HYPO

La musique électro à l’avantage de pouvoir être le résultat d’un bouillon de culture musicale regroupant tous les styles, du rock, en passant par le hip-hop et flirtant avec la world music. Au pays des lumières, du moins ce qu’il en reste, ce genre est important depuis plusieurs années. Il serait trop facile et réducteur de ne citer que les exemples de la fameuse “french touch“. Il existe des artistes qui sont présents depuis plusieurs décennies et qui font un travail exemplaire dans le domaine de l’électro.

Artisan de la musique éclectique pour clavier passionné : Hypo, aka Anthony Keyeux, est l’un d’eux. 30 années de création artistique avec plus d’une vingtaine de projets solo, albums et des collaborations (EDH, D-Damage pour ne citer qu’eux). Multipliant les concerts dans le monde entier (Amérique du sud, Chine, Japon, Europe). Hypo prends toujours un soin particulier d’apporter à ses créations musicale un fond et une forme. L’art est présent dans ses œuvres sous toutes les coutures.

A l’occasion de la sortie de son nouvel album OVEN PENUS, je vous propose une interview d’Anthony afin d’esquisser son portrait musicale, au confins du rock et de l’électro.

Portrait

Hello Anthony, est-ce que tu peux te présenter pour les lecteurs de Lust 4 Live ?

Oui bien sur, je suis Anthony Keyeux, j’ai 50 ans, je fais de la musique depuis 1990 et je sors des disques depuis 1998. Mon projet principal c’est Hypo. Généralement, on définit ma musique comme de l’électro pop expérimentale et ça me convient assez.

Je suis né à Dreux et je vis à Paris. Quand j’étais jeune, j’ai été bassiste autodidacte dans des groupes cold wave et vaguement gothiques. En arrivant à Paris au début des années 1990, j’ai découvert la musique électronique de l’époque, Aphex Twin, le label Warp et ça a radicalement changé mes goûts musicaux et réorienté ma musique. En 1998 j’avais un projet post rock avec un ami de l’époque, et nous avons sorti notre premier single sur le label parisien Active Suspension. Mais très rapidement, je me suis senti à l’étroit dans ce duo et j’ai décidé d’envoyer mes démos solos à différents labels. C’est Spymania, un label anglais de Brighton, qui m’a répondu favorablement et a sorti Kotva, mon premier album. J’étais assez impressionné de rejoindre ce label car il avait sorti les premiers Squarepusher et Jamie Lidell. Mais c’était surtout une belle équipe de cancres qui s’amusaient beaucoup. Je suis toujours très ami avec Paul, le boss du label qui continue à me soutenir en diffusant ma musique dans ses DJ sets. Par la suite j’ai sorti plusieurs albums sur Active Suspension, ce qui m’a permis d’avoir une structure locale qui me soutienne. On a fait pas mal de tournées avec O.lamm, Domotic et quelques autres. Et à l’époque, on a sans doute vendu quelques disques. Nous étions également très lié au label Tsunami-Addiction et à ses artistes principaux, les frères Hanak de dDamage. A l’époque, il y avait une belle effervescence et nous baignions dans une atmosphère créative faites de concerts, de DJ sets, d’interdisciplinarité et de beuveries. En parallèle, j’ai fait la rencontre d’Emmanuelle de Héricourt, avec qui j’ai développé le projet Hypo & EDH qui incarnait la somme de nos deux approches, une sorte d’électro rock new wave tordue avec laquelle nous avons sorti deux albums et qui nous a permis de beaucoup tourner. Ensuite EDH a dirigé le label Lentonia, principalement féminin, et qui malheureusement, coïncida un peu le chant du cygne de toute cette scène.

Car aujourd’hui, nous sommes assez peu, issus de cette scène, à continuer à faire de la musique. En plus de votre serviteur, il y a EDH, Domotic, JB Hanak, Kumisolo, Yelli Yelli, La Chatte, Colleen et quelques autres qui continuent contre vents et marais. Le gros de la troupe, et en particuliers les labels, ont jeté l’éponge depuis un moment. Et je les comprends.

