SUPER PARQUET – « Couteau – Haute Forme »

SUPER PARQUET est né en 2014 d’une heureuse fusion des cultures, donnant vie et corps à une joyeuse bande, néo-trad, de défricheurs aussi furieux que talentueux. Avec leur double album “Couteau / Haute Forme”, mélange de sonorités traditionnelles à des sonorités plus contemporaines, ces 4 jeunes auvergnats sont la preuve vivante qu’un renouveau bouillonnant est possibles. Avec eux nous écoutons bien plus qu’un simple groupe ayant saupoudré d’électro la musique d’antan, mais une véritable âme liant hier à aujourd’hui d’un fil d’Ariane résolument intemporel, prêt à conquérir le monde. 

 

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, comment définiriez-vous l’univers de SUPER PARQUET ?
On a l’habitude de se présenter comme un groupe de musique psychédélique du Massif Central. Psychédélique pour la perte de repères temporels et du Massif Central car nous avons historiquement puisé dans le répertoire mélodique et sonore populaire d’Auvergne pour constituer l’identité musicale du groupe. En gros, SP c’est (en vrac), des maelstrom de son, de la cabrette et du banjo dans des amplis, des grosses ba-basses, des vieilles chansons qui parlent d’amour comme au présent, des bourdons fifous qui virevoltent dans la stéréo, des thèmes pour twerker….

-Et l’origine de Super Parquet elle vient d’où ? Comment l’idée de vous réunir est-elle née ?
D’un projet de fin d’étude ! Nous nous sommes rencontrés (Julien Simon et Louis) au CEFEDEM AURA, un centre de formation pour les futur.e.s professeur.e.s de musique en écoles de musique et conservatoires. Or, il fallait, dans le cadre de nos examens, monter des projets transversaux entre les esthétiques, et, comme on était bien copains, on a décidé de faire de la musique ensemble. Assez rapidement, au fil des rencontres, les autres copains sont arrivés : Antoine au terme d’une soirée mémorable chez les Brayauds près de Clermont, Léo au son pour la première date parisienne du groupe, Guillaume et Thibaut à la lumière pour les premières scènes plus professionnelles… Et voilà l’équipe au complet !


-Vous présentez actuellement votre double album « Couteau / Haute Forme ». Quelle a été votre source de motivation lors de l’élaboration ?
Je pense qu’on avait envie de creuser des discours déjà présent dans SP, d’un côté la machine à dancefloor qu’on a joué plus de 200 fois à travers l’Europe, et de l’autre un langage plus « concertant », plus posé et qui travaille sur la finesse des timbres, sur du temps plus lisse.


-Et quelle a été la raison de vouloir réunir l’ensemble dans un double plutôt que deux albums distincts ?
Il y plusieurs raisons à mon avis. L’idée de faire un bel objet qui syncrétise les deux faces de SP nous a tout de suite séduit, avec en plus le regard toujours aussi incroyable de Julia Drouhin qui a créé les visuels de tous nos disques. Et puis, il y a des contraintes économiques, écologiques et de diffusion : concrètement, deux objets séparés, ça coûte plus cher, ça nécessite beaucoup de ressources (énergie, matière première…) et ça n’aurait pas été très efficace en terme de visibilité pour chacun des disques. Notre producteur Airfono, et en particulier l’ami Julien Princiaux a été d’une aide précieuse dans la réflexion sur la sortie de ce double album.


-L’alliance du côté traditionnel Auvergnat et de rythmiques plus actuelles est particulièrement bluffante. Pour aboutir à un tel résultat, vous avez dû être bien entourés ? Avec qui avez-vous travaillé?
Sur la partie musique « pure », je crois que nous avons été assez autonomes en fait ! Même si nous avons été longtemps accompagnés par Tangui Le Cras, qui s’occupait principalement de nous rendre présentables, en termes de présence sur scène et de scénographie par exemple.


-Vous avez forcément fait des rencontres importantes, artistiquement et humainement, depuis le début du projet, quelles sont-elles ?
Pour compléter la question précédente, notre musique a germé sur le terreaux de musicien.ne.s qui avant nous , exploraient des musiques à la limite de plusieurs cadres : des projets de musiques traditionnelles contemporaines, comme les groupes du collectif La Novia par exemple (le groupe Toad en particulier, ou les amis de Artus (musique radical de Gascogne, sorte de rock progressif en occitan), mais aussi des amours communes pour des projets de musique électronique comme Amon Tobin ou de musiques plus expérimentales.


-Votre musique est-elle là aussi pour mieux transmettre la culture Auvergnate ?
Tout dépend dans la question de ce « pour » ! Non, nous n’avons pas spécialement de mission didactique autour des cultures populaires des pays d’Auvergne, même si, de fait, nous contribuons à sa visibilité. Je pense surtout que la vague de groupes de « musiques actuelles » manipulant des éléments de patrimoine permet de garder une veille sur les phénomènes de minorisation culturelle et de réaffirmer que toutes les cultures musicales sont légitimes.

-Maintenant que « Couteau / Haute Forme » est disponible, quels sont vos projets dans les mois à venir ?
Comme à chaque sortie de disque, TENTER DE CONQUÉRIR LE MONDE ! (En fait, ça veut dire tourner et jouer le nouveau répertoire quoi!)




Crédit photo (c) Ben Pi
Crédit graphisme covers (c) Julia Drouhin