Cash Savage and The Last Drinks. Interview…

La fabuleuse bande Australienne Cash Savage et The Last Drinks, est actuellement en tournée en Europe et passe pour plusieurs dates en France. Riche de quatre albums, tous plus captivants les uns que les autres, l’année dernière le groupe dévoilait un excellent live enregistré au “Hamer Hall”, sans doute histoire de nous donner encore plus envie de les voir ou revoir sur scène. Il faut dire que cette rage viscérale et soyeuse qui figure sur leurs différents opus et qui a fait leur réputation par-delà les océans transpire encore plus lorsque vous assistez à un de leurs shows (Difficile de remettre les pieds sur terre après de tels ascenseurs émotionnels). Cash, la frontwoman charismatique de cette joyeuse tribu, a accepté de répondre à nos indiscrétions à distance pour lever le voile sur une part d’ombre des tenants et les aboutissants de cette combinaison enchanteresse de folk-rock rugueux, de blues mélancolique, de punk sombre, et que finalement on pourrait appeler affectueusement “dark country”. En espèrent bien, qu’après la lecture de cet entretien, votre intérêt sera piqué à vif et que vous vous précipiterez sur la salle où ils passent …

Vous faites de la musique depuis longtemps maintenant. Vous souvenez-vous comment le déclic est venu ?

Pas vraiment, la musique a toujours été autour de moi et a fait partie de ma vie. Je ne me souviens pas vraiment de ne pas avoir joué de musique. Mon père m’a acheté ma première guitare à 7 ans mais ce n’est qu’à 11 ans que j’ai commencé à apprendre.

 

Depuis tes débuts en 2008 et ton premier album “WOLF”, l’ambiance générale de ta musique a beaucoup changé, mais pas les paroles. Mais avez-vous une autre vision du monde que lorsque vous étiez jeune ?

Je sais qu’en vieillissant, je suis devenue plus consciente du monde qui m’entoure. Je pense que cela se reflète dans les changements thématiques dans les paroles des 4 derniers albums.

 

Vous êtes souvent comparé à une incarnation féminine de Nick Cave and the Bad Seeds. Mais pour vous, sans fausse pudeur, à qui vous identifiez-vous ?

Je reçois souvent cela, je le prends comme un énorme compliment, mais autant que je comprends pourquoi cela devient très frustrant. J’aime et respecte Nick Cave, mais je me sens plus proche des femmes qui ont dû travailler dur pour que leur musique soit reconnue, Wanda Jackson, Patti Smith et Chrissie Hynde pour n’en nommer que quelques-unes.

 

En 2020, sous les restrictions COVID, vous avez sorti votre premier album live enregistré au Hamer Hall. Quelle a été votre première motivation pour faire cet album ?

Nous n’avions pas prévu de le sortir en tant qu’album. Nous avons été invités à jouer au Hamer Hall, l’un des lieux les plus emblématiques de Melbourne, le spectacle serait diffusé en direct. Nous avions beaucoup de sentiments mitigés à ce sujet. C’était un honneur et un rêve de jouer Hamer Hall mais nous savions dès le départ qu’il n’y aurait pas de public dans la salle. Nous étions très incertains si cela fonctionnerait. Nous l’avons fait en une seule prise.

 

Enregistrer un live dans une salle vide, l’exercice ne doit pas être facile ?

Nous avons décidé de faire le spectacle sans espace entre les chansons afin que nous puissions nous concentrer les uns sur les autres et ne jamais penser à la pièce vide. À l’époque, à Melbourne, nous étions sur le point d’entrer dans le plus long des 6 verrouillages, il y avait une énergie inquiétante dans le groupe et dans la salle. Le verrouillage imminent est probablement devenu plus une partie de notre énergie que la pièce vide.

 

Votre énergie scénique percutante et vos chansons ont un esprit vif, limite brutal, même dans les morceaux doux. Où trouverez-vous cette vigueur caractéristique ?

Merci. C’est difficile de répondre mais c’est une chose très agréable à entendre. The Last Drinks et moi-même travaillons très dur pour mettre autant d’énergie que possible dans chaque chanson. Chaque chanson évolue constamment.

 

Vous démarrez une tournée en Europe avec plusieurs dates en France. Que représente pour vous le vieux continent et plus particulièrement la France ?

Nous avons toujours aimé et apprécié notre clientèle en France. Nous avons eu un soutien formidable de personnes comme Seb de Beast Records et Ludo de Binic Festival pour n’en nommer que quelques-uns. Il y a quelque chose dans la façon dont le public français se connecte émotionnellement à notre musique qui rend les concerts là-bas si spéciaux pour nous.

 

Pouvez-vous nous parler des conditions dans lesquelles vous avez préparé cette tournée ?

