Après un très bon moment passé en la compagnie des Last Train sur la scène Revolut, il est temps de se diriger tranquillement vers la grande scène, en traînaillant un peu et en tapant la discute avec les amis, une pinte de IPA en main. Car le prochain concert sur ma liste, c’est un des poids lourds de cette journée dédiée au rock (la seule sur les 4 jours de Rock en Seine ! Changement de nom en vue ?). Au nombre de tee-shirts du groupe que l’on croise, pas de doute, c’est Fontaines D.C.
Étonnamment, nous arrivons à nous rapprocher de la scène, 3ᵉ rang sur la gauche, nickel !
Même si Romance, leur quatrième opus sorti à l’été 2024, a pu recevoir des critiques des aficionados de la première heure, il apparaît comme l’album de la maturité qui leur a ouvert une voie royale vers un succès mondial.
Fontaines D.C., c’est Grian Chatten au chant, Carlos O’Connel et Conor Curley aux guitares, Conor Deegan à la basse et Tom Coll à la batterie.
Pour ma part, c’est la 3ᵉ fois que je les voyais, après L’Olympia en avril 22 et le Zénith en novembre 24.
19 h 25, horaire respecté, les Irlandais débarquent sur scène devant une foule impressionnante, pour un set de 1h20 (pas mal pour un festival !) et 17 titres. La part belle est donnée au dernier album avec 8 morceaux et un set très comparable à celui du Zénith.
Le concert est bien lancé avec Here’s The Thing, suivi de Jackie Down The Line qui avait récolté les suffrages de Skinty Fia pour enquiller sur un enchaînement qui ravive les bonheurs plus sauvages du passé avec Boys In The Better Land / Televised Mind, extraits des deux premiers albums. Bientôt suivront aussi A Hero’s Death et Big, encore deux incontournables de leurs plus jeunes années, mais quelle idée de les avoir séparés avec Before You I Just Forget, un titre mollasson qui figure sur l’édition augmentée de Romance et qui a fait baisser la tension d’un cran. Pour le reste, on a eu droit à une prestation de haute tenue. Après un moment plus calme avec Nabovov/Desire, les quatre derniers morceaux sont de sacrés calibres avec Favourite (dédicacé à leurs « collègues » Kneecap, en guise de soutien), l’excellent In The Modern World, le fatal I Love You et pour conclure le blockbuster chaotique Starburster.
Pour conclure, un concert qui a répondu à mes attentes et que j’ai vécu dans des conditions bien meilleures que les deux précédentes fois (entouré de « pénibles » à L’Olympia qui m’avaient quelque peu gâché le plaisir et dans les gradins au Zénith). Par contre, si les Dublinois assurent musicalement avec un set à la hauteur de leur réputation, ils sont encore loin d’être des bêtes de scène. Un minimum de proximité et de communion avec le public serait le bienvenu. Même si Grian Chatten est manifestement plus à son aise aujourd’hui qu’à ses débuts, il donne toujours un peu l’impression d’arpenter la scène comme un lion en cage. Il ne déborde manifestement pas de charisme et l’interaction avec le public n’est pas son fort. À part quelques « Free Palestine », un drapeau palestinien et un message écrit sur les écrans pour dénoncer le génocide à Gaza, point d’échange. Une prise de position courageuse et honorable au regard de leur statut et de la tournure des évènements… Quant à ses acolytes, ils sont plutôt dans une attitude figée !
Une question : comment va évoluer ce désormais monument à l’avenir ? On attend la suite avec impatience…
Pascal Cossé















































