La nuit est un moment propice aux égarements, entremêlés de souvenirs de vastes étendues et de rêves insulaires. A l’image du première titre « A notre Nuit » qui semble dédié à cette parenthèse, FRÉDÉRIC D. OBERLAND nous évoque là maintes nuances d’un monde profond et ambigu.
Dans cette quiétude d’apparence, loin du jour, nous pouvons connaître des moments de recueillement profonds, de méditations, ou d’absences réparatrices. FRÉDÉRIC, depuis son home studio, élabore les contours vagues d’un paysage dicté par son esprit loquace et incroyablement créatif. Seul aux manettes, il caresse et fait rugir (ou rougir) ses instruments analogiques pour en distiller un élixir puissant.
« À Notre Nuit » est une traversée vécue en apesanteur, un moment de lâcher-prise, d’abandon, et de plaisir. C’est aussi une épreuve de feu! Plongé dans le noir abyssal qui tétanise, on se sépare du silence pour affronter notre solitude, dans un duel sans clair de lune. Trouver enfin en soi-même le rythme et apercevoir les êtres pulsionnels qui nous habitent, sentir la chaleur de leur absence, dans la quiétude de ne plus se réveiller aux côtés de Morphée.
Notre nuit, celle qu’on aime ou qu’on aimait, est ou plutôt était, aussi un temps pour les liesses, les ivresses, les rencontres inattendues, où chacun se libérait des tensions diurnes et de la pesanteur du quotidien.
C’est avec émerveillement que nous nous laissons porter par les pulsations électriques de FRÉDÉRIC qui ne sont pas sans nous rappeler les autres univers où il officie « Oiseaux tempête », « Le Réveil des Tropiques » ou encore « FOUDRE ». On choisit de l’accompagner dans ses rêves qui suivent leur propre chemin de nuit mystique, de nuit vaporeuse, de nuit noire, de nuit blanche, de tentation, d’hésitation.
Là les contours du monde s’effacent, noyés dans une obscurité qui suscite tant d’émotion, où privé d’orientation, chacun est livré à lui-même, en proie au vertige de cette délicieuse liberté nocturne.
Suivre et écouter FRÉDÉRIC D. OBERLAND : https://www.fredericdoberland.com/
Stef’Arzak