[Interview] CHIARA FOSCHIANI “The Forgotten Color”

La jeune artiste parisienne Chiara Foschiani dévoilera son second EP “The Forgotten Color” le 15 septembre. Au travers des 7 titres en anglais de ce nouvel opus, elle nous ouvre les portes de son univers onirique, élégant, immersif et bienveillant. Du bout des lèvres, elle trace, en clair-obscur, les lignes d’un monde tel qu’elle le ressent, où ses textes empreints d’une sensibilité à fleur de peau nous touchent jusqu’au cœur. Sincère et puissant, dans un savoureux  mélange de douceur et de force qui anime sa voix intérieure, elle livre un regard lucide sur ses sentiments. Bercée par les volutes mystérieuses d’une musique pop, Chiara passe de la chanson intimiste à des mélodies scintillantes, le tout imprégné de nuances multiples et attractives. Pour mieux vous la faire découvrir nous lui avons posé quelques questions. Interview…



Bonjour Chiara, vous avez commencé la musique très jeune, 16 ans, pouvez-vous nous parler des motivations qui vous ont conduit à la musique ?
J’ai toujours été attirée par les arts en général depuis toute petite ; certaines personnes de ma famille du côté de ma grand-mère ont fait de belles carrières dans le théâtre notamment. J’étais une timide maladive et du coup, ma mère m’a poussé dans cette voie pour vaincre ma peur. Ça a plutôt bien marché. Quant à la musique, on avait un vieux piano désaccordé et je demandais depuis petite à apprendre. Mais je n’ai commencé qu’à 8 ans. Ç’a été un déclic et une évidence pour moi. J’ai commencé à écrire très vite des musiques puis des chansons. Et à 15 ans, je savais que je ne voulais pas faire autre chose. Le besoin de m’exprimer était essentiel et salvateur pour moi. J’ai eu la chance d’être soutenue par mes parents, du coup la motivation était plus facile à trouver.

Votre second EP The Forgotten Color sortira ce vendredi 15 septembre. Je suppose que pour vous cela représente une nouvelle étape importante dans votre processus créatif ?
C’est un projet forcément plus mature, plus abouti que le premier. C’est aussi celui qui m’a fait complètement entrer dans l’industrie musicale, car j’ai fondé mon label, ouvert mon équipe à de nouvelles collaborations, et que je sais que cette façon de m’exprimer est devenue ma norme créative.

Chez vous, il y a un minutieux mélange de pop romantique et d’électro ambiant. Ce cocktail-là était-il imaginé dès le début de votre aventure musicale ?
Pas vraiment, j’ai toujours su que je voulais faire de la pop, mais je n’ai jamais voulu me limiter à un genre. Mes influences sont très larges, car j’écoute beaucoup de choses, du classique, du jazz, du rock et du rap. Quand j’écris, je ne m’oblige pas à rester dans un style bien précis. Cela dépend du sujet, de mon humeur du moment. C’est après, quand il s’agit de choisir les titres pour un projet, que la couleur se dévoile de façon évidente.

Y a-t-il un fil conducteur qui pourrait résumer l’esprit de The Forgotten Color ?
En réalité et sans prétention de ma part, le fil conducteur c’est moi et au-delà de ce postulat, c’est un EP qui parle d’espoir. C’est un adieu à différentes relations toxiques, qu’elles soient amicales ou amoureuses, un refus aussi de me laisser anéantir par des traumas (ce dont parle « Sabotage »). The Forgotten Color, c’est moi quittant l’adolescence finalement.

Pour réaliser les sept chansons qui y figurent, comment et avec qui avez-vous travaillé ?
Pour le premier EP, je n’avais que 15 ans quand je l’ai composé et j’étais donc encore assez isolée dans mon travail. Et ce même si j’ai été accompagnée par un premier ingé son en studio sur la phase finale. Mais j’étais arrivée avec 75% du travail fait de mon côté. Pour ce second projet, je me suis entourée différemment puisque Edgar Michaud, mon nouvel ingé a été là dès le début. J’ai écrit toutes les chansons seule, mais nous avons fait tout le travail d’arrangements ensemble et je l’ai laissé mettre sa patte. Ça été un long travail de neuf mois, assez intense en raison des sujets beaucoup plus personnels abordés dans cet EP. Et la manière de créer avec Edgar a été une expérience différente, enrichissante, souvent bouleversante, mais on s’est bien amusé aussi à chercher des nouvelles sonorités et à pousser au maximum cette recherche. J’ai la chance d’avoir pu enregistrer avec un de mes batteurs, Eliott Giry et Alexandre Koneski à la guitare. Ils ont participé au projet avec beaucoup de générosité.

Où puisez-vous votre inspiration pour écrire et composer vos chansons ?
Ma musique s’inspire beaucoup de mes lectures ; mes deux livres de référence sont Martin Eden de Jack London et Siddhârta de Herman Hesse. J’adore les livres de Kundera aussi. Le cinéma est une immense source d’inspiration aussi. Pop romantique, mais assez sombre malgré tout, ce ne sont pas des chansons à l’eau de rose. Ma musique évolue avec ce que je vis et elle se crée depuis le début de façon naturelle, même si c’est souvent douloureux de sortir ses émotions et les donner à entendre. Cela reste malgré tout thérapeutique.

À quelques jours de la sortie de The Forgotten Color, comment vous sentez-vous ?
Un peu angoissée, car c’est une naissance, même si ça peut faire cliché, mais c’est vrai. Ça reste une mise à nue pas évidente, mais nécessaire. J’ai surtout hâte de défendre cet EP sur scène, car cela reste la finalité de tout mon travail.

 

 

Photo de couv. Jules Gorce

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