“Donjons et Dragons: l’Honneur des voleurs” de Jonathan Goldstein et John Francis Daley. The Game is On.

Je lance un dé 20 et je pulvérise le Mage Noir d’un coup de mon épée à deux mains ! Haaa, qu’elles furent palpitantes les parties de “Donjons et Dragons” durant ma jeunesse lycéenne… 16 ans et toujours pas de copine ? Pas grave. Réunis autour d’un Maitre de Jeu caché derrière d’innombrables fiches et autres livres de références, nous avalions les heures dans un pays imaginaire et sans limite.
Passions de geek en plein champ 80’s? C’était un peu ça et plus encore. Durant un après-midi, les devoirs exigés par nos professeurs nous semblaient bien lointains et nous nous rêvions paladins ou guerriers nordiques. L’annonce d’une nouvelle adaptation cinématographique après le désastre du “Dungeons & Dragons” de Courtney Solomon (seul au monde ?) en 2000 avait de quoi titiller les milliers de joueurs en présence, qu’ils soient anciens (votre serviteur) ou plus récents (les adeptes de “Stranger Things”). Quoi ? La performance piteuse et, donc, culte de Jeremy Irons en Profion (tout est dit) allait trouver un nouveau preneur ? Des bestioles ailées et rafistolées aléatoirement en numérique allaient faire leur entrée dans un nouveau chapitre de Nanarland? “Le Seigneur des Anneaux” au pays de Candy ? Et bien, que l’on se rassure, ce “Donjons et Dragons : l’honneur des voleurs” est la bonne surprise de ce printemps 2023 et souffle un vent frais au pays des fusillades, tôles froissées et carambolages en tous genres.
Qu’est-ce qui m’a tant plu dans cette relecture parfaite d’un must de la Fantasy ? A l’heure où les grosses machines américaines roulent des mécaniques, cette quête bourrée d’humour et de bravoure signe la renaissance du divertissement familial, intelligent et scénarisé avec brio.
Pour réussir ce tour de force, il fallait une équipe solide et “glamour”, afin de rameuter les spécialistes du genre mais, aussi, les néophytes. Aux manettes, Jonathan Goldstein (scénariste surdoué et réalisateur du tordant “Game Night” ) et John Francis Daley (jeune scénariste de “L’île aux Miam-nimaux” et de “Spider-man Home-coming”, films qu’il partageait déjà -pour l’écriture- avec son acolyte précité) s’amusent à secouer leur long-métrage à grands renforts de plans-séquences étourdissants et de surprises narratives (“le plan A ne fonctionne pas, optons pour le plan B…qui ne fonctionnera pas non plus.”).
A l’écran, Chris Pine (« Star Trek »), Michelle Rodriguez (« Fast and Furious »), Justice Smith (« Jurassic World »), Regé-Jean Page (« Mortal Engines ») et Sophia Lillis (« It , chapitre 1 et 2 ») forment une bande de joyeux drilles aux facéties communicatives et Hugh Grant excelle, une fois de plus, en méchant fourbe et manipulateur.
Enfin, l’originalité apportée aux effets spéciaux, aux nombreux rebondissements qui parsèment le film et l’humour ravageur qui transpire à chaque réplique donnent à cet “Honneur des Voleurs” une saveur particulière : celle de la recette renouvelée du blockbuster de qualité.
Certain(e)s trouveront ce rendez-vous en terre inconnue “passable” ou “”fun”. Pour ma part, l’ADN qui sous-tend chaque partie de “Donjons et Dragons” est respectée à la lettre dans cette adaptation épique et héroïque.
Ce n’est pas tous les jours que j’exulte sur mon siège (“Top Gun: Maverick”?) et cette escapade de 2h14 mérite une chance, les scores du box-office n’atteignant pas les sommets escomptés.
Retombez en adolescence ! Sortez vos figurines et déjouez les pièges tendus par votre ami acnéique !
Ou, plus simplement, engouffrez-vous dans la première salle obscure avec vos rejetons, cette mission impossible aux pays des elfes vous enchantera à coup sûr !
Allez, hop, je retire un dé 20, histoire de faire la nique au MJ !

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