Tu l’auras compris, je ne suis pas là pour me présenter comme un produit d’avenir. Médiatiquement, je suis clairement has been. Mais s’il m’arrive d’être nostalgique, je ne pense pas être aigri, et j’espère avoir encore quelques disques à faire avant de claquer. Même si mon public est de plus en plus restreint du fait que je ne fais aucune promo et que je ne souhaite plus faire de concerts. Heureusement quelques irréductibles comme toi, me donnent encore la parole.

Tu as sorti ton nouvel album Oven Penus, c’est ton 21 ème projet musicale. Comment tu as abordé la création de celui-ci par rapport à tes premières démos,  opus et albums ?

En vieillissant, il est de plus en plus difficile de faire de la musique. Ce n’est pas l’arthrose qui m’empêche de jouer du synthé, mais c’est l’angoisse de la page blanche, la peur de me répéter, la pression que je m’impose en me disant, si ça se trouve tu vas crever après celui là, il faut qu’il soit vraiment bien. On ne sait jamais quand on va mourir, autant ne rien faire de trop faible ou de honteux. Faire chaque disque comme si c’était le dernier, mais aussi comme si c’était le premier, c’est ça le vrai challenge.

Oven Penus – 2023

Tu gardes une certaine forme de spontanéité ?

Disons que c’est le but. Et c’est difficile quand on fait de la musique depuis longtemps. Et j’ai toujours essayé de faire une musique ancrée dans son époque. Ça veut aussi dire que j’achète beaucoup de disques. J’essaye d’être connecté avec ce qui se fait. J’ai été disquaire pendant des années, ça m’aidait beaucoup aidé à rester au courant de ce qui sort. Aujourd’hui je travaille en médiathèque, je m’occupe de la musique et du cinéma, ça a pris le relais. J’ai besoin d’être en contact avec ce qui sort. Je me nourris des autres, je rebondis sur ce qu’ils font. Ça ne veut pas dire que je cours après eux, que je suis un suiveur. ça veut dire que je prends position pour ou contre ce que j’entends. Quand j’étais jeune, je faisais le malin dans la presse à dire du mal de tel ou tel artiste, j’adorais ça. J’étais vraiment un jeune con. Et le danger, quand on est un jeune con, c’est de devenir un vieux con. Je me dois donc d’être vigilant et de rester à l’affût de ce que font les “jeunes”.

Tu n’as plus rien à prouver, tu es “rangé des voitures” ?

Oui, médiatiquement, je suis rangé des voitures, mais pas artistiquement. Quant au fait d’avoir quelque chose à prouver, je ne sais pas trop ce que ça veut dire. J’ai forcement des choses à me prouver à moi. Mais je n’ai jamais orienté ma musique pour qu’elle ait du succès. En 2005, il y avait encore une place dans l’industrie musicale pour des projets comme Hypo. Les labels savaient qu’il ne prenaient pas trop de risques en faisant presser 1000 CD d’un de mes albums. Ils savaient qu’ils en vendrait 700, qu’ils en donneraient 100 pour la promo, 100 à moi et qu’une centaine dormirait dans les cartons. Mais aujourd’hui, le marché est tel que cette taille de label n’existe tout simplement plus. Si vous être attaché à l’objet physique, il faut avoir un peu de capital et sortir un vinyle. Et ensuite il faut un carnet d’adresse et aussi payer du monde pour faire la promo. Tout en sachant qu’il faut recommencer le travail de promo à zéro à chaque sortie. Et il n’y a rien de plus chiant que d’être traité comme un artiste en développement pendant 20 ans, devoir être très présent sur les réseaux sociaux alors que tout ce que tu demandes, c’est de pouvoir exister juste un petit peu, comme un artisan. J’ai toujours vu les choses ainsi, je n’ai jamais essayé de vivre de Hypo, sinon, je n’aurais pas fait cette musique là. Pendant quelques années, j’ai fait beaucoup de musique institutionnelle, d’illustration sonore, de mixes pour des défilés de mode, pour des marques, et là je vivais de la musique. Mais je ne vivais pas de MA musique. Je ne regrette pas d’avoir fait ça, il y avait un côté amusant et ça payait bien. Mais au bout d’un moment, ça commençait à me peser de bosser pour des marques qui ne sont vraiment pas propres niveau éthique. J’ai préféré reprendre des boulots alimentaires et continuer ma tambouille Hypo à côté. Je n’ai jamais visé les paillettes. Les paillettes sont tombées parfois, dans la presse, en concert, ou bien en recevant des prix, et ce n’était pas désagréable du tout. Mais ce n’a jamais été une motivation. C’est d’ailleurs pour ça que je continue, c’est que je n’ai pas besoin des paillettes pour exister. Je suis juste content de savoir que ma musique parle à quelques personnes qui me suivent depuis le début. Elles ne sont pas nombreuses mais elles existent.

