Black Bird

Mini série crée par Denis Lehane, basé sur le livre “Avec le diable” de James Keene et Hillel Levin (2010).

Avec  Taron EgertonPaul Walter HauserSepideh Moafi

Le pitch : 1990, Prison de Springfield. James Keene, jeune homme brillant et à l’assurance ravageuse, est arrêté pour trafic de drogues. Condamné à 10 ans de prison, le FBI lui propose un accord: être transféré  dans l’unité psychiatrique de Springfield afin d’obtenir les aveux de Larry hall, suspecté d’être un tueur en série.

Mon avis : Dennis Lehane qui revient aux commandes d’une série, on ne pouvait rêver mieux. Pour mémoire, il est l’auteur de multiples pépites telles que Shutter Island, Gone baby Gone de la saga Kenzie et Gennaro ainsi que la série Coughlin dont est tiré le film Ils vivent la nuit par Ben Affleck. Autant dire qu’on a affaire à un poid lourd et personnellement je guette chacune de ses nouvelles productions tant son écriture est parfaite. Mais il ne s’arrête pas là puisqu’il fait quelques incartades dans la scénarisation avec un passage sur Brodwalk Empire et Sur écoute sans oublier Ils vivent la nuit. Voilà pour le gage d’une histoire bien écrite!

 

Adapté du roman Avec le diable de James Keene et Hillel Levin, Dennis Lehane réussit à mettre toute la tension nécessaire à l’exploration de la psyché d’un tueur aussi retord que Larry Hall, se faisant passer pour un handicapé pentale léger mais qui fait preuve d’une ingéniosité incroyable quand il s’agit d’égarer la police. Ce meurtrier ne fera qu’avouer et se rétracter un nombre incalculable de fois, James arrivera-t-il à le piéger?

Pour que cette adaptation soit une réussite, il fallait un casting parfait et là encore carton plein! Taron Egerton, vu dans la série Kingsman et surtout dans Rocketman, revient cette fois avec quelques années de plus au compteur, qui lui confère un visage plus buriné, plus expressif aussi tout en gardant un physique des plus impressionnant. Son personnage perd de sa superbe au contact du terrible Larry et on peut voir sur son visage les blessures d’un homme brisé à jamais. 

Pour ce qui est du rôle de Larry Hall, il revient à Paul Walter Hauser, vu dans l’excellent Cas Richard Jewel où son interprétation était déjà brillante. Dans la série Black Bird, il réussit à vous faire vomir dans votre bouche tout en étant un modèle de douceur et de regard niais. Paul Walter Hauser démontre ici encore qu’il est un magnifique acteur de compostions et surtout qu’il peut tout jouer. Tout en nuance, passant d’un sentiment à un autre, par moments tout à fait transparent et d’autres complétement incompréhensible, toujours d’une justesse hors du commun. 

Moments très intenses quand Larry hall se confie à James Keene sur sa relation aux femmes. James se remet en question sur sa propre relation aux femmes qu’ils consomment comme des produits. Plusieurs fois James se retrouvera mis au pied du mur par Larry en le confrontant à ses propres méfaits ou incohérences.

Mention spéciale à Ray Liotta dont on admirera la dernière prestation dans le rôle du père de James, personnage tout en finesse qui ne cesse d’aimer son fils. Moment parfois très dur pour nous autres spectateurs qui voyons le majestueux Ray se débattre avec une santé déclinante.

La réalisation de Michaël Roskam est élégante à souhait, tendu et d’une sobriété qui fait du bien. Gros coup de cœur pour moi sur les éclairages qui rendent chaque plan magnifique.

La musique impeccable de Mogwai vient compléter le tableau de cette absolue réussite.