Interview SEYES “Beauty Dies”

Pur plaisir complice ou génie créatif ? Voici le genre de question que l’on pouvait se poser en ce 17 janvier 2020, date de la sortie officielle du 1er album de Seyes “Beauty Dies“. Ces deux femmes-là ont plus que la force de nous mettre pied à terre avec leurs compositions, tantôt électro brûlantes, tantôt pop acidulées. Avec cette première mise à nu, le duo formé par Charlotte et Marine, qui à l’origine excellait aux cotés de Wax Tailor, s’est créé un style, une patte reconnaissable, en se détachants d’influences trop évidentes. Elles arrivent magnifiquement, à nous transporter par leurs musiques, dans les sillons de mystères et de charmes à s’en damner pour de bon. Un tandem qui fera en chavirer plus d’un par leurs “Beauty Dies” !
Le constat est sans appel ! D’une efficacité redoutable, un pur bonheur musical, jubilatoire, sexy, entraînant, où sont servies quelques pépites comme le single éponyme “Beauty Dies” et aussi la furieuse rythmique aérienne de “Dans L’Arène” ou encore le faux-calme et lancinant “Arrest Him” !
Indéniablement, après plusieurs écoutes de cet album, SEYES s’impose assurément comme une machine à rêver en mouvement, un duo inévitablement appelé à devenir majeur.
Je me suis donc chargé avec plaisir de leur poser les questions qui brûlent nos lèvres…

Pouvez-vous nous donner quelques points de repère sur vos parcours ? Comment vous êtes-vous rencontrées?
Charlotte
: Nous nous sommes rencontrées au sein de Wax Tailor, et étions toutes deux prises par de nombreux projets à côté. Nous avons toujours été touche-à-tout, et caméléons en musique. Il a fallu presque 10 ans pour que nous nous retrouvions à composer ensemble, après avoir mûri musicalement des années durant.

Comment définissez-vous votre envie de faire de la musique ensemble ?
Marine
: J’apprécie beaucoup les chœurs et rarement les voix singulières. Mais celle de Charlotte me touche terriblement. Et c’est toujours le cas après plus de 10 ans de collaboration. A chaque fois que je reçois ce qu’elle a fait sur l’un de mes morceaux, je vibre de la tête au pieds et prend ça comme un cadeau magique.

Du point de vue artistique, comment se déroule votre processus de création, de la composition d’un morceau jusqu’à son enregistrement définitif ?
Charlotte : La création à l’origine a été spontanée, à base d’improvisations piano/voix. Marine a ensuite prélevé les moments de magie et les a dotés d’un écrin électro dont elle a le secret. Puis elle m’a renvoyé ses titres, déjà magnifiquement arrangés, et je n’ai eu qu’à me laisser porter par leur pouvoir évocateur et leur imaginer des histoires, des sensations.

Quel est le message que vous souhaitez mettre en avant au travers du titre de votre album « Beauty Dies »?
Marine
: Inspiré par l’actualité, l’album reflète notre monde complexe, dans l’espoir qu’un jour, l’altruisme, les valeurs humanitaires et la sensibilité à la nature et à toute chose vivante, soient les tendances dominantes.

Plusieurs de vos morceaux déclenchent une envie presque irrésistible de danser, je pense à « Beauty Dies » ou encore « Dans L’Arène », mais aussi aux dernières notes de « Arrest Him ». Alors que d’autres invitent plus à l’écoute et à la méditation, comme « Dream in Blue » ou « Alan In September ». Etait-ce une volonté de votre part ?
Marine
: Chaque morceau est comme un tableau où l’on se promène.
Nous n’avons prémédité aucun format, afin de voir où le hasard peut nous mener, pour explorer et ressentir davantage les sensations musicales.

Qui est le chevalier dans « Beauty dies» ?
Charlotte : Ce chevalier est un soldat, atteint de syndrome post-traumatique, blessé par les horreurs de la guerre.

Sur « Sans Titre », l’ultime morceau de votre album, vous chantez : « Des échos de toi à moi et des lignes Maginot qu’on imagine pas »; ça correspond à quoi exactement ? Mur du dialogue ou rempart ?
Charlotte :
C’est une ligne de frontière, artificielle, entre des hommes qui sont pourtant au départ bien semblables, et placés malgré eux des deux côtés d’un affrontement, ou ici, d’une frontière.

Pour votre showcase de pré-sortie d’album le 9 janvier au Walrus (Paris), vous avez pu prendre la température. Lors de cette avant-première, quel a été le retour du public ?
Marine :
J’ai adoré voir les personnes qui fermaient les yeux, dansaient et se laissaient transporter par la musique. Nous avons eu des retours très positifs, ce qui nous a motivées à composer la suite !

Celui-ci va officiellement voir le jour le 17 janvier prochain. C’est un moment fort dans la carrière d’un artiste, une source de stress mais aussi de joie immense. Comment appréhendez-vous cette date ?

Charlotte : Pour ma part, sans aucun stress, je pense que nous avons fait au mieux, et que le projet naissant, nous avons tout à gagner, et rien à perdre. Les premiers retours sont également si encourageants, que nous ne regrettons pas d’y avoir cru.

Vous tournerez bientôt en France notamment à Paris au printemps. Avec « Wax Tailor », vous avez parcouru le monde entier. Avez-vous des lieux où que vous rêveriez de jouer à nouveau ?
Marine
: Je garde un très bon souvenir de la Luciole à Alençon, aussi pour son slogan « Faire ce qu’on aime avec ceux qu’on aime ». Il y a aussi « Le Rocher de Palmer » à Cenon, « Le Paloma » à Nîmes, « Le Trianon » à Paris, « Le Koko » à Londres et des festivals tels que « Le Paléo », « Solidays », « Garocock », « Scopitone », « Les Francofolies » ou le « Fuzion » en Allemagne, complètement déjanté dans des bunkers… J’imagine Seyes dans des lieux atypiques.

Merci, j’ai hâte de vous voir sur scène !

Stef’Arzak

Pour suivre Seyes : https://www.facebook.com/seyesmusic/
Pour écouter Seyes :