Ensemble depuis 2015, le quintet basé à Londres est l’un des groupes le plus intéressant du moment sur la nouvelle scène pop expérimentale. Depuis la sortie de leur premier EP éponyme « Hate Music Last Time Delete » et d’une tournée avec plus d’une cinquantaine de dates à travers le monde, ils se font très largement remarquer, notamment par leur performance scénique flamboyante (souvenir de leur prestation aux Transmusicales 2016 et à Art Rock 2018 devant un public dingue !). Quatre ans après et suite à un long labeur, leur 1er album studio « West of Ede » est enfin dans les bacs, sous le label indépendant britannique Lucky Number.
Adepte d’une musique incisive et originale, HMLTD possède une réelle audace sonore créatrice. Les 15 morceaux qui composent « West of Ede » sont très nettement marqués par un instinct d’expression volontairement engagé et appuyés par la voix de Henry Spychalski aux résonnances parfois proches d’un Dave Gahan de 1987 surtout sur le deuxième titre « LOADED« .
The West Is Dead, qui ouvre l’album, est celui qui a la plus grande reconnaissance au rock alternatif, avec une petite dose d’électro nécessaire. Une voix plus chantante et plus polyphonique, sur Loaded donne un caractère léger.
Avec The Ballad Of Calamity James, une brève incursion à la Sergio Leone, s’ajoute un rythme punky/punchy qui s’enchaîne parfaitement avec To The Door. Sur ce dernier, le tempo punk domine mais l’ambiance reste identique avec une petite vrille sur le rock nippon. « Satan, Luella & I », bien qu’elle ne le suggère pas, est la chanson qui possède l’air le plus captivant avec un rythme calme et sombre au début, pour finalement nous emporter dans des vocalises féminines où Henry Spychalski se transforme en crooner.
HMLTD, c’est aussi des ovni comme Why?, 149 , Nobody Stays In Love ou Joanna avec autant de bonnes surprises aux atmosphères variables. Sans oublier « War Is Looming » qui clôture brillamment dans les sphères calmes en sortant violons et piano.
West of Eden est indéniablement surprenant, pour ne pas dire déroutant. C’est un album majoritairement brutal et rythmique, qui explore sans tabou les différentes facettes de leurs goûts musicaux éclectiques ! Parfait reflet des thématiques qu’il souhaite défendre. Apocalypse, anarchie, écologie, sexologie, sociologie …
Cet album est une ode triomphale à l’expérimentation ! Fusion de mélodie syntonique, voix au poing levé, glam-rock enjoué, paillette débridée et rythme effréné.
HMLTD exécute ici un effort musical remarquable même si le manque de fluidité nous perd parfois. Cela ne gâche en rien le plaisir que le groupe nus procure. On peut dire que cet album ravira, pendant de nombreuses années, les fervents défenseurs d’expériences avant-gardistes aux frontières du genre musical.
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Stef’Arzak