Délage avec ce second album, Twist and Doubt (Field Mates Records, 2020) c’est comme une danse nonchalante, mené un jeune homme aux accents physiques d’un Nick Cave blond, d’il y a 15 ans…Une balade dans le dédale du Bauhaus… Délage, des rythmes binaires qui auraient croisés un tragique piano désaccordé, dans un salon du Londres Victorien.
Des refrains John Caliens, des rythmiques à la John Maus avec des basses dans la Joy et la Division parfaite.
C’est en effet un alliage d’influence, un assemblage juste et bon à entendre.
La voix désabusée parfois amusée, avec un peu d’espoir, après des couplets sobrement chantés, mais toujours gracieusement portés, comme un conte de Baudelaire.
Musique inspirante pour un Edgar Allan Poe naissant qui sait…
Délage c’est la douceur sombrement romantique ou romantiquement sombre ; comme l’évidence que l’amour mène toujours à l’agonie, sur fond de pop 60’s pour attendrir le moment.
Profondes images aux aspects futiles, d’un apparent désenchantement et tout ça en anglais, allemand et français…de quoi perdre un Goethe qui se retrouverait sur un Autobahn emmené par un rythme tropical.
Déroutant et envoûtant ce son pourrait venir de derrière une porte de club, à l’enseigne lumineuse rose fluo usée par le temps et noyée par la nuit.
Les mélodies vous accrochent direct ! Même un improbable saxo se glisse dans cet univers tragiquement enchanteur.
Délage est la compagnie de Till Hormann, alter ego et force créatrice, guitare, claviers, saxophone et première voix ; Lukas Varady Szabo : claviers et chœurs ; et Marius Schwarz : basse et chœurs.
Délage c’est tout cela, un ensemble d’esthétiques entre la musique, l’architecture d’un esprit et bien sûr un cinéma près à se faire damner et Lyncher en long métrage.
Un bel ensemble romantique prêt à vous emporter dans une sarabande , en ballade pour cet automne. Cold et attachant !
Guillaume d’Arsène