Il y a tellement de choses à dire sur « Red Forest » premier album de Sarakiniko aka Yann Canevet (FTR, Maria False, Venera 4), qui sortait le 15 avril dernier, par quoi commencer si non que ce projet solo, introspectif et aussi électrisant que romantique, est d’une magie mélodique saisissante.
L’union psyché et shoegaze, quelque peu disparate, qui augurait un opus singulier au style charpenté comme un ouvrage unique étaient déjà magnifiquement appréhendées par le somptueux single » Can’t See You » en fin d’année dernière!
Le coup de maître singulier de Sarakiniko vient aussi lorsque pour adoucir la rugosité de l’ensemble avec des passages instinctif voire vif, il provoque la rencontre d’un chant doux avec une rythmique dense, qui fixe l’ambiance avec des éléments plus sensibles. Saisissant, surprenant, mais la sauce prend immédiatement. Des titres comme « Fall Will Pass« , « Swear » et « All is Fine » passent par l’aspect ample pour mieux s’atténuer et se retrouver soutenu par ces atmosphères célestes, dansantes ou envoûtantes. Les titres « Can’t See You » et « Red Forest » sont de vrais modèles de transitions, avec des moments aériens qui apparaissent ici et là, jamais hors propos, la complémentarité des deux univers est saisissante.
Cela donne au final un album sur lequel apparait clairement la capacité de Sarakiniko à nous emporter dans un trip narratif et mélodique. Sans oublier la présence de James Aparicio (Spiritualized, Liars, These New Puritans…) à la production, qui contribue à donner à ce projet une dimension addictive.
Sarakiniko fidèle à ses racines mais en libérant désormais une nouvelle aura plus sauvage, une autre facette abimée, quasi schizophrénique, où l’originalité subtile et intime vaut vraiment le coup d’y jeter une écoute attentive. Au risque de vous y perdre !