MODERN MEN « Sale Bête » indomptable

Après l’EP « Anéantir le monde moderne » (2018) et un deuxième « Partout en France » paru sur le collectif Soza cet automne, MODERN MEN revient avec un nouveau clip mordant « Sale Bête ».  Les mauvais garçons modernes, aussi révolté qu’incompris, ne sont pas à leur coup d’essai en matière de revendication le poing levé et le majeur tel un clocher pointé vers un ciel vengeur. Sujet brulant que celui là : l’état terminal d’une incivique civilisation largement bafouée et qui coup après coup mord son bourreau pour s’épanouir de nouveau. Phénomène social pour les uns, slogan mordant pour les autres, la répercussion n’en est pas moins sociale que politique, et pourtant musicalement ça sonne aujourd’hui plus qu’hier.

Le clip est signé par Simon Freger, où il met en scène le duo, posture raide et visage ferme, dans le décor glacial d’une église abandonné des saints et hanté par l’insoumission athéiste. Le maître n’existe plus. Là, entre vierge immaculée et vitrail brisé, raisonne la supplique irrévérencieuse de l’arrogant refrain de « sale bête »


Cette « Sale bête » qu’incarne MODERN MEN, duo de chiens loups indomptés, Adrian et Quentin sans domicile musical docile, alpague la décadence d’un monde de réprimande. L’emploi de leur sonorité Cold Wave électro 80 toujours virulente, s’impose sans distanciation de prose, contemporain abandonné par le temps, MODERN MEN se trouve ainsi invité à mettre en musique une histoire qui se répète. L’animal autrefois domestique devient une sale bête lorsqu’il n’accepte plus la cadence matraquée. Ce qui engendre la décadence d’un système répressif à outrance. Le concevable sentiment d’annihilation d’une coexistence de deux états contraires, avant la mort du mordant. Exutoire libérateur. “Anéantir le monde moderne” s’impose.

« Sale Bête » réalisé par Simon Freger.