Léonard Lasry, Pas de hasard il nous reste toujours l’espoir…

Léonard Lasry, chanteur, compositeur, producteur et bien plus encore, est étourdissant par ses activités multiples et bluffant par la force qu’il place dans chacun de ses créations. Également le fondateur et directeur artistique du label 29 MUSIC où il publie notamment les derniers albums de Jay-Jay Johanson, Schérazade, mais aussi ceux de Marie France et d’Élisa Point. Léonard revient cette année avec un nouvel album “au hasard cet espoir” où il explore ses sentiments intimes remplis d’espoirs universels. À la fois bluffés et intrigués nous avons souhaité en découvrir plus. C’est avec honnêteté et simplicité qu’il nous parle de ses dernières compositions, de la place à l’art dans sa vie et de son parcours qui force le respect !

Léonard, tu n’as pas encore 40 ans et déjà 5 albums et un nombre vertigineux d’EP. D’où ma question : depuis combien de temps exactement fais-tu de la musique ?
J’ai commencé à créer des mélodies assez jeune, vers 10/11 ans, je faisais du piano depuis l’âge de 4 ans et demi ! Ce n’est qu’un peu plus tard vers 16/17 ans que j’ai réalisé que ma passion était le format « chanson ». Je me suis mis à écrire mes premiers textes et j’ai commencé à faire mes premières maquettes à cette époque là…Je n’avais pas l’idée de chanter, c’est venu un peu plus tard… Puis finalement de projet en projet j’ai pu sortir un premier album « Des illusions » alors que je n’avais que 24 ans. J’ai enchaîné en suite sur les 14 années suivantes des projets de façon assez constante. Et depuis 2009 je n’ai jamais arrêté de créer des chansons. Entre mes premiers albums et mes premières collaborations avec d’autres artistes, entrecoupées de morceaux pour des maisons de mode ou des chansons pour des pièces, des films, les années se sont enchaînées sans quasiment jamais aucune pause ! Malgré tout ça en 2017 lorsque j’ai sorti l’album précédent « Avant la première fois », il portait plutôt bien son titre car c’était un peu comme une nouvelle étape dans mon parcours.

Entre chansons néo-romantiques et pop française, comment définirais-tu ton univers ?
Oui mon univers est aux frontière de la chanson « classique » et de la pop. Les mélodies sont au cœur de ma création et viennent à moi comme des visions. J’aime que les mélodies nous accrochent et nous emmènent quelque part. Mes influences allant des musiques de films des années 60/70 à la variété italienne ou la pop internationale, j’ai surement eu à travers tout ça une éducation mélodique inconsciente qui se retrouve dans mes chansons.

Avec qui as-tu travaillé exactement pour la composition de « Au hasard cet espoir » ?
Pour « Au Hasard cet espoir » j’ai poursuivi l’écriture de chansons en tandem avec Elisa Point. Son verbe et son esprit m’enchantent, cela donne une vraie symbiose entre les textes et les musiques. Cette façon de dire les choses me plait et résonne en moi très fort. Après l’album « Avant la première fois » nous avions envie de continuer en quelque sorte la prolongation de ce répertoire nouveau en en  écrivant « la suite »…

Au vu de ton parcours, qu’est ce qui pour toi est le plus dur quand tu veux être un auteur/compositeur /interprète ?
Je ne sais pas s’il y a vraiment quelque chose de « dur » dans tout ça…J’ai parfois la sensation que les chansons prennent possession de nos esprits pour se créer presque toute seule et sans difficulté. Certains prennent une page blanche et se mettent à chercher des choses. Moi je n’ai jamais fait ça, je ne fais des chansons que si elles viennent à moi de façon assez naturelle et instinctive. Je ne peux pas dire que je connaisse vraiment l’aspect « difficile » que peut avoir le fait de créer.
J’ai moins écrit pendant plusieurs années, laissant une grande place aux textes d’Elisa Point que j’ai senti comme étant le prolongement naturel de ce que j’avais en moi. La très grande partie de mon répertoire en tant qu’interprète est donc aujourd’hui composé de toutes ces chansons créées en tandem. Ceci étant je ne renie pas mes premiers albums dont je signais les textes, j’ai d’ailleurs prévu d’en rechanter quelques unes sur scène…Et j’écris toujours de temps en temps des chansons paroles et musiques pour d’autres artistes…

Alors que dans notre époque où l’amour unique et véritable semble être relégué au rayon de l’anachronisme, tu utilises souvent en sources d’inspirations les sentiments amoureux, perdu retrouvé ou impossible. Serais-tu finalement le dernier romantique ?
J’aime chanter les grands sentiments, les élans du cœur inspirent les plus belles choses…Ce nouvel album est assez positif dans son ton et a pris une allure assez romantique chanson après chanson. En tête de liste je pourrais citer « Les Archives du cœur » que j’adore et qui est pour moi la vraie chanson d’amour idéale. L’amour qui reste dans les veines au delà de la vie, la mort, les rêves et la réalité.

