Mystérieux parfums psychés, on divague au gré des sons, on se perd dans les images. Gaël Orliac, porteur du projet F.E.D.O.R. depuis l’origine, est fan de science-fiction, ce qui nous ouvre très grandes les portes de l’imaginaire musical que voici.
En mai 2018, un premier EP intitulé Fedor venait justement brouiller tous les repères. Ses cinq titres effervescents et furieusement addictifs avaient suffi à faire exploser les notions de temps, d’espace et de genre. Épaulé par son vieil ami Fred Ambroggi (batterie, percussions et chœurs), F.E.D.O.R. dessine une musique psychédélique hors-norme, faite d’ombres et de lumières, de joies et de douleurs, de cavalcades et de détours, de vitesse et de ralenti, de danses et de rêveries.
Deux ans après, Gaël Orliac revient avec de nouvelles trouvailles qui se jouent toujours autant des contrastes et de leur liberté enregistrées en 2019 au Music Lab de Toulon.
Fouillées et plutôt complexes, avec une capacité d’accroche immédiate, les nouvelles compos, aux atmosphères soufflant sur les braises ardentes d’un volcan aux vapeurs hypnotiques, dévoilent les nombreuses possibilités de lectures, tant elles sont denses. Les envoûtants trois titres, dont les mélodies se révèlent renversantes, côtoient à la fois la douceur extrême, relaxante, et la puissance de riffs tempétueux …
Quelques clés pour s’immerger dans l’univers de F.E.D.O.R.
L’envolée planante avec “Woodshedding Under The Bombs”, c’est comme dans les sous-bois, on y rencontre des ombres furtives jouant avec la lumière du soleil. On s’y plonge, on y reprend du souffle, immergé en apesanteur et apaisé.
Changement de décor, course hypnotique héritée du Krautrock de “Can’t Stop The Run”, en voiture Mesdames, Messieurs ! A la poursuite du chemin perdu ; un voyage sans répit ni repos.
“The Last Damned Night Bored“, les visions hautes en couleurs et leurs négatifs finissent encore par s’immiscer dans les esprits.
Une bucolique song aux ambiances psychés qui rappellent un peu EELS par la fragilité de voix et les sonorités 60’s.
Le mystère F.E.D.O.R. se dévoile très légèrement par ses choix musicaux. Entre rock implacable et balades désabusées, avec une petite rythmique jazzy parfois qu’une nappe de synthés souligne.
Ceci est une approche et le résultat d’une écoute de leur musique, mais sûrement pas la lecture universelle, si toutefois cela existe.
On entrouvre la porte F.E.D.O.R. comme on se retrouve soi-même, à partir du moment où on a décidé de laisser les mélodies de ces ambiances imprégner notre esprit.
“Cinq lettres. Cinq points. Et d’innombrables visions qui apparaissent instantanément à la lecture de ces caractères aussi délicats qu’imposants.”
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Guillaume d’Arsène