EELS “Extreme Witchcraft”

EELS revient avec un quatorzième album “Extreme Witchcraft” aussi puissant qu’intrigant…

Cela fait maintenant près de 30 ans que Mark Oliver Everett, connu universellement sous l’abréviation E, a fondé un des piliers du rock indépendant. Au cours des trois dernières décennies EELS, a réussi à savamment élaborer la combinaison de mélodies extatiques, de guitares puissamment rock ou jazzy, de paroles savoureuses, le tout dans un univers extrêmement personnel et toujours resté très populaire, bien que “Beautiful Freak” (1996), reste à ce jour le point culminant de leur discographie.

 

Le nouvel opus “Extrême witchcraft”, 14e album studio, d’Eels est une sorte de check point créatif avec une certaine forme d’incertitude d’évolution hors de la zone de confort. À la fois en matière d’introspection, (avec beaucoup de questionnements sur les sentiments et l’humanités) et aussi sur la méthode de construction, du fait qu’il a été enregistré à distance en collaboration avec le producteur John Parish, depuis bristol.

 

Les 12 compositions d’Extreme Witchcraft sont positionnés à l’extrémité la plus rauque et grungy haut de la gamme, les riffs saccadés et la batterie propulsive d'”Amateur Hour, A Good Night On Earth” et “Steam Train” sont directs, énergiques mais plutôt sans mélodie et criants. Les choses deviennent un peu plus douces avec “So What It Isn’t” qui est un exemple classique de l’ambiance calme puis bruyante qui a toujours bien servi Eels, et “Learning While I Lose” possède une tranche délicieusement douce-amère de pop irrésistible. Mais nous sommes de retour là où nous avons commencé avec le morceau final brusque et hargneux “I Know You’re Right”, dans lequel E, apparemment résigné à ne plus se disputer, s’adresse à son ancien partenaire avec les mots de clôture dévastateurs et directs “Je te connais”.

 

 

En tant qu’expérience d’un homme commençant à se remettre lentement sur pied après une rupture sentimentale, tour à tour puissant puis fragile et conscient d’une certaine forme de sensibilité qui en augmente la prégnance, “Extrême Witchcraft” a beaucoup de chose à dire et l’exprime avec la juste dose de chaque sentiment. Mais même s’il reste loin de dépasser l’apogée du groupe, il est néanmoins un très bon disque qu’on écoute avec plaisir.

 

 

Écouter : https://ffm.to/extremewitchcraft

 

Stef’Arzak