Avec « Operation Scumbag », ATR!UM livre un clip frontal, qui refuse toute esthétisation confortable de la violence. Sur fond noir, un corps féminin enchaîné gît au sol, nu, marqué. Image choc, mortifère, la caméra s’attarde sur la chaîne rouillée avant de remonter lentement le corps inerte, imposant au regard la lourdeur de la domination et l’écrasement de l’oppression.
Puis vient l’instant de bascule : l’œil s’ouvre. Dans ce geste brutal naît la conscience, la colère, le refus. Le corps, jusqu’alors désincarné et objectifié, se remet en mouvement, lutte contre ses liens, oscille entre épuisement et sursaut vital. Les tâches noires, la nudité et l’immobilité initiale incarnent la trace indélébile des violences sexuelles, tandis que le combat final redonne au corps son humanité et sa puissance.
Épuré, radical, presque insoutenable, le clip transforme la douleur en acte politique. Operation Scumbag n’illustre pas seulement une chanson : il impose une image, un corps qui survit, résiste et finit par quitter le cadre, debout.
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