Deux ans après le remarquable Sing In A World That’s Falling Apart, les Black Lips reviennent avec un nouvel opus, Apocalypse Love, où ils laissent libre court à leurs sensibilités à fleur de peau, trituré de mélodies country folles et de rock garage déjanté. Et ce nouveau terreau sablonneux leur va bien.
Il y a encore de fortes nuances des sonorités vintage qu’ils explorent avec beaucoup de savoir-faire et de saveurs où les effets cathartiques puissants évoquent de scènes de western spaghetti à la Sergio Leone. Fleurs aux fusils, ils dégainent là une merveilleuse sélection de 13 titres.
La chanson d’ouverture, No Rave, groove grave et se délite dans esprit non conformiste, comme une âme étrangère aux hurlant intérieur. Avec Love Has Won, les explosions de fuzz ne tarde pas à surgir et s’enroulent sans dessus dessous entraînant une sensation de bouleversement profond. Lost Angel, manifestation fantomatique à la Bad Seeds les voix entêtantes devient progressivement plus psychédélique à la limite de la rupture. À la première écoute, bien sûr les chansons se heurtent aux précédentes discographies du groupe, mais à chaque passage il y une accroche nouvelle, une griffe qui vous scotche, et le rythme presque parfois country disco sont autant de moments de frémissements purement irrésistibles.
Dans une chevauché frénétique à l’arrière goût de rock’n roll country, les cinq ricains continuent de lâcher leurs mustangs sauvages à fond les ballons, et même si d’apparence le rythme pourrait dérouter les fans des deux derniers LP du groupe, il suffit de tendre l’oreille pour en révéler la dinguerie addictive.
Déroulez le tapis rouge, la poussière vole et la piste aux étoiles s’ouvre devant vous, laissez vous porter par cette balade qui poudre bon l’odeur du chaos par-dessus le monde.