[Interview] The Last Legacy, calme et tempête heavy metal.

The Last Legacy, nouveau combo toulousain mêlant habilement hard rock, heavy metal et quelques notes de blues rock à la fois ultra puissant et mélodique, entre calme et tempête. Avec déjà plusieurs très bons titres à leurs actifs, le quintette vient d’en enrichir la liste avec  “Ambivalence” et “Angel, 2 nouveaux singles aux allures de hits. Les amoureux de Led Zeppelin, Slayer ou Gun’s & Roses, seront à coup sûr sous le charme. Nous avons déjà hâte de découvrir l’album qu’il nous prépare pour 2025, mais en attendant, nous avons cherché à en savoir plus…

 

Pouvez-vous nous raconter l’origine du groupe ?
Notre groupe est né de la rencontre de deux musiciens qui avaient beaucoup de sentiments à exprimer : Stéphane, guitariste compositeur, pour qui la musique est un moyen d’expression fort, et Tanguy, chanteur compositeur, qui sait mêler des textes profonds et des mélodies captivantes. Nous sommes originaires de la région toulousaine et la formation actuelle avec Bastien (basse), Aurélien (batterie) et Delphine (guitare, clavier, chœur) existe depuis avril 2023. 

The Last Legacy est un appel à la résilience à travers les diverses épreuves que chacun peut rencontrer. C’est la colère et la frustration d’une injustice, puis l’appel à l’introspection sur sa philosophie de vie ou la douleur d’une erreur que l’on cherche à racheter. Le groupe raconte comment voir plus loin que l’obstacle et trouver sa vision dans un brouillard de bruits, métaphore de l’état décadent de la société.



Qui sont les artistes qui vous ont donné envie de faire votre musique ?
The Last Legacy est composé de membres qui ont tous un contexte musical du Metal et du rock différents : certains qui n’étonneront pas, comme Led Zeppelin, Gun’s & Roses, Alter Bridge ou Iron Maiden. D’autres qu’il faudra aller chercher plus loin, comme Megadeth, Slayer, Avenged Sevenfold ou Gojira. Que de petits groupes en sommes. Un nouveau groupe qui parle bien à certains membres de The Last Legacy est Jelusick, super proposition qui nous vient tout droit de Croatie !



Après “Ambivalence”, vous avez sorti votre 2eme single “Angel”. De quoi parle exactement le titre ?
Angel est inspiré de l’histoire d’Orphée et Eurydice. La chanson raconte ce qu’une personne est prête à sacrifier afin de retrouver son alter ego selon la mythologie grecque et le drame qui s’ensuit. Il s’agit évidemment d’un parallèle romantique d’une expérience de vie du chanteur et de l’analyse des signes avant coureur qui laissaient entendre que la relation était vouée à l’échec, la réflexion portant sur le fait qu’une seule erreur, même inconsciente, peut causer la séparation éternelle de deux âmes qui étaient faites pour être ensemble. Une ode à la fatalité si l’on veut. Orphée risque de se retourner à n’importe quel moment. 

Comme toutes les chansons de The Last Legacy, Angel a une seconde lecture plus abstraite portant sur l’état actuel des relations souvent bien fragiles et cherche à entrer en résonance avec la complainte d’Orphée. “My little piece of heaven” devient une expérience temporelle passagère plutôt qu’un lieu géographique qui se construit dans le temps. L’illusion d’un mythe en perpétuel sursis plutôt que la mise en place d’un morceau de paradis ensemble.



Vous avez un EP en préparation pour l’année prochaine. Pouvez-vous nous en dire plus ?
L’EP qui va sortir sera à l’image des premiers single déjà existants: énergiques et profonds. The Last Legacy cherche à apporter du relief dans ses propositions, c’est-à-dire que l’album veut à l’instar de ses chansons raconter une histoire dichotomique. Notre but est donc de tendre la main à l’auditeur et l’inviter à rejoindre notre aventure qui commencera sur des notes d’énergie pure afin de voyager à travers différents titres qui peignent des tableaux d’expérience de vie mais dont l’ensemble évolue dans une réflexion commune. Imaginez un instant si vous aviez sous la main 6 tableaux qui cherchent tous une réponse à un obstacle que chaque chemin de vie rencontrera un jour mais que ces réponses sont parfois opposées. A votre disposition, vous avez une allée pour les exposer. The Last Legacy a choisi de jouer avec la palette d’émotions de ces 6 chansons spécifiques et leurs couleurs afin d’apporter une transition cohérente des différents obstacles et de la temporalité des réflexions qui s’entrechoquent dans la vie d’une personne. 

La proposition pour l’EP est de commencer le point de départ au travers du regard d’une personne insouciante, presque candide qui exprime un besoin fort de justice et d’appartenance. Cette même personne va, à travers les chansons, explorer le monde qui l’entoure et tenter de comprendre les sentiments qui le bouleversent. L’objectif qui l’anime, qui est de plus en plus clair au fur et à mesure de l’EP, va exploser dans les dernières chansons sous la forme de fantasmes. Cette personne va perdre pied avec la réalité et finir par rejeter tout ce qu’il était, créant une scission entre ce qui l’anime et la personne qu’il est réellement.



