Heure bleue. Sublime Sarah McCoy – Jean-Luc Galus

C’est au come-back d’un petit train de fantômes que m’a convié le concert de Sarah McCoy le 21 juin dernier.
Qui se souvenait dans l’assistance que 23 fêtes de la musique auparavant disparaissait le bluesman à la voix de rogomme ?
Sous la semelle de la chaussure une capsule de coca-cola : battre le rythme (et sur les chemins cabossés chacun cherche sa Jérusalem). Rugueux John Lee Hooker….
Sa guitare demi-caisse. L’Epiphone Zephyr électrifiée c’est la révolution en marche (dixit Lénine).
Hobo blues !
Elle aussi…..
Pourtant Sarah McCoy n’use pas d’instrument amplifié : elle a du coffre ! Et son piano donc. Caisse de résonance qui dissimule des tripes !
C’est ça le blues (et l’âme aussi.
Soul !).
Arrière-petite fille blanche et tatouée de Bessie Smith. De Big Maybelle. Peut-être même petite-fille de Nina Simone…
Elle tombe dans la nuit du concert.
Elle chute dans la vie.
Elle se relève. Elle danse sensuellement. C’est une Diva. Exubérante. Et déchirante…

Sarah McCoy a ouvert sur un autre univers, celui du rêve et du souvenir me ramenant à un pareil ange fracassé : Jimmy Scott surréalistement vu dans un concert il y a plus de 20 ans dans la salle de l’Olympia à l’autre bout de la ville ! Echappé de l’épisode 29 de Twin Peaks… « Sycomore Trees »…. Ou bien d’un roman d’André Hardellet ?!
Les pérégrinations musicales à travers les saisons et la banlieue lilloise auront permis de nouer des temps d’avant et d’aujourd’hui qui témoignent qu’il existe encore des âmes qui vivent.

Jean-Luc Galus : Sarah McCoy – l’Étoile-scène 21 juin 2023 (59420 Mouvaux)