FRAKTURE résurgence d’un renouveau, demain soir en live au Marquis de Sade !

Fondé à la fin des années 70 par Sergeï Papail, ancien membre des groupes mythiques, Marquis de Sade et Marc Seberg, Frakture est rapidement devenu un groupe majeur, considéré comme précurseur de la scène punk-rock rennaise. Après un temps de pause, en 2004, tel un phœnix kamikaze, le groupe recommence à jouer ensemble, et, à partir de 2011 ils font leur grand retour dans un style plus proche de la nouvelle vague pop-rock.
Depuis en évolution constante, il explore toujours plus loin leur univers sophistiqué et sombre, qui caractérise le groupe.
Frakture, pour leur dernier album, “So blind to see”, traverse la manche pour travailler avec Dave M. Allen, le père du son The Cure. En résulte un opus, à l’esthétisme expressionniste et aux tons anguleux. Après un long silence covidé, il revenait au live le mois dernier au Voûtes de Paris et la semaine dernière à la Salle de la Cité de Rennes pour un vibrant hommage à leur frère d’arme Philippe Pascal en interprétant “Insectes” de Marc Seberg, titre qui figure également sur “So blind to see”.
Ils seront demain soir sur les planches du Marquis de Sade de Rennes pour une occasion suffisamment rare pour être soulignée.
Venez écouter et applaudir cette résurgente scène rennaise mythique ! Pour vous mettre l’eau à la bouche et le diable au corps je vous propose un extrait de l’entretien accordé par Sergei Papail à la revue Persona au moment de la sortie de “So blind to see” où il m’évoquait la collaboration de Frakture avec Dave M. Allen et Philippe Pascal!

Comment s’est passé votre collaboration avec Dave M. Allen ?
“Tout à fait par hasard. Grâce à un ami, Olivier, manager de Trisomie 21. Le groupe venait de réaliser son double album Happy E.N.d, avec les neuf plus grands producteurs mondiaux. Parmi eux, il y avait Dave M. Allen. Olivier m’a dit : « Il faut vraiment que vous montiez d’un cran, et pour ça, il faut que vous soyez produits par un producteur d’envergure. J’ai un nom en tête et je sais que votre musique peut correspondre aux goûts de Dave Allen. Si tu veux je lui envoie un mail, je te mets en copie et tu te débrouilles avec
lui. » Après avoir pris des renseignements sur nous, Dave Allen m’a dit : « Envoie-moi du son, je te dirai ». Il m’a répondu le lendemain en me disant, « Ça sonne vraiment très bien ». Et c’est parti comme ça. On a laissé passer l’été et on a repris contact. Il m’a demandé de venir à Londres pour qu’on en parle. Je suis parti deux jours, et il m’a demandé ce qu’on attendait de lui. Nous avons beaucoup discuté et il accepté de faire la production. C’est là que tout a démarré. Une bascule complète. Une semaine après on recevait trois pages d’annotations, de corrections, d’instructions. Si bien que nous sommes retournés en studio refaire plusieurs choses. Quand je suis retourné en studio à Londres avec lui, il avait déjà travaillé depuis trois semaines sur le projet, tout était déjà quasiment prêt.”

Tu as fait une reprise d’un titre de Marc Seberg « Insectes » où tu chantes avec
Philippe Pascal. Comment cela s’est-il passé ?
“En toute simplicité. Comme ça se passait toujours entre lui et moi. Car quand je lui demandais quelque chose, il savait que ce n’était pas par opportunisme. Je l’ai appelé, et je lui ai dit : « on fait une reprise de Marc Seberg, est-ce que tu veux faire les voix avec moi ? » Sans hésiter il m’a dit oui. Il a même enregistré deux versions. Sur l’album c’est une version où il parle, sur la deuxième, il chante. Un inédit qu’on gardera peut-être pour plus tard. J’ai toujours eu des rapports très simples avec Philippe. Sa venue était
davantage une question d’amitié que d’exposition. C’était mon ami avant tout.”