Il y a chez Madi Diaz une façon singulière de donner à l’incertitude des allures de mélodie. Avec Ambivalence, deuxième extrait de son futur album Fatal Optimist attendu pour le 10 octobre, l’autrice-compositrice américaine transforme l’inconfort d’un mot en quatre syllabes en un refrain suspendu, à la fois discret et obsédant. Réalisé par Allister Ann, le clip qui accompagne le morceau installe cette hésitation au cœur d’un écrin visuel où l’intime dialogue avec le fragile.
Là où « Feel Something » son précédent single, vibrait d’une urgence acoustique presque fébrile, « Ambivalence » se love dans une zone trouble : sans savoir si les miettes suffisent, accepter le vertige du « ni tout à fait oui, ni vraiment non ». Une manière d’écrire la faille comme un lieu habitable, un espace où l’on reconnaît ses propres contradictions.
Depuis « History of a Feeling » (2021), disque-charnière, et le lumineux Weird Faith (2024), doublement nommé aux Grammy Awards, Madi Diaz trace la ligne sensible d’une artiste qui cherche à séduire par le dépouillement. Avec « Fatal Optimist », elle promet un recueil hanté par la sobriété, où la fragilité, est un langage. « C’est l’espoir inné de quelque chose de magique, confie-t-elle, cette foi étrange qui surgit alors qu’on connaît le risque évident de vouloir. »
La force de Madi Diaz réside dans sa capacité à transformer l’ambiguïté en lumière tamisée, à offrir un refuge, sans certitudes, avec de beaux espaces de résonance. « Ambivalence » en devient presque une chanson totem. Une magnifique invitation à habiter nos contradictions, en douceur, en suspens, en clair-obscur.
Photo de couv. Allister Ann