Avec « Poussière d’or », Stephan Eicher revient en funambule, entre douceur crépusculaire et éclats fugaces.
Juste une respiration, fine, suspendue, qui s’insinue dans l’air comme un grain de lumière que l’on devine à contre-jour. C’est un geste aérien, au-dessus d’une époque saturée d’artifices où faire confiance au vide, aux nuances, au presque rien a du sens.
Ce nouveau single se dresse comme une poésie fragile, où chaque mot devient une matière sonore. La voix d’Eicher, toujours habitée par une mélancolie élégante, raconte tant de choses effleurées et suggère tant de beauté indélébile. On y entend la patte d’un artiste qui maitrise l’art de l’épure comme nul autre.
Le texte, lui, parle de poussière, mais pas n’importe laquelle. C’est une poussière dorée, paradoxale, qui illumine. Comme si Eicher, alchimiste, avait trouvé un moyen de transformer les résidus du passé en éclats de beauté. Et cette poésie en filigrane qui invite à ralentir, à laisser l’instant se déposer.
Poussière d’or annonce un nouvel album, attendu cet automne. Et si ce morceau en est l’avant-goût, on peut s’attendre à une œuvre intime, dépouillée, dans la lignée de son intemporel « Les Chansons bleues » (1983), ou de son dernier opus « Ode » (2022).