BOYGENIUS – THE RECORD

Phoebe Bridgers, Lucy Dacus et Julien Baker s’associent pour produire quelque chose de plus grand que l’addition de leurs talents, l’union sincère d’un folk rock actuel et terriblement séduisant. 

Boygenius est un « supergroupe » mais le terme semble presque trop facile pour définir Boygenius. C’est une expression trop souvent associée à l’association d’égos artistiques en mal de nouvelles notoriétés, ou à la recherche de gros cachets. Cette collaboration de Phoebe Bridgers, Lucy Dacus et Julien Baker est plutôt une rencontre d’esprits, trois femmes, trois artistes déjà accomplis qui en se réunissant définissent un nouvel univers musical bien à elles.
L’aventure Boygenius a commencé lorsque Julien Baker a vu Lucy Dacus lire un roman d’Henry James en backstage, de là une amitié basée sur l’amour de la grande littérature a commencé. Rejoint rapidement par Phoebe Bridgers, une âme sœur des deux musiciens. Après une tournée en 2018, le premier EP, 6 titres, du trio est sorti.
L’attente du premier album officiel a été longue. Il est aussi intéressant qu’on pouvait s’y attendre. L’atmosphère douce presque suave transparaît à travers le disque et le plus agréable est qu’il n’y a pas de « leader ». Totalement égalitaire, chez Boygenius, le chant est partagé à parts égales entre elles, qui renforce le sentiment d’union à trois.

Après une belle introduction a cappella “Without You Without Them”, “$20” plein de riffs de guitare et d’énergie prouve que le groupe n’est pas que l’esthétique mélancolique que certains pouvaient les réduire.

Pourtant, l’album prend vraiment corps lorsqu’il propose un riff à la Nirvana, avec Julien Baker crachant des paroles sur l’extase et le meurtre de la bourgeoisie. “Not Strong Enough” est un hymne rock raffiné dans lequel le trio se relai au chant principal avant de se réunir pour un refrain de fin. C’est un exemple étonnant d’union sincère égalitaire plein d’amour et sournoisement addictif.