[Interview] RICHARD ALLEN – “JUST SONGS” 

Après un remarquable premier album “Locust tree Lane” (2020), l’anglo-amiénois Richard Allen revient avec un nouvel opus folk intitulé “Just Songs” disponible depuis le 12 mai. Tout de long des onze titres de cet album, on est ballottés confortablement entre mélodie indie-folk élégante et chansons doucement poétique, sans jamais perdre en qualité et gagner même en intensité. Un disque hautement référentiel, où parfois nous avons l’impression d’entre du Kevin Morby, parfois du Elliott Smith, parfois du Eels. Un album représentatif de cette nouvelle vague folk : gracieuse, attachante et surtout furieusement créative. Richard Allen nous dévoile quelques secrets de fabrications, Interview…

-Peux-tu présenter ton parcours brièvement ?
J’ai commencé à écrire des chansons à 16 ans avec la guitare folk de mon père. Je ne jouais pas d’instrument avant ça alors j’ai passé un temps fou à en jouer pour apprendre. J’ai beaucoup appris en écrivant mes propres morceaux, en cherchant les accords que j’imaginais. J’ai eu quelques groupes entre mes 18 et 25 ans, c’est la période où j’ai rencontré les musiciens et les bars d’Amiens.
En 2018 j’ai rencontré le bassiste et producteur Kenny Ruby avec qui est venu l’idée de l’album “Locust tree Lane”. Il est sorti fin 2020 pendant le 2eme confinement. Je n’avais jusqu’alors jamais collaboré avec autant de musiciens sur un album. Sont arrivés les saxophones, les Rhodes, les pianos, les vibraphones, les synthés, un quintet à vent …
Je viens de sortir “JUST SONGS” le 12 mai dernier, trois ans après “Locust tree Lane”. Avec la même bande, un peu élargie !

-Je classerais ton univers musical entre folk mélancolique et rock élégant. Mais toi comment le définirais-tu ?
Je te répondrais que c’est de la chanson parce que ce sont des chansons. “JUST SONGS” est folk, jazz, pop, acoustic, expérimental; c’est une liste de morceaux qui ont chacun leurs identités.

-Quelle est l’histoire, le fil conducteur, de ton nouvel album  “Just Songs”  qui sortira le 12 mai ?
Les morceaux sont des photos de moments, des pensées que j’ai pu avoir, des tableaux qui dépeignent des sentiments particuliers. Chaque morceau est indispensable et indissociable à l’album mais ils vivent à l’écart les uns des autres en même temps.

-Un deuxième album c’est toujours une sorte de challenge. A-t-il permis de mieux dessiner une esthétique artistique ou de l’affirmer plus sereinement ?
La vision et le fait d’avoir appelé cet album “JUST SONGS” a dès le début détendu tout l’atmosphère autour de ce disque. Je suis toujours en train d’écrire quelque chose. L’esthétique c’est la suite. Je ne décide pas vraiment de faire une chose en particulier. Ce sont les morceaux rassemblés qui se définissent eux mêmes 🙂

– Pour concocter le 11 titres de cet opus avec qui as tu travaillé ?  
Tout comme “Locust tree Lane“, “Just Songs” a vu le jour dans le studio de Kenny Ruby perdu en Picardie. Nous sommes une douzaine de musiciens à avoir joué sur ce disque. Raphaël Dumont a écrit les parties de son quintet à vent pour “The Weather“. Joseph Keller qui m’accompagne également sur scène à jouer piano et sax. Kenny évidemment a fait toutes les basses et d’innombrables choses. Thibo Brandalise et Mathieu Penot ont fait les batteries et percussions. Louis Morati a fait des chœurs et a mixé l’album. Xavier Sibre a écrit l’arrangement de flûtes pour “There´s an Island“. Tout le monde est cité sur un joli insert joint au vinyle et au cd illustrés par Bertrand Hazard.

-Lors de son élaboration vous êtes-vous écartés pour explorer d’autres voies que celles que tu avais imaginé au départ  ?
Vu que il n’y a jamais eu de vision à proprement parler de l’album, pour moi les morceaux se sont écartés les uns des autres. A travers les sonorités, les styles mais aussi les instruments sur lesquels ils ont étés écrits. J’ai écrit certains morceaux comme “Seeds Grow” et “A Broken Star” au piano. “Painting Bones” au banjo. C’est une première pour moi. J’ai toujours écrit à la guitare !

-Le single “A Broken Star” est un titre doux et mystérieux. Quel thème se cache derrière cette chanson ?
Je pense qu’il décrit un sentiment très particulier qu’est celui de se sentir bien quand on est perdu ou que tout est perdu. Accepter ce qu’on ne peut changer, accepter ses erreurs, tout ça permet de se soulager de poids. Se forcer à être naïf, voir presque bête pour se protéger. Mais tout en ayant une vision globale. Ce serait se berner sans se mentir pour autant ?

-Quelle est l’histoire derrière l’intrigante illustration de la pochette de “Just Songs” ?
J’ai toujours bricolé avec mon ami de toujours Bertrand Hazard. Entre peinture, sculpture, musique et vidéo. J’avais une idée en tête, on l’a fait sortir de celle de Bertrand. On a aussi réalisé le clip pour ” À Broken Star ” et ” Painting Bones ” ensemble.

-A quelques jours de la sortie, quel est ton état d’esprit ?
Désolé j’ai été long à renvoyer cette itw et l’album est sorti il y a presque un mois maintenant! Mais pas de pression donc serein.

-Quels sont tes prochains projets ?
La suite! J’ai déjà écris une bonne partie du prochain album !

 

 


Crédit photo : (c) Simon-Lefevre