[Interview] BATLIK / Numéro 13 – Vierge des Usagers

Batlik, producteur, auteur-compositeur-interprète, s’apprête à sortir son ultime et dernier album, intitulé “Numéro 13”, le 13 octobre 2023. Celui-ci viendra clore deux décennies d’un travail aussi minutieux qu’ acharné. Artiste authentique, avec cette voix sensuelle qu’il met au cœur de textes puissants, poétiques et engagés, il habille ses mots caressants dans des mélodies entêtantes où la chaleur semble être palpable, prégnante, douce, bouleversante ou réconfortante. Ces chansons sont mélancoliques, sensibles, émouvantes et révèlent un artisan de la chanson qui aime se réinventer tout en restant fidèle à lui-même… et pour ceux qui l’écoutent attentivement de simplement pouvoir comprendre ce qu’il défend assidument depuis le début de sa carrière, il y a 20 ans.
 

Bonjour et merci d’avoir accepté cette interview ! Tu as dévoilé ton nouveau single “Vierge des Usagers”, plein d’espoir et de bienveillance. Cette chanson serait plutôt une ode à l’espoir ou un message envoyé au monde ?
Ce titre est une ode à la route, plus particulièrement à la sensation de plénitude et de plaisir que le voyage procure. Prendre un train, un vélo, un camion de tournée ou simplement marcher sur le bord d’une route pour aller autre part que l’endroit où l’on se trouve, c’est de ça dont il est question dans cette chanson.

Avec ton parcours et ton expérience, comment pourrais-tu décrire ce moment précis où une idée prend forme pour devenir une chanson ?
En ce qui me concerne, il n’existe pas de moment précis mais plutôt une suite d’étapes dans le processus de révélation d’une chanson. L’image la plus représentative est celle d’une pelote de laine ou d’un filet de pêche qu’on viendrait démêler. La chanson existe déjà en nous avant qu’on ne l’écrive. Le processus d’écriture consiste à lui redonner sa forme simple et originelle, avant qu’elle ne soit recouverte, emmêlée et recouverte par une foule de mots inutiles.

Dans tes textes et tes mélodies beaucoup de choses s’entremêlent, avec une richesse et une élégance qui te sont propres. Quel est ton secret pour garder ce style reconnaissable et pourtant en constante évolution ?
Si il y a un secret alors je ne l’ai toujours pas découvert. Je sens que j’utilise une technique pour pouvoir écrire dans le format court et chanté qu’est celui de la chanson, mais je n’ai jamais essayé de me l’expliquer, par peur de le voir disparaître. Plus le temps passe et plus je sais avec précision et confiance lorsque je suis dans la bonne direction. C’est comme si ma langue chantée m’était à chaque fois plus familière et c’est cette familiarité qui me permet de la reconnaître et de l’utiliser à chaque fois un peu plus facilement et rapidement.

 
 
 
Avec ce single, tu annonces ton treizième album ” Numéro 13 ” à paraître justement le 13 octobre prochain. Sans en dévoiler complètement la teneur, comment décrirais-tu le fil conducteur de ce dernier opus à venir ?
Ce sera le dernier album que je produirai pour Batlik. J’imagine que cela se ressent quand on l’écoute. C’est un album dédié qui tourne autour du concept de fin. Par la suite, je continuerai à sortir des titres mais épisodiquement, je ne referai plus le combo album + tournée. Il y a quelque chose de particulier dans le fait de travailler sur un ensemble de chansons et pas sur une suite de singles. On peut apporter un concept, une couleur, où une direction pour permettre aux titres de se réunir dans ce qui a été pendant longtemps un » objet »  et qui est aujourd’hui amené à disparaître en tant que tel. Dans ce « Numéro 13 » le point commun des morceaux a certainement à voir avec le fait que c’est la dernière fois pour moi que je pourrai faire se regrouper plusieurs morceaux autour d’une idée commune, en l’occurrence celle de la finitude.

Tu seras bientôt en tournée, comment appréhendes-tu ces concerts à venir ?
J’ai hâte que la tournée commence. J’ai hâte de retrouver cette succession de moments d’une heure et quart / une heure et demie, au cours desquels on sait précisément ce que l’on a à faire, ce mélange de technique et de plaisir qu’on montre à voir et à entendre. Je n’ai plus d’appréhension depuis pas mal de temps avant de monter sur scène, sans pouvoir expliquer pourquoi. J’ai appris à garder le plaisir et à mettre de côté le stress au moment de monter sur scène. La scène est ce qui vient en dernier lieu, après les centaines heures d’écriture, de composition et de production, c’est un moment qu’il s’agit d’apprécier au mieux, parce qu’une fois passé il ne revient plus.
 
 
 
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