Tu l’auras compris, je ne suis pas là pour me présenter comme un produit d’avenir. Médiatiquement, je suis clairement has been. Mais s’il m’arrive d’être nostalgique, je ne pense pas être aigri, et j’espère avoir encore quelques disques à faire avant de claquer.

Hypo

Il y a des racines rock dans tes compositions, non ? Quelles sont tes influences ? La musique à toujours fait partie de ta vie ?

Oui bien sûr. Je viens du rock, mais je viens surtout de la new wave. J’avais 12 ans en 1985. Ce que j’écoutais à l’époque était déjà très synthétique sur bien des aspects. Depeche Mode, The Cure, The Stranglers, Kate Bush, David Bowie… J’ai découvert les premiers Pink Floyd quand j’avais 14 ans et ça m’a obsédé très longtemps. Ensuite, vers 16 ans, j’ai commencé à fumer pas mal de pétards avec un ami rasta de l’époque qui m’a fait découvrir LKJ dont j’aime toujours la musique. Ensuite j’ai découvert les Pixies, Nirvana, et les groupes à guitare du début des années 1990. Et puis les vagues shoegaze, puis post rock, m’ont vraiment fait appréhender les guitares d’une autre manière. My Bloody Valentine, Slowdive, Lush, Pale Saints… C’était un nouveau monde qui s’offrait à chaque disque. Et aux USA, Tortoise, Labradford, Low… Aujourd’hui, j’écoute un peu moins de nouveaux groupes à guitares. Encore que, j’ai acheté les derniers albums de Memorials, Dry Cleaning, Death & Vanilla, Feeble Little Horse… Je ne sais pas si on peut appeler tout ça du rock, mais c’est de la musique à guitares.

Il y a une sensibilité différentes à chaque album, par exemple EMO ERECTUS, est beaucoup plus noisy pour moi, un titre comme ‘Rampant” est vraiment noir. Sur Coco Douleurs quant à lui est très coloré. Mais les titres sont encore une fois emprunt de mélancolie.

Tu veux dire que je ne me répète pas tant que ça ? C’est une bonne nouvelle. Oui, concernant la mélancolie, je reste un vieux gothique… J’essaye toujours de cacher mon profond désespoir derrière des “pouet pouet“, mais j’essaye aussi qu’il reste accessible à qui veut bien lire entre les lignes. Tu veux dire que je ne me répète pas tant que ça ? C’est une bonne nouvelle. Oui, concernant la mélancolie, je reste un vieux gothique… J’essaye toujours de cacher mon profond désespoir derrière des “pouet pouet”, mais j’essaye aussi qu’il reste accessible à qui veut bien lire entre les lignes.

