Comme beaucoup, Shame, à l’époque de leur 1er album, me semblait être une sorte d’ersatz d’Idles, qui certes brûlait les planches mais se consumerait comme un fétu de paille. Déjà le 2e opus m’apparaissait de mieux en mieux et me faisais penser qu’il était à leur sommet. Et finalement à l’écoute de leur 3ème album “Food For Worms” le groupe est d’encore bien meilleur et semble maintenant sur le point de dépasser leurs aînés, au côté de Black Country, New Road, Black Midi, Squid et Lumer. Un opus qui, comme beaucoup de mes ami.e.s mélomanes avertis, le considère comme l’un des meilleurs albums de l’année.
Ainsi, Shame semble être pris dans une sorte de tourbillon mélodique dissonant. Là où ils ont toujours été bons, ils sont maintenant vraiment excellents. Établissant un excellent équilibre en doublant la férocité, et en se diversifiant dans de nouvelles exploration sonore troublante et pourtant jouissive.
En l’état, nous retrouvons le groupe sous une forme quelque peu déroutante. Il s’agit certainement d’une consolidation de leur position plutôt que d’un bouleversement total. Sur les 10 pistes, certaines sont clairement des gardiens de leurs ADN d’origines “Alibis” et “The Fall Of Paul” – les deux sont implacables et frôlent l’extases -d’autres comme “Orchid“, “All The People” ou encore “Different Person“sont des petits bijoux enflammés, rauques et merveilleux qui tracent de nouvelles étapes brillantes d’eux mêmes. Merveilleux qu’hier, moins bon que demain. J’en met ma main au feu.
Vous pourriez me dire que nous nous dirigions vers un terrain glissant lorsque vous savez que le leader du groupe Charlie Steen avait dit dans un communiqué “qu’ils avaient complètement abandonné leurs penchants post-punk” C’est vraiment pas le cas, mais qu’importe. Ce n’est pas la première fois dans la jeune carrière de Shame qu’ils savent nous surprendre et heureusement.