LIQR “& Aurora”

LIQR est un groupe de Punk/Jazz formé en 2017 par Émil Cooper LEPLAY, accompagné de Louis HAYNES à la basse et Johann FEUERSTOSS à la batterie. Le trio, qui navigue habilement entre grooves énervés et mélodies enivrantes, surprend et captive par ces facettes multiples. Au travers des yeux d’un personnage fictif nommé Orion, ils nous racontent les complexités et les ambiguïtés qui façonnent nos vies en 2022. 
À l’occasion de la sortie du deuxième Ep “& Aurora”, Émile a accepté de répondre à notre curiosité maladive mais toujours amicale :

-Pourriez vous présenter en quelques mots pour nos lectrices et nos lecteurs qui ne vous connaîtraient pas encore ?
LIQR est un groupe de Punk/Jazz composé de Emile (Guitare/chant), Louis (Basse) et Jo (Batterie). Naviguant entre des grooves énervés et mélodies enivrantes, nos chansons racontent la vie d’un personnage nommé Orion.

-Dans votre premier EP « The Dawn Of Orion » nous découvrions le personnage d’Orion dont nous suivons la suite des aventures dans votre deuxième EP « & Aurora ». Était ce une volonté au départ d’utiliser l’imagination comme fil conducteur ? `
Absolument ! J’ai toujours voulu mettre de la distance entre ce que je pense et ce que j’ai envie de raconter. Faire parler un personnage me permet de maintenir le doute sur mes intentions. Il y a bien sûr de l’auto-biographie dans mes textes mais je veux pouvoir être également libre d’aborder des sujets controversés sans pour autant qu’on pense que je suis toujours en adhésion avec les idées que je traite. Je pense que la musique est dans l’imaginaire des gens quelque chose de très personnel. Souvent on s’identifie plus facilement au texte d’une chanson plutôt qu’à un scénario de film. Il est rare que l’on reproche à un film d’horreur de raconter l’histoire d’un meurtrier tandis que lorsque des groupes ont fait références par le passé à des psychopathes dans leurs textes de chansons, ils ont souvent été épinglés d’apologie de meurtre (je pense notamment aux groupes de métal).
Ce sont des histoires. Je pense que le public est assez intelligent pour faire la part des choses et choisir les valeurs dans lesquelles il souhaite se reconnaître.

-Vous avez le sentiment de vous situez plutôt dans une réalité fictive (la vérité est ailleurs)
ou une fiction réaliste (révéler une vérité) ?
Je dirais plutôt une fiction réaliste. Mais ça peut changer en fonction des textes, notamment « So Long » où Orion s’envole pour un voyage interplanétaire. Comme je le disais, l’histoire d’Orion me permet de garder de la distance mais je veux parler de choses qui nous arrive dans une réalité du 21e siècle. Orion vit à notre époque. Après, je ne sais pas si je suis assez malin pour exposer avec intelligence des vérités. Mais je m’efforce d’aborder les sujets qui me touchent et m’interrogent comme l’écologie, les discriminations, l’ochlocratie et l’oligarchie …. En tout cas j’y travaille.

-En écoutant vos paroles, on aperçoit un certain regard sur la déshumanisation galopante
de notre époque. Mais je me trompe peut-être. Votre point de vue ?
C’est très juste. Merci d’en parler. J’essaie de ne jamais écrire un texte de façon « gratuite ». J’aime pouvoir aborder des problématiques contemporaines en faisant de mon mieux pour ne jamais tomber dans une certaine idéalisation nostalgique du passé. La question que je préfèrerais poser tourne plus autour d’un certain « Bon, et maintenant, qu’allons nous faire ? »
Dans le premier album que nous sommes en train d’écrire, je m’efforce de m’améliorer afin de pouvoir considérer de nouvelles pistes de réflexion. Mais il est vrai que contrairement au rap, on a dans la chanson souvent moins de lignes de textes pour dire tout ce qu’on a à dire haha ! Je m’applique du mieux que je peux afin de ne pas rester seulement en substance tout en essayant de garder le plus d’essence poétique.

-Depuis vos début en 2017 vous avez enrichi votre univers et vos compétences créatives.
Comment vous sentez vous évoluer à présent ?
Alors que les deux Ep sonnent différemment, la plupart des chansons ont été composées en même temps. Nous avons délibérément pris la décision d’explorer une esthétique cohérente et différente pour chaque EP plutôt que de tout mélanger. « The Dawn of Orion » regroupant plus une énergie Punk/Fusion/Funk là où « & Aurora » serait presque un hommage au PostPunk et à la cold wave du début des années 80 que nous aimons tant.
Le but est toujours d’évoluer tout en gardant une ligne directrice. Ce qui a changé également c’est que je ne suis plus le seul compositeur, c’est à présent un vrai travail de groupe !
Cette période nous a permis de nous trouver en studio et sur scène. Le premier album de LIQR sera  certainement plus équilibré à ce niveau là. En tout cas, nous l’espérons.


-Vous avez une vraie richesse de composition dans vos Ep et sur scène votre révélé votre fort potentiel punk bien déjanté à la façon de Black Country, New Road ou Crack Cloud On va dire que vous adhérez modérément à l’idée des étiquettes et heureusement. Vous vous sentez toujours a l’aise dans les deux ambiances ?
Tout d’abord, merci beaucoup ! Cela fait très plaisir ! Il est vrai que la question « Vous faîtes quoi comme style ? » revient souvent lorsqu’on doit présenter le groupe et c’est pour cette raison qu’on dit qu’on fait du Punk/Jazz; on veut pouvoir balayer les styles en allant du punk au Jazz en passant par le rock, la folk, l’ambient, la funk etc….
On veut pouvoir être libre créativement et ne pas être emprisonné dans un genre. Nos influences principales restent des gens comme David Bowie, The 1975, Radiohead ou encore The Cure. Que des artistes qui n’ont cessé d’évoluer et d’explorer de nouveaux horizons. Si un jour on fait de la city pop japonaise, il ne faudra pas être étonné, qui sait haha …

-Vous avez déjà joué dans pas mal de lieux en France et en Angleterre, quels sont ceux
qui vous ont le plus marqués, et quels souvenirs en gardez vous ?
Chaque concert à sa particularité et son lot de souvenirs, mais ceux qui viennent tout de suite en tête sont; notre concert à Leicester à l’O2 Academy car nous avons été programmé sur ce concert littéralement la veille après avoir joué à Londres et c’était notre première fois en Angleterre, notre concert au 1999 en première partie de King Nun car je suis fan du groupe depuis des années et depuis cette soirée nous sommes devenus très amis. Pour finir, nos concerts aux Bus Palladium, car l’ambiance a toujours été la plus électrique là-bas !