ROUTE DU ROCK J1 – CHAUD DEDANS

Cette première journée au Fort Saint-Père s’annonçait être la plus chaude et pas que pour la météo (quoique). Surtout pour la programmation la plus “punky” de cette 29ème édition avec des pogos à gogo à la clef !

POND
“Les premiers seront les derniers” dit l’adage. Cela ne se vérifie pas toujours car les premiers à ouvrir le festival dans l’enceinte du Fort ne sont pas les derniers à mettre l’ambiance. Avec leur rock psychédélique planant, les australiens, chouchous de Kevin Parker (Tame Impala), attaquent fort sur scène; leur dynamisme et leur vitalité sonnent étonnamment Garage. Le plaisir est au rendez-vous. Virevoltant, Nick Allbrook, de sa voix androgyne, entame quelques couplets de “Osez Joséphine” de notre regretté Alain Bashung, pour manifester leur joie visible de jouer en France.
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FONTAINES D.C.
Un concert d’enfer au Fort St Père. Forcément avec Fontaines D.C., c’est comme Sha Sha Sha !
Il n’est pas encore 19h30 lorsque l’heure de lâcher le lion Grian Chatten sur la scène sonne. Il arrive comme à son habitude, traversant de long en large l’espace du Fort, tapant du pied et scrutant le public. L’œil froid et bien déterminé à mettre le bordel dans nos têtes. Vous n’êtes pas sans savoir qui sont les Fontaines D.C. ! Si vous ne les avez pas encore vus en live, imaginez la réincarnation de Ian Curtis à la tête d’un groupe de punk en 2019. Ils répandent une sorte de révolte froide à la violence sous-jacente et au discours aussi étrange que fascinant (à l’image de leur “Dublin in the rain is mine” entêtant).

Ces jeunes gens modernes venus d’un Dublin en chaotique déclin, n’ont rien à envier à leurs aînés lorsqu’il s’agit de mettre le feu. “Boys in the Better Land ” et “Hurricane Laughter” embrasent le festival… St Malo’s burning now … On en redemande !
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IDLES
La chaleur monte encore d’un cran avec le groupe punk-rock de Bristol, véritable découverte de la RDR 2017; le plancher de la scène des remparts s’en rappelle encore ! Leur set endiablé et une rage dingue dingue dingue avait marqué les festivaliers !!! Gageant à, quitte à me faire tatouer un Bambi sur la joue gauche, que le leader Joe Talbot et ses compères n’avaient pas perdu de cette dinguerie qui les caractérisait ! J’avais ameuter amis et ennemis à venir assister à leurs Round ! Oui il y a quelques chose de l’ordre du combat (Rock) dans IDLES, Caractéristique du punk rock me direz-vous ! Oui forcément, mais là, le duel est à de multiples ramifications : scéniques, vocales, musicales, militants, anti-systèmes, anti-fachiste et leur concert est une incitation à la révolte festive; pas du petit punk de folklore édulcoré mais de la profondeur noire aux textes tranchants comme une lame chauffée à blanc !
Les festivaliers de RDR 2019 déjà chauds, étaient impatients d’en découdre avec eux à nouveau. Scandant déjà leur nom depuis 10 bonnes minutes avant qu’ils n’arrivent souriants sur la scène du Fort (attitude bien différente de la gravité faciale de FONTAINES D.C.). Les 5 fantastiques du punk attaquent d’emblée avec le volume à fond et il ne baissera pas d’intensité pendant l’heure d’un live bouillonnant ! “Heel/Heal” et “Never Fight a Man With a Perm” pour commencer, suivant le puissant “Mother” puis “Love song” et “Danny Nedelko”.
IDLES gagne en force, malgré le succès grandissant, là où d’autres ramollissent; leur énergie communicative semble de plus en plus captiver le public. Il faut dire que les guitares saturées, la basse puissante, la batterie infernale et le chant rugueux de Talbot donnent un rythme à la vitesse d’un pur-sang au galop que rien ni personne n’arrête. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces hommes-là ont de l’énergie à revendre ! Et pour finir en apothéose, quoi de mieux que d’inviter sur scène les FONTAINES D.C. pour “Rottweiler”. Grandiose !!! La Route du Rock n’oubliera pas de sitôt le deuxième passage d’IDLES !

