Avec leur nouvel album, « Which Direction Goes The Beam », le collectif Index For Working Musik poursuit sa quête sonore, entre mysticisme électrique, urgence post-punk et poésie surréaliste. Après un détour instrumental avec « Index’e », le groupe revient à une formule plus directe, un opus mêlant textes vertigineusement poétiques et énergie magnétique lunaire, comme pour mieux définir le chaos d’un monde contemporain hanté par un quotidien incendiaire. Entre introspection rock et transe presque chamanique, ils bâtissent un univers artistique crépusculaire, toujours plus intrigant et terriblement captivant. Rencontre avec un groupe qui ne fait rien par hasard et surtout pas de la musique.
Votre univers est souvent décrit comme sombre, expérimental et magnifiquement chaotique. Comment avez-vous construit cet univers au sein de votre collectif ?
Je suppose qu’on peut décrire la vie sur Terre comme une expérience chaotique et sombre. Ce que nous faisons n’est qu’un miroir de cela.
Après votre album « Dragging the Needlework for the Kids at Uphole », vous êtes de retour cette année avec Which Direction Goes The Beam. Quel en a été le point de départ ?
Après « Dragging the Needlework », nous avons fait un disque instrumental, Index’e ». « Which Direction Goes The Beam », c’est notre retour à la musique avec paroles, une tentative d’ajouter plus d’énergie à notre répertoire live.
Votre musique semble porter un concept fort, à la fois esthétique, mystique et légèrement politique. Est-ce votre façon d’exprimer votre vision — peut-être même une sorte de prise de position post-Brexit ?
On dirait que c’est très politique, oui, mais exprimé dans un langage surréaliste. Ça traite de l’après-Brexit, mais l’intolérance est ancienne, elle remonte à toujours.
On cite souvent vos influences : Velvet Underground, The Jesus and Mary Chain ou encore Godspeed You! Black Emperor. Mais quelles sont les références moins évidentes qui vous inspirent ?
Velvet Underground, The Jesus and Mary Chain nous ont influencés, comme la plupart des gens qui jouent avec des guitares et des batteries. Je ne pourrais pas dire la même chose pour Godspeed You! je ne les ai pas encore écoutés.
On a tous des influences différentes, on vient de coins très variés du monde, mais on partage un amour pour les disques de Wire, Swell Maps, John Lee Hooker. Et de chez moi… Atahualpa Yupanqui, et le grand groupe post-punk SUMO.
Quelle place accordez-vous à l’introspection et à la réflexion intellectuelle dans vos vies d’artistes et de musiciens ?
Je dirais que nos vies personnelles sont plutôt repliées sur elles-mêmes et introspectives, mais ça s’arrête quand on se retrouve ensemble. On essaie de ne pas écrire de musique sur nous-mêmes. L’auto-indulgence, on n’aime pas ça — ce serait terrible.
On sent une volonté de brouiller les frontières dans votre travail, avec une approche poétique et mystique assez intrigante. Est-ce un choix délibéré ou quelque chose qui s’est forgé avec le temps ?
Si ce n’était pas le cas, alors ce qu’on fait n’aurait aucun sens. Autant lire les infos, dans ce cas.
Vous étiez sur une belle tournée au Royaume-Uni et en France en mai. Quelle est, pour vous, l’importance de la scène ?
Faire des disques, c’est amusant, mais c’est aussi un exercice très névrotique. Jouer dans des clubs, c’est l’opposé, et c’est la seule vraie raison de faire de la musique.
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Photo de couv. D.R.