Interview de Sarakiniko

Le premier album de Sarakiniko aka Yann Canevet “Red Forest” dont nous soulignons l’attractivité, lors de sa sortie en juin de cette année, non seulement par ces compositions ciselées, ces mélodies cornées, mais aussi pour cette capacité à mouvoir et émouvoir l’auditeur avec une rythmique aussi électrisante que libre. Cet intriguant univers, nous intriquait tant que nous avons finalement demandé à Yann de nous en parler. Il nous répond sans détour.

 

Quel a été le point de départ de ton projet solo, Sarakiniko ?
J’étais à Paris pendant 10 ans. J’avais ce nom – Sarakiniko – qui me hantait, sans pouvoir sortir quelque chose qui me convainquait vraiment. J’étais sûrement dans le brouillard de pollution, asphyxié, bâillonné. Lorsque je suis revenu en Bretagne le vent a tout balayé et le ciel est devenu tellement clair. C’était parti pour Sarakiniko !

Avais tu une idée précise de la façon dont cet album devait sonner ?
Souvent il y a une chanson qui va faire vivre tout le reste de l’album. Ici c’était « Red Forest », la ligne directrice. Lorsqu’elle est arrivée dans ma tête le concept et la narration autour de l’album se sont affinés. La musique c’est aussi ce subtil va et vient entre idée et hasard heureux.

Tu as choisi “Can’t See You” comme single, pour annoncer l’esthétisme sonore de “RED FOREST“. Est-il pour autant le titre qui te tient le plus à cœur ?
Je pense que la musique est liée à la vie. J’aime toutes mes chansons, mais à certains moments, dans certains lieux, elles résonnent avec plus ou moins d’intensité. 

Au-delà du fait que cet album semble être plus introspectif et dévoile ainsi un côté intime. Qu’est-ce que cela représente pour toi ? Serait-ce une nécessité ? 
Je ne pense pas qu’on puisse choisir de faire de la musique introspective ou intime. Ça vient des tripes et souvent c’est plutôt a posteriori qu’on peut trouver les liens entre musique et vécu. On peut cependant tout à fait faire le choix de la musique impersonnelle… Mais je n’en ai vraiment pas envie. La seule nécessité est de faire de la musique, de la bonne musique.

 

Quel impact la période de confinement a-t-elle eu sur toi humainement et musicalement ?  
J’ai enregistré toutes les chansons de Red Forest pendant cette période. Ce qui a été pour beaucoup une privation de liberté a été pour moi une bouffée d’oxygène. Je ne dois pas être un humain mobile. Je voyage dans ma tête et à travers ma musique. La question est peut-on parler d’impact ? Je pensais qu’il y en aurait un pour l’être humain mondialisé qui arguait le slogan du « monde d’après » le confinement et le coronavirus. En réalité rien n’a changé pour le bien-être des êtres vivants de cette terre. Il ne nous faut pas une gifle mais un parpaing en pleine gueule pour nous faire profondément changer. 


Dernièrement lors du Festival ASTROPOLIS (Fête la Bretagne) tu as présenté sur scène tes nouvelles compositions. Comment as-tu vécu cette date ?
J’ai été invité au festival de la Bretagne au Fort de Penfeld. Nous avons joué sous une bonne pluie brestoise. J’étais plutôt concentré à éponger l’eau pour m’éviter l’électrocution plutôt que de m’immerger dans le jeu… Dommage, mais c’est comme ça. C’était un endroit très beau et l’équipe était vraiment accueillante.

Comment as-tu collaboré avec James Aparicio pour l’enregistrement de ton album ?
Je venais de publier le clip de Can’t See You. James m’a contacté après avoir écouté ce single et m’a proposé de faire un essai de mixage sur ce titre. Il avait une vision précise et c’était terriblement juste ! Toutes les chansons étaient enregistrées chez moi en Bretagne. On s’est fait des aller-retours numériques pendant le confinement et c’était fait. Nos deux visions se rejoignent et c’est super efficace.

Quels sont vos projets futurs dans les mois à venir ?
Sarakiniko a de belles dates à honorer. Je travaille sur le live avec mes deux acolytes de toujours. Je compose le deuxième album qui sortira l’année prochaine. Il sera mixé par James à l’automne.
Ma femme est moi rénovons un superbe lieu en centre Bretagne qui abritera bientôt notre maison artistique La Maison des Corbeaux, avec laquelle j’ai sorti Red Forest. Je suis bien occupé pour la prochaine décennie.

 

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