Cette tournée a été très difficile à préparer. Principalement parce qu’avec tous les confinements et les fermetures de frontières, c’est dans l’air depuis si longtemps. Il était initialement prévu pour mai 2020 et a été reprogrammé plusieurs fois en raison de l’incertitude liée à la pandémie.

Dans les semaines qui ont précédé le vol, nous avons fait une petite tournée de 5 concerts sur la côte Est de l’Australie et avons passé une semaine à terminer le prochain album en studio.

 

Vous dévoilez un nouveau single “Young and Free”, puissant et engagé ! Pouvez-vous en expliquer l’origine ?

Je regardais les Jeux olympiques avec ma fille et elle m’a demandé les paroles de l’hymne national. Au fur et à mesure que je les lui expliquais, j’ai réalisé à quel point les lignes Young and Free étaient hypocrites. L’Australie a un bilan épouvantable en matière de droits de l’homme et les peuples des premières nations australiennes sont la plus ancienne culture sur terre. Le pays a une riche histoire pré coloniale, mais maintenant nous sommes loin d’être jeunes et nous enfermons les réfugiés indéfiniment ce qui n’est plus vraiment dans des valeurs de liberté.

 

Pour vous demain, comment imaginez-vous l’avenir ?

Nous venons d’avoir des élections en Australie et il y a eu une victoire écrasante contre l’actuel gouvernement de droite. Cela m’a donné l’espoir que nous pouvons aller de l’avant avec plus de compassion.

 

****

You’ve been making music for a long time now. Do you remember how the click came?

Not really, music has always been around me and part of my life. I don’t really remember not playing music. My father bought me my first guitar at 7 but it wasn’t until I was 11 that I started to learn.

 

Since your debut in 2008 and your first “wolf” album, the general atmosphere of your music has changed a lot, but not the words. But do you have a different view of the world than when you were young?

I know as I’ve aged I’ve become more aware of the world around me. I think that is reflected in the thematic changes in the lyrics over the last 4 albums.

 

You are often compared to a feminine incarnation of Nick Cave. But for you, without false modesty, who do you identify with?

I get this a lot, I do take it as a massive compliment, but as much as I understand why it becomes very frustrating. I love and respect Nick Cave but I feel more of a connection with the women who had to work hard to have their music recognised, Wanda Jackson, Patti Smith & Chrissie Hynde to name a few.

 

In 2020 under COVID restrictions you released your first live album recorded at Hamer Hall. What was your first motivation to make this album?

We didn’t set out to release it as an album. We were invited to play in Hamer Hall, one of the most iconic venues in Melbourne, the show would be live streamed. We had a lot of mixed feelings about it. It was an honour and a dream to be play Hamer Hall but we knew from the outset that no audience would be in the room. We were very unsure if it would work. We did it in one take.

 

Recording a live in an empty theatre, the exercise should not be easy?

We decided to do the show with no gaps between the songs so we would could focus in on each other and never think about the empty room. At the time in Melbourne we were about to go into the longest of the 6 lockdowns there was an ominous it energy in the band and in the room. The impending lockdown probably became more of a part of our energy than the empty room.

 

Your percussive scenic energy and your songs have a sharp mind, brutal limit, even in soft tracks. Where will you find this characteristic vigor?

Thankyou. This is hard to answer but it is a very nice thing to hear. The Last Drinks and myself work very hard to put as much energy in to each song as we can. Every song constantly evolves.

 

You are starting a tour in Europe with several dates in France. What does the old continent represent for you and more particularly France?

We have always loved and appreciated our following in France. We have had some wonderful support from people like Seb from Beast Records and Ludo from Binic Festival just to name a couple. There is something about the way the French audiences emotionally connect with our music that make the shows there so special for us.

 

Can you tell us about the conditions under which you prepared this tour?

This tour has been very difficult to prepare for. Mainly because with all the lockdowns and border closures it has been up in the air for so long. It was originally scheduled for May 2020 and has been rescheduled several times due to uncertainty through the pandemic.

In the weeks leading up to flying we did a small 5 show tour of the east coast of Australia and spent a week finishing the next album in the studio.

 

You unveil a new single “Young and Free”, powerful and committed! Can you explain the origin of it?

I was watching the Olympics with my daughter and she asked me about the lyrics of the national anthem. As I was explaining them to her I realised how hypocritical the lines Young and Free were. Australia has a horrendous human rights record and the Australian first nations people are the oldest culture on earth. The country has a rich pre colonisation history, we are far from young and we lock up refugees indefinitely which is hardly free.

 

For you tomorrow, how do you imagine the future?

We just had an election in Australia and there was a landslide victory against the current right wing government. It has given me hope that we can move forward with more compassion.

Suivre : http://www.cashsavage.com.au/