[Interview] Lola Sauvageot – « L’Animale » 

Avec son premier EP, L’Animale, Lola Sauvageot entre dans une nouvelle affirmation de son univers artistique. Après avoir dévoilé les remarquables singles « La vague » et « Lion et moi », qui trônent fièrement sur nos top tracks, et des apparitions déjà bien remarquées sur la scène folk rock indie française, Lola signe ici un disque à la fois vif et élégant, intimiste et sensuel. Ce que l’on vit, ce que l’on ressent, ce que l’on dit, ce que l’on garde enfoui s’exprime avec une voix magnétique, des textes incisifs et des mélodies organiques habilement entremêlées pour mieux exposer, avec pudeur, ses parts d’ombre et de lumière qui l’habitent, et qui résonnent un peu en chacun de nous avec intensité. La jeune musicienne, à l’instar d’artistes fulgurantes tels que Scout Niblett, Championne ou encore Claire Days, bouillonne d’une passion créative riche, portée par des rythmes tour à tour entrainants et oniriques où la tension ne semble jamais vouloir nous quitter. L’Animale, c’est un disque aussi racé que fougueux, instinctif et diablement maîtrisé. Lola Sauvageot y affirme une identité subtile, entre chanson rock, folk romantique et blues ébouriffant au plus près de sa vérité. Instinctive, sensuelle, libre.

 

Pourrais tu nous expliquer ce qui te mène vers la musique ?
Franchement, tout dans la vie me mène vers la musique ! Depuis l’enfance, c’est ce qui m’apporte le plus de joie, de curiosité, de désir… Écouter de la musique et écrire des chansons, c’est une passion sans fin. C’est un fil conducteur dans ma vie qui m’apporte que des belles choses, donc je le suis.
 
 
Ton EP « L’Animale », cinq titres, mélange différents sentiments. Pourrais-tu nous parler du fil conducteur qui a inspiré ce disque ?
Pour moi, ce disque tente de raconter des états d’âme comme on peindrait des paysages, comme on filmerait des montagnes ou des plages. Je crois que le fil conducteur de cet EP, c’est la tentative de rendre les choses du quotidien poétiques, plus douces …
 
 
Quel est ton sentiment à l’aube de sortir ce 1er EP « L’Animale » ?
J’ai hâte qu’il fasse sa vie, qu’il touche les gens. La temporalité dans la musique c’est particulier, ça fait longtemps que ces chansons existent et j’ai hâte de les re découvrir à travers les autres, d’avoir les retours des gens, de faire des concerts…
 

Tu as dévoilé trois clips issus de cet EP « La Vague », « Le Lion et moi » et « La mer imaginaire », des chansons à l’esthétique léchée. Cette belle esthétique vient de tes études dans le cinéma ? Et comment as tu créé tes clip ?
La musique et l’image ont toujours été en symbiose dans ma tête. J’ai fait des études de cinéma parce que j’aimais bidouiller des clips avec mon téléphone et les chansons que j’aimais bien. C’est une continuité de l’écriture de mes textes. J’ai réalisé mes clips de manière assez instinctive, avec les images et les références qui me venaient et en collaboration avec mon frère Gabriel et ma sœur Bettina sur « La Vague » notamment. On partait d’images précises et on improvisait aussi beaucoup en fonction des décors, des costumes…
 
 
 
L’écriture là aussi il y a une recherche de perfection. Quelles sont tes inspirations pour écrire les histoires derrière tes chansons, qui fixe ton univers musical ?
Les textes me viennent aussi de manière instinctive, ça vient toujours d’un besoin d’extérioriser des choses ou de moments de vie pas simples. J’écris comme quand on écrit son journal intime : pour me vider la tête et mettre des mots sur l’indicible je crois. Ensuite, je peaufine, je réécris, je cherche les mots juste…
 

Tu es originaire de Paris et installée au Havre. Comment ces deux villes ont-elles influencé ton parcours artistique et ta musique ?
Quand j’étais étudiante à Paris, j’allais peut-être à 3 concerts par semaine, je consommais beaucoup de musique et d’art en général et je crois que c’était une superbe école. Mais Paris est une grande ville et je crois que dans les grandes villes on consomme, j’y trouvais difficilement l’espace pour la création, la rêverie… Le Havre, c’est la ville qui m’a permis de respirer, de m’entourer. C’est une ville de musicien.nes et de rock et les choses se sont enchaînées très vite quand je suis arrivée. Les gens sont motivés, il y a un engouement joyeux pour les nouveaux projets et la création musicale. C’est aussi un paysage qui colle à mon travail, à mon univers. Et, c’est surtout la ville où j’ai rencontré les bonnes personnes pour m’entourer et concrétiser mon projet ! C’est pas rien, merci LH ! 
 
 
Tu as été lauréate du Start&Go de Norma en 2024. Cette récompense elle t’a apporté quoi en réalité ? 
Déjà, de la confiance en moi, c’est une forme de validation indéniable. Ça m’a également apporté une aide financière qui a permis de terminer l’enregistrement et le mix/mastering de l’EP. Sans Norma, les choses auraient été plus compliquées.

Ta musique est décrite comme poétique et introspective. Quels artistes ou expériences personnelles ont façonné tes goûts et ton style musical  ?
Tout ce que j’entends, vois ou lis façonne mon goût et mon univers musical. Je suis touchée par la poésie des films d’Agnès Varda et d’Alain Cavalier, par la musique de mon enfance (qui va de Radiohead à Pauline Croze, en passant par Portishead et les Strokes…), par les poèmes de Marina Tsvetaieva, par la poésie de Pina Bausch et de toutes les pièces de danse contemporaine que ma maman m’a emmenée voir… Ensuite, c’est en école d’art que j’ai eu la chance d’avoir tout le temps du monde pour façonner un univers à moi 🙂 
 
 
Lors de tes concerts, tu as déjà eu l’occasion d’interpréter les titres de cet EP. Comment le public a-t-il réagi à ces chansons en live ?
Les gens sont étonnés que le live soit aussi rock aha ! Mais je crois que c’est généralement une bonne surprise, on dirait que les gens kiffent.
 
 
En tant qu’artiste émergente, quels plus grands défis as-tu rencontrés et comment les as-tu surmontés ?
Selon moi, le plus grand défi c’est de bien s’entourer. Pour ça, il faut écouter ses intuitions, travailler avec des ami.es, ne pas avoir trop d’ego, et avoir un minimum confiance en soi et son travail je crois ?
 

Quels sont tes projets pour fêter la sortie de ton disque ?
La release party au Pop Up à Paris était sold out, on a des chouettes concerts qui arrivent en mai… Donc maintenant, je vais partir un peu en vacances aha ! 
 

Travailles-tu déjà sur de nouveaux projets musicaux ?
J’ai plein de chansons qui attendent d’être enregistrées … À suivre !!! 
 
 
 
 
 

Photo de couv. Charlotte Romer