auditeurs à creuser un peu sur le sens et l’essence de nos créations.Apercevoir ce qu’il y a à l’intérieur et profiter pleinement de toutes les émotions amenées par notre musique.

Les univers du groupe sont divers : comédie musicale pour toi, jazz/funk/soul/reggae pour Arnaud ; Lionel (Milazzo, contrebasse) quant à lui a été élevé à l’école du jazz et enfin, Romain (Geney, batterie) a pratiqué de nombreux styles musicaux (salsa, calypso classique, jazz, fusion, funk). Comment tout cela aboutit à de la pop/jazzy de votre premier single « My Fairy World » en 2017,

Franchement ?? aucune idée ! Pour ce premier EP, nous ne nous sommes pas posés trop de questions ! Nous n’avons pas réfléchi à ce qui pourrait plaire au public ou non, nous avons seulement fait ce que nous savons faire et avec tout notre cœur. « Fairy world » est né !

Vous sortez votre premier EP 6 titres « My Fairy world » en 2017 ? Contient-il les premiers morceaux que tu avais créés originellement avec Arnaud ?

Oui bien sûr tous les morceaux composés avec Arnaud à l’origine sont sur cet EP et d’ailleurs nous travaillons toujours comme ça. Nous faisons le squelette de la chanson avec Arnaud, ensuite nous arrangeons et fixons les mélodies définitives tous ensemble.

Ton univers entre soul/jazz/pop électro, me fait penser à Sade, Melody Gardot ou encore Amy Winehouse. Est-ce que cela fait résonnance pour toi ? Ou as-tu d’autres références ?

Oui j’adore toutes les artistes que tu cites chacune d’entre elles pour des raisons différentes (toujours pour leur musique bien sûr !)

Le 2e EP « One Life » vient de sortir en février 2019. L’univers est plus pop et électro cette fois. Vous dites qu’il matérialise « notre nouveau nous ». Cette notion d’évolution (dans vos mots, dans votre son) est très prégnante. Avez-vous le sentiment d’avoir grandi ? Comment décrirais-tu ce changement, cette évolution ? Quels en sont les signes ?

Je crois que chaque minute qui passe nous fait grandir oui ! Dans notre vie personnelle et dans notre vie en communauté ! Pendant la même année où nous avons réalisé notre deuxième EP « One life », j’ai eu la chance de connaître le miracle qu’est de mettre un enfant au monde.

J’aime à dire que j’ai accouché deux fois ! Les chansons que tu peux écouter sur « One life » sont plus posées, plus accessibles dans l’écoute et ont été réalisées avec du recul sur le message que nous voulions transmettre.

Nous avons voulu faire prendre un nouveau tournant à notre musique effectivement pour l’emmener sur des sentiers plus pops, plus actuels. C’était donc un changement voulu et réfléchi.

On retrouve la danse comme fil conducteur des clips des deux singles « My Fairy World » (avec Emy Baulande) et « Miracle » (avec Elithia Mboahangy Liantsoa). Elle concourt évidemment au sentiment de mouvement. Quelle importance a-t-elle dans ta vie ?

J’ai toujours été en admiration devant les danseurs. Je trouve ça incroyable de pouvoir faire passer autant d’émotion juste avec le corps, sans dire un mot et des fois même sans musique. Malheureusement je ne suis pas danseuse mais j’aime à emmener mon corps dans ces expériences et ces rencontres de temps de temps.

Au-delà de la danse, les 2 clips mettent en avant 2 femmes. Le lien est-il fortuit ou voulu ?

Bien sûr le lien est voulu ! Dans les clips Emy et Elithia représentent toutes les femmes qui font parties de moi qui peuvent être en accord parfait ou en contradiction totale.

Vous dites que « Miracle » invite à « l’apaisement, au retour à soi et à la reconnaissance » et exprime votre désir « d’évoluer dans des espaces infinis, sans frontières, des espaces de notre quotidien dont on ne profite pas toujours ». Qu’y-a-t-il derrière cela ? Un retour au primitive ? Un besoin de prendre de la distance avec le quotidien ? Un désir de vivre, de liberté ? De respirer, de prendre de la hauteur ?

Ohhh oui ! La chanson « Miracle » est une ode à la vie et à la liberté. A l’écriture, elle m’a aidé à me rappeler que « les petites choses » n’ont pas d’importance, que nous sommes très chanceux de partager cette terre et que la vie est toujours trop courte – qu’il faut la croquer, la visiter en long et en travers. Au même moment de mes deux mises au monde, j’ai aussi vu partir un membre de ma famille. « One life » le titre de l’EP ou « On a qu’une vie ! » en français était la « devise », « le slogan » de cette personne. Des mots que l’on crie très fort et qui viennent des profondeurs.

« Carefull if you turn me on”, le premier titre de l’EP, est un morceau apaisé et apaisant, intimiste…

C’est une chanson charnelle et très intimiste, où l’on a gardé pas mal de sonorités jazz ! C’est notre petit coup de cœur.

« Change » est encore un titre sur le besoin/désir de changement. « We need to change, it’s an emergency » chantes-tu…

« Change » sera, je l’espère, notre prochain clip vidéo ! Oui, le changement est toujours bon et fait toujours du bien !

« Easy » a des sonorités soul/jazzy. Une chanson parfaite pour les clubs de jazz ?

J’aime dire que « Easy » est une berceuse, un air entêtant car j’y évoque la naissance de ma fille Leiwa alors que quand je l’ai écrite, j’étais loin de me douter que ce petit être allait partager nos vies 🙂 !

Avec « My Friend », on revient vers des sonorités plus électro. Que raconte cette chanson ?

« My friend » est plus électro / trip hop. Une des seules chansons un peu « dark » de notre EP dans ses sonorités et dans son texte. Elle raconte une amitié qui n’a pu perdurer, une histoire cyclique et sans fin… le serpent qui se mord la queue !

Tu m’évoquais le fait que tu es en train de monter le projet en duo (contrebasse + voix samples) pour se produire plus facilement sur scène. Etait-ce difficile de se produire à 4 ? Cela signifie-t-il que les sonorités seront plus jazz dans le futur ? Est-ce la fin définitive de la formation à 4 ?

Nous portons Moonlit depuis 4 ans maintenant. Nous avons envie de jouer plus souvent et de le développer au mieux. On est en train de monter le projet en duo et Le set aura des sonorités électroniques et trip hop plus qu’un côté jazz prononcé (qui est surtout amené par les accords fournis du pianiste). Nous sommes en plein travail de création de cette collaboration en duo et nous sommes super excités ! L’idée est bien-sûr de continuer le projet à 4 en parallèle pour les scènes où il y aurait plus de budget. On a juste envie de jouer plus souvent !

Qu’est-ce que Lust4live.fr peut vous souhaiter pour la suite ?

Plein de concerts ! oh oui ! et beaucoup de lumière sur nos vies ! Merci Merci !

Alechinsky.

Site internet : https://www.moonlit.fr

Page facebook :   https://www.facebook.com/moonlitmusique/

écoute libre : https://soundcloud.com/moonlit34/sets/moonlit-ep-one-life