L’adrénaline de LA COLONIE DE VACANCES. Interview…

Mettre un disque qui déclenche immédiatement une poussée d’adrénaline, n’est-ce pas agréable ? C’est en tout cas le cas du premier album “ECHT” du collectif LA COLONIE DE VACANCES dont nous avons déjà parlé ici . Cette alliance de chants passionnés, de guitares envoutantes, de batteries complètement hantées et de synthés délicieusement psyché, forme un tout aussi dantesque qu’abrasif qui prend effectivement feu en nous. En résumé tout ce qu’on aime chez lust4live est là. Et en cela résidait la meilleure base de notre intérêt. Mais comme notre curiosité semble bien être sans cesse renouvelée et que mon petit doigt me dit, par écho, que vous aussi vous avez vibré à l’écoute des 9 titres qui composent ce disque number one, pour nous comme pour vous, le besoin d’en savoir plus n’en était qu’autant démultiplié, initiant ainsi un entretien à distance avec cette meute joyeuse qui a répondu d’une seule voix à nos questions.

 

Comment avez-vous commencé à faire de la musique ensemble ?

Le projet est né suite à la rencontre des 4 groupes à l’origine Marvin, Pneu, Electric Electric et Papier Tigre. L’amitié s’est créée à force de concerts communs et tournées communes. Puis est arrivée l’idée de faire un concert en simultané, chaque groupe sur une scène, le public quadrillé au centre. Ensuite on s’est approprié le concept pour composer de la musique.

Je suppose qu’avec vos différents groupes respectifs, il est difficile de trouver du temps en commun tous ensemble ?

Les groupes à l’origine du projet n’existent plus pour la plupart et pour l’un d’entre eux, n’est plus aussi actif que par le passé, mais qui sait. Cela n’empêche qu’on est tous.tes actif.ves au sein d’autres groupes, solos, autres activités liées ou non à la musique. On essaie de jongler chacun.e avec nos emplois du temps et de faire de la place à la Colo, c’est un projet important pour nous tous.tes autant du point de vue “professionnel” que de la camaraderie.

Comment avez-vous réussi à organiser l’enregistrement des 9 titres ?

Il était prévu, avant la crise sanitaire, qu’on fasse une année de pause (2020) et qu’on se concentre sur l’écriture d’un nouveau set et par la même occasion qu’on enregistre certains de ces morceaux pour en faire un disque. On a juste eu un peu plus de temps que prévu pour mettre tout ça en place et quelque part heureusement.

J’imagine qu’à 12 les idées fusent !? Comment choisissez-vous les directions à prendre au sein du groupe ?

Il s’est établi un fonctionnement au fur et à mesure et qui semble s’être fortement stabilisé ces 2 dernières années, est qu’il est bien plus simple de partir d’une composition relativement aboutie d’un membre du groupe pour la mettre en place que d’essayer de tous.tes s’y mettre en même temps, ce qui détermine d’office la direction. Le projet est complexe et le temps imparti est compté, il a donc fallu qu’on trouve une certaine forme d’efficacité. Mais les idées et esthétiques restent discutées.

L’expérimentation est-elle plus primordiale que l’instinct dans vos compositions ?

La musique que l’on joue est totalement écrite. L’expérimentation se passe toujours, même 12 ans après, dans le fait d’essayer de dompter le dispositif quadriphonique et de trouver les bonnes combinaisons pour chaque morceau. Chaque compositeur.rice travaille différemment et oui je peux dire que certains d’entre eux travaillent à l’instinct quand ils le font pour la Colo. Même si on a pas mal travaillé sur l’interprétation, celle-ci reste parfois assez instinctive voire sauvage.

Comment avez-vous sélectionné les titres qui figurent sur ce disque ?

On a sélectionné ceux qui nous semblaient être les mieux pour le disque dans la poignée de compositions qu’on avait à ce moment-là.

Y’a t’il une tête qui tranche (décide) au sein du groupe en cas de doute sur des décisions ?

Tout peut être discuté, les points de vue de chacun.e sont entendus, et un consensus se crée.

Vous qui avez un univers musical en constante évolution / progression, après 10 ans de collaboration, sortir votre premier disque ensemble pourrait-il représenter un marqueur fort de votre identité musicale, ou s’agit plus d’un “checkpoint” nécessaire pour ensuite pouvoir aller ailleurs plus loin ?

Au départ, le projet était uniquement live, c’était l’idée. Ensuite, il y a eu des collaborations qui ont quand même donné lieu à de la musique enregistrée et à des disques. Et puis finalement, on s’est dit qu’on était un groupe comme un autre et qu’on avait envie de faire un album. Rien de trop déterminant en soit mais quoi qu’on fasse est toujours un peu charnière pour aller ailleurs ou plus loin j’ai l’impression.

Sans tirer de plans sur la comète, avez vous une idée de jusqu’où vous voudriez aller dans la composition ? Y’a t’il des choses que vous avez envie de faire, d’expérimenter ?

Les idées viennent au fur et à mesure mais je crois qu’on ne se projette pas encore aussi loin. Présentement, on attend gentiment le coup d’envoi de la reprise des concerts, avec ce nouveau set qu’il nous tarde de jouer.

Cela sous-entend d’attendre 10 ans pour le prochain album? Y’a il en cela une temporalité qui pour vous semble acceptable ?

J’ai des doutes sur le fait que le groupe existera encore dans 10 ans mais je crois qu’il va pas falloir attendre bien longtemps pour qu’on sorte à nouveau quelque chose.

Parlez-moi de la réalisation de JB Geoffroy de votre énigmatique pochette d’album. Que représente elle ?

L’abstraction est le maître mot. On a toujours tous.tes été assez à l’aise avec la liberté d’interprétation. Je peux dire que le nom de l’album “Echt” signifie “vrai” en allemand. Faites en ce que vous voulez.

Vous allez retrouver prochainement l’énergie des concerts. Vous avez hâte ?

Autant que tu puisses l’imaginer !

Comment se prépare cette tournée ?

Avec quelques rebondissements, mais c’est bon là il me semble. Hein !? Là c’est bon, nan, on peut y aller !?

 

Voici les concerts à jour : 
▪ 16.02 – NIMES (30) – Paloma / SMAC de Nîmes Métropole
▪ 17.02 – AIX (13) – 6MIC
▪ 19.02 : RENNES (35) – Antipode
▪ 24.02 – PARIS (75) – Elysée Montmartre
▪ 25.02 – LILLE (59) – L’Aéronef
▪ 26.02 : POITIERS (86) – Le Confort Moderne
▪ 09.04 : BOULOGNE (92) – Festival Chorus
▪ 14.06 – CENON (33) – Rocher de Palmer (Rock School Barbey)
▪ 15.06 – TOULOUSE (31) – Le Bikini
▪ 16.06 – TOURS (37) – Château du Plessis (organisé par Le Temps Machine)
 Une date au Stereolux à Nantes est en cours de report mais aura bien lieu!
 
La Colonie de Vacances regroupe : Jérôme Vassereau (guitare), Vincent Redel (batterie), Arthur de La Grandière (basse, guitare), Eric Bentz (guitare, chant), Pierre-Antoine Parois (batterie), Rachel Langlais (synth, chant), Eric Pasquereau (guitare, chant), Grégoire Bredel (batterie), Julien Chevalier (guitare, basse, synth), Frédéric Conte (guitare, synth), Jean-Baptiste Geoffroy (batterie, chant) et Nicolas Cueille (synth, chant).
 

La Colonie de Vacances « ECHT » (Vicious Circle, 28 janvier 2022)
 
 
Photo de couv. (c) Jérôme Blin
 
Stef’Arzak