EMO ERECTUS – 2021

Parlons graphisme. Ce que je trouves vraiment intéressant dans ton travail, c’est l’importance que tu accordes aux visuels de tes albums. Il y a beaucoup de sensibilité et d’émotions dans le choix des visuels et supports. Tu peux nous en dire plus ?

Je viens des arts plastiques. J’étais à la fac de Saint Denis où j’ai pris mon temps. J’y suis resté 7 ans pour en sortir bac+5 en Esthétique (philo de l’art). Et c’est un fait, j’étais assez nul en pratique mais pas mauvais en théorie. Et donc oui, j’ai toujours attaché une grande importance aux pochettes et aux objets artistiques en général. Et comme dans ma musique, lorsque je fais appel à des collaborateurs pour la voix ou pour des instruments particuliers, je n’hésite pas à instrumentaliser mon entourage (avec leur consentement). Mes premières pochettes étaient réalisé par mon ami Fabien Vandamme qui faisait également les pochettes pour Anne Laplantine. En même temps nous avons collaboré avec d’autres intervenants extérieurs. Sur la pochette du premier Hypo & EDH, il y a Vava Dudu qui est en photo, habillée dans ses créations. Je vous invite vivement à regarder son travail sur internet. Elle fait des vêtements absolument incroyables avec des parties recyclées qui s’apparentent presque à des greffes d’organes. Le dessin y prend beaucoup de place également. Elle est brillante et assez réputée dans son domaine. https://www.arte.tv/fr/videos/086962-021-A/gymnastique/ Ensuite pour le second Hypo & EDH, on a bossé avec le plasticien Xavier Gautier. http://gautierxavier.free.fr/ Sur mon nouvel album c’est avec la plasticienne et musicienne Nathalie Bles que j’ai travaillé. http://nathalie.bles.free.fr/ C’est une amie proche avec qui je collabore depuis longtemps. Je suis très fan de son travail. Sur la cassette de mon album Domino Cascade, c’est mon amie Delphine Le Gatt qui a fait le logo en broderie point de croix. https://www.instagram.com/lechatbrode/ Et aujourd’hui c’est ma compagne Evelyne Eviti, graphiste et céramiste, qui fait le graphisme de mes pochettes. https://www.instagram.com/galop.volant.ceramics

Mais il m’arrive aussi de collaborer plastiquement avec des “amateurs”. J’ai en particulier commandé deux peintures à ma mère pour l’album Coco Douleur et le EP Dodo Couleur. Ma mère est ce qu’on peut appeler une “peintre du dimanche”, elle est à la retraite et peint des paysages dans son coin. Elle expose de temps en temps dans les salles des fêtes de villages alentours. Et j’ai donc voulu la mettre à contribution dans mon travail en lui commandant des peintures de plages à palmiers. Je voulais des clichés de cartes postales pour aller avec l’exotisme à 2 balles des deux disques. Sur Emo Erectus, j’ai volé une photo de biche prise la nuit par les appareils automatiques que mon père s’amuse à planquer dans son jardin à la campagne.

Sur oven penus, l’objet est important, il y a un fabuleux travail de scénographie, on pourrait croire que c’est la bo d’un film.

Oui, c’est un peu comme si j’avais monté une exposition collective. J’ai fait une sélection d’œuvres d’amis, Sophie Lamm, JB Hanak et bien entendu Nathalie Bles, mais tout en mettant ça en rapport avec des vieilles photos de mes amis et moi-même. Il y a quelque chose de très nostalgique, mais aussi d’enthousiaste par rapport aux talents qui m’entourent. Et aussi, toujours, une certaine urgence de faire les choses par rapport au temps qui passe et à l’issue de la vie. Sans parler du monde de merde dans lequel nous vivons.

L’art et l’histoire de l’art à donc beaucoup d’importance dans tes œuvres, je me souviens de t’avoir vu en concert avec EDH à plusieurs reprises, notamment à la gaité lyrique pour une performance avec des projections numériques en 360 degrés. Vous étiez tous les deux déguisés avec les costumes de camouflages militaires ! C’était très impressionnant et les publics étaient à fond.