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STEREOLAB
Le groupe de Laetitia Sadier et Tim Gane, le plus mythique de la scène post-rock expérimentale, nous revient à l’occasion de la réédition de leur somptueuse discographie. Après 10 ans de silence radio, les voilà enfin de retour sur scène ! Même si le groupe n’a jamais connu de grand succès commercial, il aura marqué son époque par ses compositions aussi novatrices qu’expérimentales. Les aficionados du rock ne s’y trompent pas. Laetitia Sadier n’a rien perdu de sa voix ni de son charisme au sein d’une formation presque inchangée depuis les débuts : Andy Ramsay à la batterie, Tim Gane à la guitare et Joseph Watson au clavier. L’éléctro/pop touchant du doigt la noise m’ont particulièrement séduit, surtout sur “French Disko”, “Crest” et le grandiose “Lo Boob Oscillator” où l’inspiration Garage n’était franchement pas loin par instant !

STEREOLAB reste toujours aussi déroutant pour un retour gagnant-gagnant underground !

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TAME IMPALA
Des confettis dans les cheveux et des étoiles dans les yeux ! Kevin Parker nous embarque pour un live pop-rock psychédélique lumineux. Le succès du groupe australien ne cesse d’accroître depuis 2009. Le set commence par l’ultra célèbre et engageant “Let It Happen“. L’accueil que Kevin réserve au public est à la hauteur de la réputation du groupe. Généreux ! A la fin du premier titre, c’est l’explosion de confettis dans le ciel malouin qui fait grimper en flèche l’émoi des festivaliers jusqu’à son paroxysme scénique !
Les mains se soulèvent sous la pop enivrante de “Patience” puis, dans une véritable communion musicale, “The Moment“, “Mind Mischief“, suivi de l’excellent “Elephant” (pour moi le meilleur). On assiste à une mise en lumière de la scène spectaculaire. Après une courte pause, “Tame Impala the less i know the better“. Le show s’achève sur “Apocalypse Dreams“. La béatitude des uns n’est forcément pas celle des autres mais le groupe ne laisse personne indifférent. Tu restes sous hypnose un long instant ! La déferlante Tame Impala est passée par là !

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BLACK MIDI
Le groupe anglais est composé de quatre garçons : Georgie Greep (chant et guitare), Matt Kwasniewski-Kelvin (guitare), Morgan Simpson (batterie) et Cameron Picton (chant et guitare).
Black midi surprend par sa démonstration de force. Pourtant la journée nous a fournis déjà largement de quoi nous extasier ! Mais difficile de résister à leur live rude et endiablé. Notre regard se pose instinctivement sur le batteur, véritable pile électrique, qui ne cesse de bondir tout en frappant avec une hargne que son jeune âge multiplie par 100 ! Les tempos sont extrêmement changeant, passant du rapide au lent. Ils trouvent écho avec la voix aiguë de Cameron et celle plus grave de Georgie . Dans un chant à la diction rapide entrecoupée de cris et onomatopées distordus, leur jeu s’impose comme une nécessité, un exutoire incarné sans limite ! La transe musicale sans aucune mesure, s’empare littéralement du public. La nuit aidant, les corps des festivaliers exultent en slam, pogos et danses chamaniques en tous genres !
Les mystérieux Black Midi, entités surnaturelles, nous ont scotchés avec un set possédé. Nul doute que le démon de midi qui les à menés jusqu’ici, les guide sur le droit chemin d’un succès lumineux !

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JON HOPKINS
Show visuel et sonore, JON HOPKINS, dans un univers mélodique somptueux, invite deux magnifiques femmes jedi au sabre lumineux à entamer une chorégraphique gestuelle cosmique, suggérée par des rythmes électro planant à l’efficacité redoutable.
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Route du Rock jeudi 15 Août 2019

Crédit photos : Stéphane Perraux