Une déflagration grunge contre la complaisance. Avec « 131217″, attendu le 30 janvier 2026, SEX SHOP MUSHROOMS opère un virage radical. Plus rugueux, plus frontal, le deuxième album du groupe de rock grunge français s’éloigne volontairement du vernis de ses débuts pour embrasser une urgence sonore et émotionnelle assumée. Rencontre avec un groupe qui avance sans compromis.
Dès sa sortie, leur premier album avait suscité des réactions contrastées, certains lui reprochant une production jugée « trop léchée ». Une critique dont le groupe se détourne sans détour. « Pour être honnête, on s’en fiche un peu », lâchent-ils. SEX SHOP MUSHROOMS revendique avant tout des messages forts, portés par une musique en constante mutation. Le changement de direction sonore n’est pas une stratégie mais une nécessité : celle d’explorer de nouvelles textures, de nouveaux styles, sans jamais perdre leur identité. « On est encore un jeune groupe. Notre style évolue, et continuera probablement d’évoluer. »
Ils décrivent 131217 comme une « déclaration de guerre à la complaisance ». Une formule qui dépasse largement le cadre musical. Refus de s’enfermer dans un genre, rejet des schémas de composition figés, mais aussi contestation plus large des codes imposés par la société. « Le simple fait de vouloir être artiste aujourd’hui nous inscrit forcément dans un combat », expliquent-ils, évoquant l’investissement total, les sacrifices et les concessions nécessaires pour faire exister leur projet.
Le titre de l’album, 131217, reste volontairement énigmatique. « Chacun y verra un message, et chacun aura raison », sourient-ils, laissant l’auditeur libre de projeter sa propre interprétation.
Côté production, le groupe a fait appel à Jack Endino, figure mythique du son de Seattle, connu pour son travail avec Nirvana ou Soundgarden. Une collaboration abordée avec un humour désarmant : « Il n’était pas cher et sympa. Merci à lui. » Derrière la formule, un choix cohérent avec la volonté d’un son brut, débarrassé du superflu.
Cette frontalité se retrouve dans des titres comme Help Me I’m Cumming ou Nice Place to Die, dont les intitulés ne cherchent pas l’euphémisme. Pour le groupe, il n’y a pourtant rien de gratuit. Leur musique reflète simplement les montagnes russes émotionnelles du quotidien : euphorie, tristesse, sincérité. « On essaie d’exprimer ça dans notre art. Sans triche. »
Fortement ancré dans le DIY et la scène locale, SEX SHOP MUSHROOMS n’y voit aucune contradiction avec sa présence sur des scènes majeures comme l’Xtreme Fest. « On se débrouille seuls, mais on veut vivre de notre art et toucher le plus de monde possible. » Une ligne de conduite claire, tant que leurs valeurs restent intactes.
Les thèmes de 131217, déracinement, violence, perte de repères, résonnent particulièrement avec l’époque. Pourtant, le groupe refuse toute surinterprétation intellectuelle. « Chacun verra ce qu’il veut. On ne veut pas rationaliser notre musique. »
Enfin, si l’album donne l’impression d’être taillé pour la scène, ce n’est pas un hasard, mais une continuité. « La question n’a jamais été de composer pour le live, ça l’a toujours été. » La nouveauté réside ailleurs : un son plus brut, moins de post-production, et une énergie pensée pour l’impact immédiat.
Avec 131217, SEX SHOP MUSHROOMS signe un disque sans filtre, viscéral et honnête, qui dévoile un groupe en pleine affirmation, prêt à faire du bruit, sur disque comme sur scène.
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Photo de couv. Melisa Bernardot



