Après cinq ans d’absence, le crooner, boxeur, globetrotter, originaire de St-Etienne Bernard Lavilliers revient “Sous un soleil énorme”, dans lequel il prouve, à 75 ans , qu’il n’a pas perdu ses convictions sociales et humaines.
Le 12 novembre dernier, Bernard Lavilliers revenait avec un nouvel album “Sous un Soleil Énorme” conçu en partie à Bordeaux avec Romain Humeau, où il brosse un état des lieux virulent d’un monde sens dessus dessous. Les thèmes universels de l’amour, le monde, la peur, la mort avec toujours l’humain au centre, tour à tour victime ou bourreau…
Cinq ans après son dernier opus “5 minutes au Paradis“, voici donc son 23ème album qui sort au lendemain de la Cop26. Un hasard ! Peut-être pas ! Voyageur militant, toujours fidèle à ses convictions, en grand baroudeur qu’il est il arpente la planète avec un regard émerveillé mais de plus en plus inquiet. Une chose est certaine en plus de cette voix grave reconnaissable il n’a rien perdu de son esprit de militant.
“Le cœur du monde” l’air amer et terriblement réaliste “Alors viendra le compte à rebours sur ces désirs brûlés, Sur ces désirs brûlés, brûlés, brûlés…”. Il s’attaque sans détour aux gouvernements d’ici et d’ailleurs, dans “Beautiful day“, “Les porteños sont fatigués” et “Corruption“. Le réchauffement climatique est lui aussi évoqué. “Toi et moi” déroule le rythme latin qu’il affectionne tant, pour parler cette fois du confinement mais dans la problématique qui éloigne au sein d’un couple, « ce virus invisible entre toi et moi »
Bernard Lavilliers invite plusieurs artistes musiciens parmi lesquels Éric Cantona, Hervé, Izia, et Gaëtan Roussel sur le titre ” Qui a tué Davy Moore? “. Une reprise d’une célèbre chanson de Graeme Allwright qui était elle-même en à l’origine un titre en anglais de Bob Dylan “Who Killed Davey Moore?“. Et puis “Je tiens d’elle“, co-écrit avec les frères stéphanois Théo et Raphaël Herrerias du duo pop Terrenoire qui chante ensemble en trio l’espoir. Deux générations confrontent leurs visions sur la ville de leur enfance Saint-Étienne. Cette même ville que Bernard Lavilliers célébrait déjà dans “Le Stéphanois” en 1975.
Un nouvel album aux chansons touchantes mélangeant avec rigueur la virulence qu’on lui connait et la chanson rythmique qui nous fait danser. Nous avons hâte de le retrouver en 2022 pour une tournée partout sur l’hexagone.
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