Swans à l’Aéronef

« Tout tremblait dans l’immense édifice et soi-même des pieds aux oreilles possédé par le tremblement, il en venait des vitres et du plancher et de la ferraille, des secousses, vibré de haut en bas. On en devenait machine aussi soi-même à force et de toute sa viande encore tremblotante dans ce bruit de rage énorme qui vous prenait le dedans et le tour de la tête et plus bas vous agitant les tripes et remontait aux yeux par petits coups précipités, infinis, inlassables. »
Qui peut mieux qu’une citation du Voyage de Louis Ferdinand Céline signifier un concert qui tape aux tripes et tout à la fois mystique !?! En chef orchestrant les orages Michael Gira grand sachem chamanique soulève des montagnes hérissées de larsens qui sinuent tout dans l’échelle de nos vertèbres et nous absorbent dans le rougeoiement constant des reflets au plafond de l’Aeronef. C’est l’incendie qui sévit sur scène. Magma volcanique. Deux heures trente de transe ! On sort lessivé.

 

Jean-Luc Galus