[Interview] Anton Newcombe, The Brian Jonestown Massacre à la Route du Rock

Anton Newcombe : « Faire de bons concerts où les gens sont contents »

Tête d’affiche du dernier festival La Route du Rock l’été dernier à Saint-Malo, Anton Newcombe nous a accordé une interview juste avant de faire les balances de son groupe. 

Le rendez-vous est fixé à 11h backstage. Anton Newcombe, le chanteur, est présent comme convenu.

Sur scène, les techniciens s’affairent à installer le groupe. Il arrive, en bus, directement de Porto. Anton est visiblement dans de bonnes dispositions, et il accepte de se confier. « Tricia est la mère de mon fils ainé, j’ai 2 garçons. L’un a 21 ans et sa mère s’appelle Tricia, c’est la seule Tricia que je connaisse. »

Tricia accompagnait le groupe lors du précédent passage de la formation à la Route du Rock. C’était avant la pandémie 

« J’ai 56 ans, poursuit Anton Newcombe. Une de mes arrières-grands-mères appelait “mon enfant” tous les gens plus jeunes qu’elle. Par exemple, quand quelqu’un avait 70 ans et qu’elle en avait 86, elle disait “Tu sais, mon enfant”. »

Laissons les confidences pour attaquer dans le dur. BJM, tout comme The Dandys Warhols, se sont notamment fait connaître par le biais d’un film documentaire intitulé « Dig ! », un souvenir pas vraiment agréable pour Anton. « C’est une honte ! Ils ont essayé de tirer une histoire de leur ressenti alors qu’ils ont filmés beaucoup plus de choses. Pour les gens, le reportage se résume au business des labels de musique. Pourtant, les images donnent un aperçu des coulisses car ça a été filmé avec des caméras espions. Nous aimions quand même ces réunions et ces rencontres dans le sens où l’industrie musicale est codifiée comme une mafia. Nous avions tout filmé de cette organisation mais rien n’a été diffusé car ils ne savaient pas quoi faire alors ils ont essayé de montrer une histoire où ils faisaient passer certaines personnes pour des fous ou pour des gens stupides. »

 

Pourtant, Anton le reconnaît sans ambiguïté, il a déjà consommé beaucoup de drogues. Il tient néanmoins à mettre les choses à leur place. « Oui, j’ai déjà pris de la drogue mais ça n’est rien à côté de la situation des Etats-Unis en ce moment, Vous avez vu aux usa avec le fentanyl et ces autres merdes? Vous avez vu les vidéos des drogués dans les villes? C’est insensé en ce moment. Ces gens qui se droguent dans la rue c’est devenu alarmant. Je suis un mec bien et tout à fait normal avec un gamin de 10 ans. Je bois aussi de l’alcool mais je suis responsable. »

 

Une attitude visiblement saine et des lieux de ce que montrait le film Dig !

Cela lui permet de continuer à tourner avec son groupe et de sortir toujours plus de morceaux. Ainsi, son dernier album, “ The future is your past ” est sorti en février 2023 et s’inspire de la situation politique en Europe. « Il y a des guerres en Europe. Chaque semaine, les Russes disent “on va détruire ça et utiliser la bombe atomique”. Ils foutent le bordel. Si on continue à faire le mal comme ça, on va vivre dans le passé. On ne se battra plus avec des machines, on s’intoxiquera. »

Pour bien comprendre le message d’Anton Newcombe, il faut fouiller un peu sur internet ou acheter le disque. « J’ai écrit les paroles à l’intérieur. Même sur Spotify, quand on lance une musique, il y’a les paroles comme un karaoké. Vous pouvez trouver les paroles facilement, je ne suis pas inquiet pour ça. Je sais que dans les musiques françaises, les voix sont très fortes, deux fois plus fortes que la musique, ça fait très vieille école comme les crooners ou Frank Sinatra. Je travaille avec un super label français avec Julien Gasc, je lui produis son album. Des supers sons, un peu Jazz. »

Auteur de plus de 1000 chansons pressées sur 20 albums, Anton Newcombe ne semble avoir d’un seul objectif « Faire de bons concerts où les gens sont contents. »

 

Patrick Auffret (avec Lyli Garance)

Traduction : Léa Furic