Stéphane Braunschweig Le silence comme musique

Né en 1964, il rejoint l’école du théâtre National de Chaillot dirigé par Antoine Vitez.

Au cours du temps il va créer une compagnie, puis diriger différents centre dramatique nationaux tout en proposant des créations. Actuellement à la direction de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, il continue d’aller d’un territoire à un autre du théâtre à l’opéra. Rencontre avec un homme doux, attentif et précis.

« je suis pas quelqu’un qui écoute beaucoup de musique parce que je ne suis pas quelqu’un qui arrive à faire deux choses en même temps. Donc soit j’écoute de la musique ou soit je travaille et comme je travaille beaucoup, je n’écoute pas beaucoup de musique… mais j’aime beaucoup la musique classique surtout, je suis pas du tout au fait des musiques actuelles. Les musiques classiques contemporaines ouiJ’ai un rapport fort avec la musique mais qui n’est pas un rapport de consommation

Il considère la composition d’un texte comme une fugue, avec son rythme, ses couleurs…

Au théâtre il n’utilise pas ou très peu de musiques existantes.

Il travaille surtout avec des compositeurs, des créateurs sonores.

Quand c’est possible selon les budgets des productions, la musique est jouée sur scène, sinon il utilise les bandes sons…

Un compositeur doit lui remplir l’âme. Il écoute Bach, Chopin, beaucoup de piano…

Les quatuors de Beethoven lui procurent une énergie abondante.

L’opéra est venu d’une commande. On m’a proposé un jour de monter Jenufa de Leos Janacek au théâtre du Châtelet. J’étais tellement bouleversé d’écouter ça je me demandais comment j’avais pu passer à côté…

Dans la fosse, le chef d’orchestre Simon Rattle, dont c’était la première apparition française dans une production lyrique avec le City of Birmingham Symphony Orchestra. S’en suivra de nombreux autres.

Donc l’opéra en parallèle du théâtre, depuis 30 ans.

Complètement plongé dans la musique, il adore travailler avec les chanteurs les chefs d’orchestres. Il se  considère comme un interprète. On dialogue beaucoup, je ne cherche pas à imposer ma vision. Ma vision, elle sert surtout à trouver le chemin de passage pour arriver à l’âme de l’œuvre. 

Son travail avec les chanteurs est forcément différent des comédiens Avec la voix chantée on est directement en prise avec le sensible. Certains chanteurs demandent beaucoup d’explications psychologiques, il faut surtout les mettre en situation de chanter le mieux possible.  C’est-à-dire de trouver les lignes. Comment on va d’un point A, à un point B, je les aide, mais je me laisse beaucoup guidé par l’intuitif, les sensations…

Mais pour Stéphane Braunschweig,la notion du silence est très importante. En 2003, il créé l’opéra Wozzeck de Alban Berg qui s’inspire de la pièce de Georg Buchner. Il se souvient encore d’un silence, en particulier…C’est très beau quand à un moment on entend le mot Nitz, puis le silence, celui-là il vaut de l’or.  J’ai besoin tout le temps d’entendre le silence, c’est pour ça que je ne surcharge pas de musique.

 

Szamanka