WET LEG – FOISONNEMENT EXULTANT

Wet Leg, a fait une entrée presque instantanément dans la tête des plus pointilleux aficionados esthètes et autres critiques à l’affût du nouveau combo qui pourrait dévernir le nouveau emblème musical alternatif du 21e siècle. Avec son premier single sismique « Chaise Longue » Rhian Teasdale et Hester Chambers avaient marqué des points. En cela le défi était de ne pas décevoir l’attente avec leur 1er album éponyme, maintenant disponible.

Dans la musique des deux fondatrices de Wet Leg, Rhian et Hesteril originaires de de l’île de Wight, la beauté de la musique et sa capacité à se connecter à plusieurs niveaux sont enracinées dans la réjouissance pure d’expérimenter ensemble des possibilités sonores autant que de s’amuser dans un foisonnement d’exultation aussi mystérieuse que jouissive. Leur premier album éponyme en est le fruit où nous pouvons distinguer à travers elles un univers façonné à la gloire du plaisir. L’album est plein de petites pépites brillamment orchestrées aux lignes humoristiques (ou satiriques) qui résonnent à travers nos générations hyperconnecté (réseaux sociaux). Ajouté à cela une esthétique pétillant post-rock punky au charme envoutant des deux amies et vous obtenez un opus addictif.

 

 

« Being In Love » est peut-être la description la plus honnête et la plus authentique de l’émotion que vous puissiez trouver dans sa plongée dans la misère tout en l’embrassant en même temps. « Ur Mum » qui est ponctué d’un cri extrêmement satisfaisant et cathartique, n’est autre qu’un moment libérateur puissant, drôle, palpitant, d’un disque qui en regorge. Il est utile de noter que l’album possède une aide précieuse à la production par le brillant maître du rock indé Dan Carey qui a déjà travaillé avec presque toute les meilleur découverte de la nouvelle génération (Fontaines DC, Black Midi, Goat Girl, Squid, etc…). Le combo britannique a conçu une œuvre extrêmement cohérente qui pétille et étincelle tout au long et à travers toute cette espièglerie délirante et délibérément émancipatrice, il y a une sincérité qui leur est propre que nous ne pouvons qu’aimer sans modération. 

https://youtu.be/UB3PJwPMHzQ

Wet Leg en se débarrassant des chaînes d’une timidité réprimée et d’une ère d’introspection principalement pessimiste, elles représente le changement d’humeur d’un rock indéfinissable et pourtant fourmillant de références reconnaissables (Sonic Youth, David Bowie, Neu! , Can, et bien d’autres) un véritable clin d’œil libertaire et une bouffée d’air frais. 

Peut-être que l’ambiance qui nous séduit tant est dû à notre besoin d’excitation, après autant de frigidité sociale, d’échange aseptisé, avec une forme de courant électrisant sous-jacent d’un désir émotionnel exacerbé. C’est bien cette chose qui nous manquait profondément et que le rock indépendant à toujours su mettre en avant depuis c’est origine, mais avec leur combinaison d’humour, de désir et de références sublimement placés l’intrusion dans notre cortex sensible la construction du monde, Wet leg ramènent une énergie au féminin dont nous a cruellement besoin. 

Wet Leg aurait facilement pu être seulement un énième groupe de fille qui fait du bon rock mais a l’instar d’autre compo au féminin (Los Bitchos , MADAM, Death Valley Girls, The Darts, ) avec leurs sonorités et leurs propos elles en deviennent cultes et presque générationnelles. Un Girl power qui décoiffe, fermement décidé à sortir le globe post-pandémie de son sommeil.

 

Photo de couv. Renaud Monfourny

 

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Écouter : https://wetleg.bandcamp.com/album/wet-leghttps://wetleg.ffm.to/wetleg

Stéphane Perraux