47e Trans Musicales Jour 1, échauffement cardio, Salle de la Cité

Mercredi soir. Centre-ville de Rennes. La Salle de la Cité ressemble déjà à un sas de départ. On ne court pas encore, mais on chauffe nos baskets. Les Trans, c’est un marathon : quatre jours intenses, des kilomètres de musique, des litres de sueur, et cette certitude de découvrir des choses, qu’on va se perdre la notion du temps, mais surtout vivre à fond ce festival hors-normes.

À l’intérieur de cette salle mythique, Amor Leone lance les hostilités. DJ set, une séance d’échauffement bien calibrée. Le public se rassemble, les corps se calent au tempo, les têtes hochent. Pas encore l’explosion, mais le rythme est posé. Le cardio monte doucement. C’est exactement ce qu’il faut.

À 21h, Paige Kennedy prend le relais. Pop rock nerveuse, guitare franche, attraction directe. Ça joue serré, ça avance sans détour. On sent que la soirée est en train de basculer : on n’est plus dans la mise en jambe, on est déjà dans la course. Les premiers frissons arrivent, « ça y est, les Trans ont commencé ». Autour de nous, les regards s’accrochent à la scène, comme si tout le monde voulait être sûr de ne pas louper le moment précis où le festival décolle vraiment.

Changement d’ambiance avec la multi-instrumentiste italienne Gaia Banfi. Synth-pop élégante et nerveuse où machines et chansons dessinent un paysage plus introspectif, les lumières se font plus douces. C’est le moment où l’on on ferme parfois les yeux et on se laisse porter. Rennes bruisse encore dehors, mais ici le temps se plie au tempo des synthés.

Et puis arrive Little Barrie & Malcolm Catto. Là, plus d’hésitation, on passe en mode groove psyché londonien taillé pour le live. Aussi underground que rock blues so British, la guitare tranchant, et l’uppercut du combo basse batterie, en parfaite harmonie. Malcolm Catto à la batterie frappe comme s’il voulait traverser la scène, Little Barrie joue avec ce mélange excitant de précision et de lâcher-prise. C’est brut, ça transpire, ça vibre partout dans la salle. Le public est debout, littéralement aspiré vers l’avant. L’adrénaline est là et trio fait le job.

Quand les dernières notes s’éteignent, la Salle de la Cité se vide lentement. Dehors, l’air est froid, mais les corps sont chauds. Premier soir terminé. Les oreilles bourdonnent légèrement, les sourires sont là. Ce n’était que l’échauffement, et pourtant on sait déjà une chose : le marathon sera long, intense… et impossible à courir jusqu’au bout sans y laisser un peu de soi dans la joie.

Photos Bruno Bamdé