On ne ressort pas indemne d’un concert de MeliSsmelL !
La chanteuse à la voix incommensurable procure à chaque fois une dose d’émotions fortes. De celles qui vous font pleurer, rire et surtout réfléchir. Melissmell sait si bien nous transmettre sa rage d’écorchée.
Dans l’intimité du café-concert de l’Éprouvette, presque comme à la maison, nous ne pouvions que vivre un moment bouleversant.
Vendredi, après une bière avec les amis et une bonne soupe, mangée avec « la cuillère à Mémé » (et oui, c’est comme ça à l’ Éprouvette). MeliSsmelL, d’une simplicité et d’une gentillesse rares, papillonne et échange volontiers avec le public (connaisseurs ou pas) avant le concert.
L’heure approche et nous nous regroupons tous autour de la petite scène. MeliSsmelL arrive souriante sous les applaudissements, vêtue de noir avec le loup dans le dos. François Matuszenski (Mano Solo, les Frères Misère, Amadou et Mariam, Indochine) s’installe au piano. Nous sommes « prêts à recevoir ».
Dès les premières notes et les premiers mots, elle habite la scène et la salle de sa voix puissante et mélodieuse, qu’elle module pour nous faire partager ses joies, ses révoltes et ses blessures. Sa voix nous transperce et nous délivre des textes percutants et émouvants.
Pas de playlist, mais les titres de ses trois albums s’enchaînent sans temps mort, en une parfaite harmonie avec le pianiste.
MeliSsmelL regarde son public, lui parle, le fait réagir, rire, chanter, danser mais le fait pleurer parfois aussi, comme sur « Je me souviens », où elle-même finit toujours les larmes aux yeux. Elle sait nous happer par ses textes aussi captivants que son timbre de voix incommensurable. Ce petit bout de femme qui semble de prime abord si fragile, dégage devant nous à portée de main, la quintessence de la beauté lyrique alliée à la rage d’un rock plus rude.
Une petite pause d’un quart d’heure s’impose et nous la retrouvons avec sa guitare pour deux nouveaux titres de son futur album – « La Bérézina » et « Pigalle » (dont tout le monde reprend le refrain) -, qui plaisent immédiatement.
Auteur-compositeur, elle est aussi à l’aise sur ses propres titres que sur des reprises. Au cours de ces deux soirées, elle nous a gratifiés d’une sobre reprise de « A Ton Etoile » de Noir Désir, revêtant un châle étoilé comme pour ajouter à la poésie de l’instant. Elle nous a émus avec « Toujours quand tu dors » de Mano Solo et « Les Bars du Port » de Damien Saez. « Mercedes Benz » de Janis Joplin, qui lui va si bien, est toujours à son répertoire; il l’était déjà lors du festival Mythos en 2011.
Elle nous a fait chanter à tue-tête « Amsterdam » de Jacques Brel et « Non je ne regrette rien » d’Edith Piaf.
Pour terminer, nous nous sommes assis sur le sol pour l’écouter chanter « Viens » avant de partir sous une ovation bien méritée.
C’est certain, nous n’avons rien regretté de ces deux concerts ! Nous y sommes retournés le samedi pour un concert encore plus intense…
On en veut, on en veut encore et encore. tellement on en ressort plus vivants !…
Merci à l’Eprouvette d’avoir accueilli MeliSsmelL et de nous avoir offert ces deux belles soirées musicales dans un lieu aussi accueillant.
@Melissmell @ L’Eprouvette – Bar resto’s à St André des Eaux (22)
Texte et photos : Annick Fidji