[Live report] Last Train Trianon 04-12-2025

Retrouvailles parisiennes très attendues avec nos alsaciens préférés de Last Train, après leur mémorable concert de Rock en Seine, en août dernier. Leur Trianon était prévu initialement le 5 décembre pour clôturer une tournée de 70 dates. Pour cause d’un rapide sold out, le 4 a été rajouté au programme pour un Trianon également complet. Quant à la suite, 4 000 places auraient déjà été vendues pour le Zénith de Paris d’octobre 2026, soit près des deux tiers de la capacité. Pour sûr, on aura donc droit à un Zénith en grand format !

Le rock français n’est manifestement pas mort et Last Train en devient un digne représentant ! C’est rassurant de constater leur succès avec une approche loin des standards commerciaux main stream. 

Leur rock est puissant, intense, généreux et chargé d’émotion. Il est mâtiné de stoner et d’indus… Il y a de la rage, de l’hystérie et de la noirceur dans leur musique, mais toujours sous maîtrise… QOTSA et BRMC font manifestement partie de leur environnement. Pour preuve, le 9 décembre, j’ai eu la chance de pouvoir saluer notre quatuor à la sortie du concert de BRMC à L’Olympia et leur dire tout le plaisir que j’avais pris au Trianon, cinq jours plus tôt, et les en remercier. 

Last Train, c’est Jean-Noël Scherrer au chant et guitare, Julien Peultier à la guitare, Timothée Gérard à la bass et Antoine Baschung aux fûts, quatre potes, ensemble depuis le collège. 

Au Trianon, une set list de 14 titres, avec la part belle au dernier opus III, sorti en janvier 2025, avec 6 morceaux. Une set list bien rôdée qui a peu évolué au cours de la tournée.

Pour bien donner le ton, autant entrer dans le vif du sujet directement avec du brut et du radical. Home, l’ouverture du dernier opus, est parfait pour cela. Des battements de cœurs, les murmures incantatoires de Jean-Noël avec des paroles anxiogènes. Et puis la guitare tranchante de Julien qui vient rappeler l’urgence et les murmures se muent en cri de désespoir. Du rock à fleur de peau.            I won’t find a home until I die…

Evidemment, la rythmique n’est pas en reste pour tenir la baraque.

Les titres s’enchaînent avec une intensité qui ne fléchit pas. Leur capacité à étiré les morceaux avec des séquences instru est remarquable. Leur musique est marquée par des ruptures de rythme. Ҫa envoie fort jusqu’à l’explosion et d’un coup, ça breake. Et puis ça peut reprendre doucement, mélodiquement, mais toujours intensément. On Our Knees en est une belle illustration. La charge émotionnelle est très présente et Jean-Noël est un bon ambassadeur pour la transmettre au public.

Aux deux tiers du set, Jean-Noël, pour respecter la tradition, rejoint le public pour se faire porter par la foule, droit debout, guitare en bandoulière ! Disappointed est le morceau choisi pour cette sortie de scène.

S’en est suivi un peu de calme avec Mister Scherrer qui passe au piano pour une superbe version solo de The Idea of Someone, enchaînée avec Revenge et ses acolytes revenus l’accompagner.

Pour finir en beauté, deux morceaux devenus incontournables, l’extatique This Is Me Trying et, pour le rappel, The Big Picture et ses 10 minutes incroyables pour retourner une dernière fois un public conquis et faire encore monter l’émotion d’un cran. Tout le savoir-faire de Last Train est résumé dans ces deux pépites.

Ils nous ont livré une prestation magistrale, une vraie régalade ! Et il paraît, aux dires de certains qui ont la chance d’assister à la dernière séance du lendemain, que c’était encore mieux !

L’attente va être longue, d’ici le Zénith du 3 octobre 2026.

Pascal Cossé