Tes chansons sont très écrites quasi cinématographiques. J’imagine que l’écriture revêt pour toi une grande importance ?
Il y aussi bien dans les textes que dans les mélodies quelque chose d’assez cinéma dans le son où on installe à chaque fois une histoire, un décor, un climat…Oui le cinéma est une énorme source d’inspiration…L’an dernier j’ai composé l’intégralité de deux albums aux climats assez cinématographiques qui pourraient être aussi des bande son de film ou des albums de comédiennes : « Le Cinéma d’Elisa Point » qui rendait hommage à travers 18 chansons à 18 légendes du grand écran dont Alain Delon, Brigitte Bardot, Catherine Deneuve, Cate Blanchett etc…Et l’album « Tendre Assassine » de Marie France qui m’a inspiré des mélodies dans ce même climat très « cinéma ».
Enfin j’ai travaillé plusieurs fois avec le réalisateur Jérôme Reybaud qui vient de signer mon nouveau clip « Le plus doux des adieux » aux allures absolument « cinéma ». Jérôme m’a dirigé comme il le fait avec ses comédiens pour ses films et cela m’a beaucoup plu…

Je sais que tu es un grand admirateur d’artistes comme Elton John, William Sheller, Jay-Jay Johanson et d’autres… Idéalement avec quel artiste aimerais-tu collaborer ?
Je suis assez ouvert aujourd’hui du moment que j’ai la sensation que je puisse apporter quelque chose à l’autre et que l’on puisse s’inspirer mutuellement.
Jay-Jay Johanson, je l’ai découvert au début des années 2000 et me suis pris de passion pour sa discographie et son excellent songwriting. Depuis quelques années je publie ses albums sur mon label 29 Music, ce qui fait que je suis aux premiers loges de leur création & enregistrement. Jay-Jay m’envoie parfois quelque chose enregistré brièvement sur son dictaphone et qui finalement deviendra une pièce centrale sur son album, ce qui est le cas de la chanson « AMEN » que j’adore sur son nouveau disque (« Rorschach Test » ). Sur mon précédent album Jay-Jay chantait en français l’intégralité d’une de mes chansons « La vraie fatigue de Paris ». Quant à moi je viens d’enregistrer deux versions alternatives pour ses 2 derniers singles « Why Wait until tomorrow » et « Romeo » sur lesquels j’ai aussi posé mes chœurs, mon piano comme je le sentais…Sur « Au hasard cet espoir » il a participé au mix de la chanson « A faire comme si » et y apporté quelques sons, de discrètes cloches jouées dans les refrains, accéléré légèrement le tempo du morceau etc..

Tu composes également pour Dior. Comment le projet est-il né, explique nous ?

Les chansons créées pour DIOR ont illustré les collections de Maria Grazia Chuiri, la directrice artistique des collections femmes à plusieurs reprises. Elles sont nées de mon tandem avec Maripol. Maria Grazia était il y a quelques années directrice artistique chez VALENTINO et nous avait demandé une chanson inédite pour illustrer le film de la marque présentant la collection Automne Hiver 2016. La chanson s’appellait « Words I want to hear » et était même sortie dans la foulée sur les plateformes en plus de se trouver sur cette vidéo. Maria Grazia Chuiri a voulu poursuivre cette démarche par la suite au sein de la maison DIOR à 6 ou 7 reprises…La dernière chanson créée s’appelle « Let’s Disco » et illustre la collection de l’automne prochain.

Est ce essentiel le look pour un artiste? Comment te positionnes-tu face à la mode ?
Le look est important pour tout le monde, pas seulement pour un artiste. Mais pour moi le look ce n’est pas forcement un vêtement ou une marque. C’est plutôt d’avoir son propre style et une signature corporelle/stylistique propre. On voit passer notamment sur les réseaux beaucoup d’artistes habillés par et pour et faire la promotion de ce qu’ils portent mais ressembler malgré tout à des portes manteaux un peu déguisés…D’autres vont avoir une vrai style avec un simple T shirt blanc ou chemise blanche et dégager quelque chose de beaucoup plus fort…
J’aime beaucoup la mode, c’est aussi une autre de mes passions que de m’intéresser à l’histoire des grands couturiers, des mouvements, des maisons historiques mais aussi de ce qui se fait aujourd’hui. La marque de lunettes de soleil créée avec mon frère (Thierry Lasry) et que nous développons ensemble depuis 14 ans a été pensée depuis le départ comme une marque « mode », que ce soit à travers ses collections, son empreinte stylistique mais aussi son image et les collaborations qui ont été développées. J’ai aussi créé une ligne de bijoux en acétate il y a une dizaine d’années qui a été un peu plébiscitée en France et au Japon. Puis j’ai arrêté préférant me concentrer davantage sur la musique…

Tu as aussi un label tu peux nous en parler un peu?
29 MUSIC grandit au fil des ans. En plus de mes albums solo, nous avons publié les 3 derniers albums de Jay-Jay Johanson mais aussi celui de Marie France, « Jamais Assez », l’album de Lolly Wish, artiste venant de la scène burlesque et du Crazy Horse, dont la pochette a été réalisée par Pierre et Gilles.
En marge de la sortie de l’album « Le Cinéma d’Elisa Point » nous avons réédité une très grande partie des albums de la discographie d’Elisa Point sortie dans les années 80/90/2000. De façon plus ponctuelle il y a eu l’EP de Maripol, celui la créatrice Inès-Olympe Mercadal ou encore le single du couturier mythique Hervé Leger en 2017…
En ce printemps 2021 viennent de sortir « Rorschach test » le nouveau Jay-Jay Johanson, mais aussi mon album « Au hasard cet espoir », un nouveau single inédit pour Marie France « Paye pour moi » dont le texte est signé du Jacques Duvall (auteur culte pour Alain Chamfort, Lio etc).
Nous dévoilerons juste avant l’été la nouvelle chanson d’Amina qui reviendra à la rentrée avec très bel album…

Léonard Lasry “Au hasard cet espoir” 29 MUSIC

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Stef’Arzak