A l’âge de 17 ans, alors qu’elle est déjà signée sur une Major (Universal), Findlay a dû, comme l’aéronaute qui change d’altitude afin de trouver une meilleure trajectoire, sortir d’une situation qui ne lui plaisait pas, qui l’emprisonnait.
Une période de sa vie où on lui a beaucoup dit ‘’non’’, réfréné son élan, douté de ce qu’elle proposait.
Elle a dû lâcher du lest pour augmenter sa liberté dans les vents de la vie, retrouver son énergie créatrice et un label bienveillant (BMG).
C’est la vie que voulez-vous, des chemins qui se croisent et d’autres fois divergent (‘’et dix verges, c’est énorme !’’ aurait rajouté Desproges).
Alors Findlay s’est ouvert le champ des possibles.
Celui que ses parents ont pu lui apporter par la diversité de ce qu’ils écoutaient. Du blues, Captain Beefheart, Howlin’ Woves pour son père, Billie Holliday, Ella Fitzgerald et Louis Armstrong pour sa mère. Une éducation entre blues et jazz classique donc, avant de s’ouvrir à d’autres styles plus tard : Elvis, Lou Reed, le Velvet, la musique des 70’s (Janis Joplin, Bowie, T. Rex), Regina Spektor, Kanye West et la new-yorkaise Mitski avec qui elle a en commun, outre l’âge, un large éventail d’influences et d’émotions, la prouesse vocale, la fragilité, l’expression des tourments de la vie.
On comprend mieux dès lors la richesse et la créativité de ce que produit la jeune anglaise. ‘’Une sorte de mash-up de tous les styles de musique que j’ai écoutés dans ma vie’’ dit-elle. Findlay n’est plus ‘’cantonnée à’’. Sa musique recycle de nombreuses influences et genres musicaux – rock, pop, hip hop, soul, R’n’B, punk, psyché, trap music et blues – et c’est en cela qu’elle est moderne.
Sur son premier album ‘’Forgotten Pleasures’’ sorti en mars 2017, la brune originaire de Stockport (banlieue sud-est de Manchester) nous rejoue le coup du Mersey Paradise. Grâce à elle, la (joy) transmission mancunienne est assurée. Herman’s Hermits, les Smiths, New Order, Happy Mondays, les Stone Roses, et autres Oasis et Chemical Brothers peuvent continuer à dormir sereinement, la relève est là.
Aujourd’hui, la jeune femme dit s’être (un peu) assagie et plus stable.
Ses titres parlent des ‘’plaisirs oubliés’’, de ses ‘’jeunes années’’ un peu folles et extrêmes, une ‘’vie sauvage et naïve’’, entre les drogues, les garçons, les échecs romantiques (qu’elle raconte dans ‘’Waste My Time’’ ICI ) et les sales journées de déprime avec force junk food et surconsommation de cigarettes (‘’Sunday Morning in the Afternoon’’ ICI).
Mais c’est sur scène que Findlay se dévoile totalement. Là voilà en pleine lumière, elle qui, dans un passé récent, a ouvert pour Jake Bugg ou Miles Kane. Des prestations endiablées, de l’énergie à revendre, un spectre émotionnel – de la sensualité au survolté -, entre hurlements et chants calmes, déchaînements stoner-rock ou ballade calme et timide.
Findlay est une aéronaute qui fait corps avec son ballon, jetant du lest par-dessus bord pour changer d’altitude, atteindre les bons vents de la vie et prendre les meilleures directions.
Alechinsky.
Concerts à venir :
En mars, dans le cadre du festival LFSM : 26/03 Café de la Danse @Paris (75) – 27/03L’Aéronef @Lille (59) (1ère partie : Evergreen) – 29/03 Fuzz’Yon @La Roche sur Yon (85) (1ère partie : The Pack AD) – 30/03 Les Abattoirs de Cognac (West Rock) @Cognac (16) (1ère partie : Eléonore)
3/04 La Laiterie @Strasbourg (67) (1ère partie : The Crispies) – 19/05 Festival Papillons de Nuit @Saint-Laurent de Cuves (50) – 30/05 Festival Les Nuits de l’Erdre @Nort-sur-Erdre (44) – 12/07 Festival Musilac @Aix-les-Bains (73)