[Live Report] Moonya et Tim à la Gare aux Musiques. De la dream-pop au post-rock mélodique.

Moonya et le groupe Tim ont tous les deux présenté un nouvel album vendredi 18 octobre dernier à La Gare aux Musiques, à Louviers, dans l’Eure. Une soirée entre nostalgie et émotions.

 

Grosse affluence vendredi 18 octobre dernier pour les concerts de Moonya et Tim à La gare aux Musiques de Louviers, une ancienne gare transformée en salle de concerts et de répétitions. L’idée de base était de présenter le premier véritable album de Moonya, “Faces”, tout juste sorti. Généreuse, la jeune femme a tenu à partager l’affiche avec le quintette Tim, lui aussi venu défendre un nouvel album après plus de 10 ans d’absence. Un sacré bail ! Parmi, les membres de ce groupe, David Fontaine, un ingénieur du son des plus réputés et alter-ego de la chanteuse.

Amandine, Moonya, est la première à monter sur scène. Inhabituel pour une tête d’affiche, mais celle-ci, multi-instrumentiste, se produit seule sur scène. Elle s’efface souvent pour laisser la seconde partie à des formations plus conséquentes en termes de personnel. C’est le cas ce soir. Le public semble bien au courant des pratiques locales : le concert affiche complet lorsque Moonya lance les premiers accords électroniques d’un set enchanteur totalement ou presque tourné sur le nouvel opus, “Faces”.

Dans sa robe moulante et zébrée, elle semble à la fois menue et fragile, ce qui ne l’empêche pas de dévoiler pour la seconde fois, la première a eu lieu la veille à Paris, la très grande majorité des titres, en français ou en anglais, présents sur le disque. Sept seront joués, sur les dix que contient l’album, dont “Hand In Hand”, une magnifique chanson dédiée aux enfants de Gaza, l’un des rares écarts politiques d’une poétesse plus attachée à la beauté de sa musique qu’à l’engagement de son discours.

Le public est captif, les éclairages mettent parfaitement en valeur l’atmosphère forcément envoûtante de la musicienne. En solo, elle joue de la guitare, de la batterie électronique, lance des programmations enregistrées en direct et, bien sûr, chante sans play-back. Elle montre aussi tout son trouble et sa fragilité entre les morceaux. Du grand art dont se délectent les spectateurs, pour certains des musiciens avertis. Il faut le dire, la moyenne d’âge n’est pas forcément très jeune …

Mais qu’importe. Cette génération dite de boomers préfère visiblement toujours les guitares aux DJ’s et ne sera pas déçue par la suite.

Finie la touche féminine, les cinq lascars sont désormais sur scène : ce sont de vieux briscards, mais s’étaient rangés des voitures il y a une dizaine d’années. Le temps de faire des enfants, dira le chanteur Franck, un rien taquin, entre deux titres post-rock très soniques.

David Fontaine, l’ingénieur du son aux multiples références (il a notamment enregistré dans son studio Piggy In The Mirror les albums d’Animal Triste, dont le dernier “Jericho”, à sortir en 2025 !) a la réputation non usurpée d’être une sorte de Steve Albini normand ! Dans ce cas, Tim est un peu l’équivalent de Shellac, le groupe de Steve Albini, le producteur de Nirvana, et cela s’entend. À cinq, les musiciens alternent les chants, mettent le feu à la salle sans pour autant parvenir à la bouger. Il n’empêche, les applaudissements sont bien là pour saluer la prestation, sous le regard approbateur d’Amandine, par ailleurs également membre d’un duo toujours actif avec David Fontaine, Aña, dans lequel bouches organiques, samples intemporels et claviers atmosphériques se mélangent à des batteries.

Pour Moonya, c’est une réussite de plus et elle est sur scène à la fin du show avec David Fontaine pour remercier, en larmes, le public de sa présence.

Elle va maintenant continuer son chemin non subventionné pour défendre sa musique à travers l’Europe avant que, peut-être, la France ne daigne lui accorder une oreille plus attentive et bienveillante. Elle le mérite.

 

Faces” de Moonya est disponible sur toutes les plateformes : https://orcd.co/8yd5enz

Il a été enregistré par Moonya (à la maison / home studio) et arrangé et mixé par David Fontaine sauf deux titres (“Silence” et “Save me”), mixés par Etienne Caylou (Animal Triste, Clara Luciani, Eddy De Pretto, Brisa Roché, Louis Attaque..). 

Mathieu Pigné (Animal Triste, City Of Exiles, La Maison Tellier pour ne citer qu’eux) a joué de la batterie sur trois titres : “Shining”, “Emergency” et “Le cercle”. Les prises ont été enregistrées au studio Piggy In The Mirror par David Fontaine.

 

Prochaines dates de Moonya :

8 novembre 2024 : Provisorium – Nurtingen (Allemagne) https://fb.me/e/4Q68SPQQw
9 novembre 2024 : Halunkenburg – Hof (Allemagne) https://fb.me/e/1W37xsH44
21 novembre 2024 : Biddle Bros – Londres
22 novembre 2024 : Greys Pub – Brighton
23 novembre 2024 : Cellar Arts Club – Worthing
28 décembre 2024 : Les Disquaires – Paris
1er mars 2025 : Théâtre le Piaf – Bernay

Liens Moonya : Youtube FacebookInstagram – Tiktok – SpotifyBandcampwww.moonya-zik.com

 

“Young Old Men” de Tim est sorti sur le label Atypeek Music (distribution numérique)..

Liens Tim : YoutubeBandcamp Facebook

Textes et Photos Patrick Auffret