Oui c’était la Gaité lyrique (plus exactement Jos Auzende de Capitaine Futur) qui nous avait commandé ce spectacle pour enfants, construit autour de notre musique. EDH s’est occupé des visuels et a conçu le film en 360. C’était un gros boulot. Notre costume c’est un costume de chasseur qu’on a détourné. Nous étions deux sortes de yetis camouflage. Ça faisait à la fois un peu peur aux enfants et en même temps, ça les rendait marteau. On a pas mal tourné avec ce spectacle, en France, en Suisse et aussi en Amérique Latine.

Hypo & EDH – Gargole – live Qwartz 2007 – Paris

Ayant bouffé 7 ans de fac d’arts plastiques. J’ai longtemps été convaincu de ce genre de répartition, mais ça fait déjà quelques années que j’ai compris que c’était du flan. La distinction, j’ai envie de la situer au niveau de l’envergure et pas au niveau du concept.

HYPO

Tu as beaucoup tournée dans le monde, ton rapport à la scène est-il le même après deux décennies de live ?

Oui, en solo, en duo et même en trio, j’ai fait pas mal de concerts et tournées. C’était super et j’ai joué dans des pays où je ne serais peut être jamais allé sans la musique. J’ai joué au Japon, en Chine, en Colombie, en Serbie, en Roumanie, tout ça était vraiment super. Mais je suis un peu fatigué maintenant de tout ça. Je préfère le travail en studio. J’ai toujours préféré le travail en studio. Mon instrument de musique, c’est le studio. En live, je me suis toujours senti un peu comme un imposteur avec toutes mes bandes préparées sur lesquelles je jouais timidement quelques instruments. Je ne suis pas un musicien de scène. Je préfère produire, mixer, expérimenter avec des bidules et des machins. La performance scénique me terrorise.

Tu évoques une certaine forme de liberté que nous accorde l’âge et une stabilité – financière ou sociétale – que nous procure un travail à “côté”. Tu penses que c’est le prix de la liberté pour toi et plus généralement pour les artistes ?

Tout dépend de ce que tu veux faire. Si ce que tu veux et aimes faire a la capacité de plaire à un maximum de gens, en d’autres termes si ton kiff c’est de faire une musique qui est facile à vendre, alors, tu dois pouvoir t’épanouir et vivre de ta musique. Si comme moi tu aimes les trucs un peu plus tordus, alors, oui trouve un boulot pas trop chiant pour faire bouillir la marmite et éclate toi à côté sans trop rien espérer…

Comme Walter Gropius, qui considérait qu’Il y a une différence entre Artistes et Artisans ?

 

Oui mais sans la distinction qualitative et méprisante qu’on pourrait y mettre. Parce que la dualité artisan/artiste sert souvent à justifier un système de castes. “Les artistes en galerie et les artisans au marché”. Ayant bouffé 7 ans de fac d’arts plastiques (Université 9 de Paris Saint-Denis), j’ai longtemps été convaincu de ce genre de répartition, mais ça fait déjà quelques années que j’ai compris que c’était du flan. La distinction, j’ai envie de la situer au niveau de l’envergure et pas au niveau du concept.

Le mot de la fin ?

Je vais choisir “panpan” parce que je trouve que c’est un joli mot.

Naughty place / HYPO & EDH extrait de the Active Suspension album “the correct use of pets” – 2006

Le dernier mot de hypo, résume bien le caractère et la sincérité de l’artiste. Merci à Anthony pour l’interview et d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. Une spéciale dédicace à l’université Paris 9 Saint-Denis qui nous permis de nous rencontrer il y a presque 30 ans. A Robert aussi qui est toujours là.

Noël est passé mais jetez vous sur la discographie de HYPO, faites vous plaisir !

Ekimr


Liens :

Bandcamp : https://hypo.bandcamp.com/

Illustration : Mike Rouault

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