MADEMOISELLE K – « G BUGGÉ »

Dix ans que Mademoiselle K navigue seule, portée par son label Kravache né d’un coup de révolte. Dix ans d’indépendance, de choix radicaux, de liberté totale, célébrés aujourd’hui par un titre inédit, « G Buggé », co-composé avec David Enfrein (Terrier).

Cette chanson n’est pas seulement un inédit : c’est un instantané de transition, une photographie brute entre l’album Mademoiselle K (2022) et ce qui vient déjà, en coulisses. Un « one shot », comme elle le décrit, qui sonne comme une passerelle entre deux cycles.

Musicalement, G Buggé s’affiche comme une ballade rock et WTF, où la guitare saturée s’élance dans un solo incandescent, la batterie se fait tour à tour hypnotisée et hypnotisante, et les sonorités 90’s résonnent avec une théâtralité assumée. Mademoiselle K y rejoue la scène, presque en bégayant, comme si la voix saccadée portait les secousses d’une vie qui s’emballe.

Mais derrière le son, il y a l’histoire. Celle d’une artiste qui, en 2015, a quitté sa maison de disques pour sortir Hungry Dirty Baby en anglais, contre vents et menaces. C’était le premier pas de sa liberté, suivi par Sous les Brûlures l’Incandescence Intacte (2017), puis par l’album éponyme glacé et bleuté de 2022. Trois disques en dix ans, une aventure menée à bout de bras, avec la complicité de son public fidèle.

Aujourd’hui, G Buggé n’est pas seulement un morceau, c’est un signal. L’annonce d’une tournée de 25 dates à l’automne, la promesse d’un au revoir à ce cycle avant un nouveau départ déjà frémissant sous la surface.

En fêtant ces dix ans de Kravache, Mademoiselle K ne regarde pas en arrière avec nostalgie, mais avec la fierté d’avoir bâti un monde qui lui ressemble : instinctif, viscéral, libre. G Buggé est un éclat brut, un point d’exclamation avant le prochain chapitre.