Dites-nous comment vous composez vos morceaux et avec qui vous collaborez ?
La composition des chansons commence par des notes de guitare lorsque Stéphane, le guitariste, arrive à se connecter à la “musicopshère”. Ces moments déconnectés de la réalité permettent à Stéphane de composer la partie instrumentale souvent en à peine quelques heures. Ces moments sont extrêmement addictifs presque nécessaires à la survie de notre guitariste bien aimé. 

Tanguy base ses textes et ses mélodies sur son ressenti des chansons. En général, il écoute plusieurs fois la chanson jusqu’à “voir” un thème ou entendre une mélodie. Des fois le texte vient très simplement, des fois c’est réveillé en pleine nuit qu’une idée lui vient. La première version du texte a tendance à chercher le sens plutôt que la forme et notamment à commencer à construire une double lecture du texte avec un sens un peu plus abstrait caché par une expérience plus assumée. C’est à travers plusieurs itérations entre retours des autres musiciens, la mise en place de la mélodie, la recherche d’un texte limpide et des fois, d’heureuses erreurs, que l’ensemble prend forme. Tanguy enregistre les voix pour la maquette et explore les voix de supports et chœurs.

Puis vient le moment de jouer à tetris avec tout le monde et de voir comment chaque personne s’approprie la chanson. Un coup de cymbale ici, la basse qui va chercher des notes plus aiguës, une voix de soutien lors du refrain… on répète jusqu’à ce que chacun trouve ses automatismes, ses idées. On va développer une partie de la chanson car on sent qu’il y a une histoire incomplète. Souvent Stéphane est très exigeant et insatisfait d’une section de la chanson et va arriver à une répétition “ça y est, j’ai trouvé !” et alors on essaye ensemble la nouvelle idée afin de déterminer si ça sert ou dessert la chanson

Où puisez-vous vos sources d’inspiration pour écrire vos chansons ?
La composition est un moyen d’expression comme un trop de plein à évacuer. L’inspiration vient du vécu qui, pour Stéphane, ne s’exprime pas en mots mais en notes. L’objectif est une émotion, un mouvement, un ressenti. La musique permet parfois d’aller au-delà des mots. Le monde actuel dans lequel nous vivons s’est fortement accéléré en quelques décennies nous rendant parfois aveugle sur l’essentiel et force des biais cognitifs pour nos cerveaux surchargés en informations. 

Pourtant quand on prend un peu de recul, on se rend compte que l’expérience de notre voisin est un début de réponse à l’épreuve que l’on est en train de traverser. Que la mythologie romaine, égyptienne ou nordique a déjà posé un socle propice à la réflexion. Ce sont principalement toutes ces histoires, toutes ces philosophies, les discussions interpersonnelles mais aussi des heures de lectures sur les sciences sociales et cognitives qui sont les sources d’inspirations des textes du groupe.

The Last Legacy aborde ces thématiques de l’humanité et du sens de la vie en poussant ses réflexions dans un monde apocalyptique où la musique serait le seul média d’échanges des émotions. Ainsi, la concordance de la musique et des textes est un point d’attention pour le groupe et la déclinaison de la prestation scénique également.

Pouvez-vous nous parler de ce que représentent pour vous le live ?
Le live est l’aboutissement de tout le travail que l’on fait. Faire de la musique pour la jouer uniquement en répétition n’est pas du tout notre philosophie. Nous, ce qu’on aime c’est la partager et échanger avec le public.
A l’heure des réseaux sociaux, les moments de partage se raréfient ce qui au final exacerbe notre envie de lives. Du coup ils sont très appréciés car cette envie de communier se ressent et on arrive à embarquer le public avec nous. C’est quand on entre en résonance avec le public qu’on se sent boosté et qu’on ressort d’un concert avec le sourire aux lèvres. On veut réunir autour de l’amour pour le rock et le Metal, on veut partager notre énergie et faire vivre une expérience qui nous ramène à cette connexion indescriptible entre un groupe et son public. Une explosion d’émotions, d’énergies et de voix pendant une soirée pour que tout le monde reparte heureux et prêt à affronter les obstacles de demain.




Quel serait le lieu où vous rêveriez de jouer ?
Le lieu importe peu en fait, ce qui compte c’est le public. Un public avec qui on partage notre musique et avec qui l’osmose se crée est un moment hors du temps. Quand cela se produit, le moment est magique et nous donne des frissons à chaque note !
Le Hellfest entre 1h et 2h du matin est un choix facile. Certains membres du groupe ont en tête un live tout feu tout flamme de Parkway Drive qui les ont marqués au fer rouge. Avoir une scène équivalente et un public en folie serait une expérience inespérée. 

Après, jouer au stade de Wembley avec tout le public qui chanterait nos chansons serait pas mal non plus !

 

 

 

 

Photo de couv. Gaetan Chambon / Picture-8