Damon Albarn “The Nearer The Fountain, More Pure The Stream Flows”

“The Nearer The Fountain, More Pure The Stream Flows” le deuxième album solo de Damon Albarn, célèbre leader de Blur et Gorillaz, s’inspire de la magnifique rudesse de l’Islande, son pays d’adoption, où il y présente une combinaison de brûlures mélodiques aux rythmes lents, pop-jazzy, introspectifs, narratifs et optimistes.

Comparé au précèdent opus de Damon Albarn, “Everyday Robots” (2014), la vision artistique a changé de manière assez drastique, mais il s’est assuré de s’en tenir à une évolution musicale propre toute en évitant de rentrer dans le concept album qui pourrait finalement l’éloigner de lui même. 
La chanson titre qui ouvre l’album “The Nearer The Fountain, More Pure The Stream Flows” qui s’inspire librement du poème de John ClareLove and Memory” est sans doute l’un des morceaux le plus grave. Même la dramaturgie est partout présente de “Combustion” en passant par “Darkness To Light” “et “Daft Wader” jusqu’au légèrement surréaliste “Giraffe Trumpet Sea“. Nous retrouvons aussi l’énergie rythmique qui lui est propre avec les arrangements élégants de “Royal Morning Blue” et “The Tower Of Montevideo” plus radiophonique et qui devrait être sans doute les plus accessibles aux fans de Blur. Mais la force de cet album réside justement dans ses bonnes idées, ingéniosités immergées dans un univers musicale déroutant, parfois dramatique et malgré tout reconnaissable, ce qui est encore plus remarquable compte tenu du potentiel illimité de cet artiste.

Le résultat est une exploration musicale du monde et de la relation d’Albarn avec son environnement, explorée à travers le prisme d’une pandémie mondiale. Les séquences de batterie électronique, les touches de saxos et le lyrisme d’Albarn ajoutent une couche plus particulièrement cinématographique, puisé dans la nostalgie pour évoquer des images dans ses compositions, des enfants jouant sur la plage, des fêtes passées et même du défunt collaborateur Tony Allen, dont la présence se fait sentir. Mais cette mélancolie n’est pas pour autant plombante, c’est plutôt un clin d’œil qui donne un côté brut très réel au cet album. 

Ce n’est en aucun cas un album de pop légère, mais bel et bien une œuvre magnifique, qui transcende les tendances et semble déjà être intemporel. 

Stef’Arzak

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