Lire et écouter BASHUNG EN STUDIO / 1981 – 1983

“En studio avec Bashung”, compilation inédite, en CD et vinyle, composé d’une sélection de titres enregistrés entre 1981 et 1983, est le complément musical du livre du même nom écrit par Christophe Conte, disponible en librairie depuis le 13 octobre.

“En studio avec Bashung”
Un virage en épingle, des accidents sonores, un cimetière des voitures, et à l’arrivée des « play » et des « blessures ». Voilà comment on pourrait résumer le contenu de ces sessions radioactives, pour la plupart inédites, que l’on découvre quarante ans après leur embrasement. En 1981, Alain Bashung est sur un boulevard, après plus de quinze ans d’impasses artistiques, de fausses routes discographiques et de ravins commerciaux. Le chanteur tout-terrain, qui a débuté en 1966, vient de décrocher coup sur coup deux tubes aussi improbables que réjouissants : “Gaby Oh Gaby” et “Vertige de l’amour”. L’ère est au changement, aux « lendemains qui chantent », et son allure de rocker burlesque promet des lendemains qui déjantent, joyeusement, façon fou du volant lâché parmi les routiniers des variétés et du rock français. On peut rajouter Boris Bergman, chauffard des lettres qui roule à gauche (il est moitié anglais), à cet attelage parti en trombe pour réveiller en sursaut nos cités endormies. Et aussi un groupe en pleine montée de sève électrique, chauffé à blanc par la récente tournée de l’album Pizza : KGDD.
Alain Bashung, fragile étoile du moment, aurait pu capitaliser sur ce succès chèrement acquis, il va délibérément en faire un brasier. Une commande inattendue précipite les choses. Il a tapé dans l’œil du dramaturge espagnol Fernando Arrabal, lequel adapte en film sa pièce de 1958, El cementerio de automoviles, qui met en scène une faune ayant survécu à l’explosion d’une bombe atomique, parmi lesquels se détache un genre de Christ baptisé Emanou, joué par Bashung. L’occasion est rêvée pour le chanteur, qui doit également en composer la musique, d’expérimenter avec son groupe hors des clous d’un album. Le Studio 92, propriété de son éditeur Charles Talar, est mis à sa disposition, et un jeune ingénieur du son, Michel Olivier, orchestre ce grand happening débridé. L’utilisation des boîtes à rythmes et d’un synthétiseur, le dépouillement sonore habillé des guitares obliques, ce genre de primitivisme revu selon des schémas neuf du post-punk, constituent la parfaite bande son de l’époque. On découvre donc ici une musique résolument libre de tout format, où s’agitent encore les fantômes du rock originel, mais comme lacérés par la modernité Novö. Les cinq titres issus du Cimetière des voitures sont pour la première fois proposés dans leurs versions longues, entièrement retravaillées par Michel « Mitch » Olivier en 2022, tout comme les autres morceaux inédits qui datent de la même époque, lors de sessions de travail sur lesquelles Bashung chante en yaourt mais qui révèlent certaines des pistes ayant conduit à l’album suivant : Play
Blessures. Plus qu’un simple témoignage d’un groupe en construction et d’un chanteur en recherche,
il s’agit d’une étape de transition cruciale qui manquait à ce puzzle fascinant qu’est la discographie de
Bashung. Un artiste déjà « imprudent » qui n’hésite pas, façon kamikaze, à s’affranchir de toutes les
règles.


“En studio avec Bashung”
Plus de dix ans après sa mort, Alain Bashung s’est imposé comme une figure majeure de la chanson
française. Pourtant, enchaînant les collaborations avec différents paroliers (Boris Bergman, Serge
Gainsbourg, Jean Fauque, Gérard Manset ou Gaëtan Roussel, entre autres), l’artiste a mis du temps
à creuser son sillon et à affirmer sa voix si singulière, entre variété, rock, country et new wave. De
Roman photos (1977) à Bleu pétrole (2009), en passant par les succès de « Gaby oh Gaby » (1980),
« Vertige de l’amour » (1981), « Osez Joséphine » (1989), « Ma petite entreprise » (1991) ou « La nuit
je mens » (1998), Christophe Conte nous emmène au sein des studios où un Bashung intranquille
cherche, confronte les versions, alterne les moments de doute et les instants de grâce pour atteindre
au sublime. Dans la lignée du Gainsbook paru en 2019, les éditions Seghers poursuivent ainsi leur
exploration de la fabrique de la création et entrent dans les coulisses d’une œuvre emblématique.
Journaliste spécialisé dans le rock, Christophe Conte a marqué Les Inrockuptibles de ses « billets
durs ». Documentariste, chroniqueur radio pour France Inter et France Culture, il est aussi auteur de
deux biographies remarquées, de Nino Ferrer et d’Étienne Daho.



Disponible ici : https://alainbashung.lnk.to/Enstudio?fbclid=IwAR284PMd0rGuoz6PK1DWzcM6z6DJOUApnUm6xO7vPIIggP7lF3LMVufKGqU

LP1
Face 1 : Strip Now (Remix 2022) / Bistouri Scalpel (remix 2022 – version longue) / Imbécile (remix 2022)
Face 2 : Procession (version avec voix) / Strip now (maquette)
LP2
Face 3 : Le rêve / Cause I Want You / Sophie
Face 4 : Rock be me / The Hébrides / I don’t know Why

CD
Strip Now (Remix 2022) / Bistouri Scalpel (remix 2022 – version longue) / Imbécile (remix 2022) / Procession (version avec voix) / Strip now (maquette) / Le rêve / Cause I Want You / Sophie / Rock be me / The Hébrides / I don’t know Why