ROBI #MOI AUSSI, PORTÉE PAR L’ÉVIDENCE

La Journée internationale des droits des femmes s’est tenue le 8 mars dernier.

Le jour choisi par Robi pour sortir le titre #MOI AUSSI, elle que l’on entend décidément trop peu (ses dernières apparitions sur scène remontent au 26 octobre 2017 @Forum Léo Ferré à Ivry-sur-Seine et 29 janvier 2018 @Trois Baudets le 29 janvier 2018, souvent en compagnie de Katel et Angèle Osinski, sa ‘’bande de meufs’’ comme elle les appelle affectueusement).

Robi s’était beaucoup consacré ces dernières années aux tournages des clips de Maud Lübeck – ‘’Je plus rire’’ (2017) et ‘’Toi non plus’’ (2016) -, de Katel – ‘’Cyclones’’ et ‘’A l’aphélie’’ (2016) ou encore de Maissiat – ‘’La Traque’’ et ‘’Grand Huit’’ (2016).

Trois ans après la sortie de son dernier LP ‘’La Cavale’’ (2015), Robi sort donc #MOI AUSSI, une chanson écrite à quatre mains avec l’artiste rennais AuDen alias Adrien Dauce.

Une chanson douce et délicate sur un sujet grave puisqu’il fait écho au mouvement #MeToo, lancé le 15 octobre 2017 ; des femmes qui se mettent en lutte contre l’omerta qui couvre les harcèlements et violences sexuelles, en incitant d’autres femmes à partager leur histoire (‘’Moi aussi, toi aussi/Moi aussi mon amie/C’est ensemble, toutes ensemble dans un seul cri’’), au-delà des sentiments de peur, de honte ou de culpabilité qu’elles pouvaient ressentir jusqu’alors.

Il ressort de #MOI AUSSI la sensibilité exacerbée qu’on lui connaît, un chant posé à fleur d’émotions contenues. On n’est pas ici dans la colère et les insultes mais sur un message ferme, direct, sans compromission, qui n’en déploie que plus de force (‘’C’est fini d’avoir peur/La nuit, le jour et l’heure/C’est fini de se taire/La honte ou la colère’’).

#MeToo est l’agonie de l’empire viril. Le système patriarcal avec sa virilité archaïque véhiculée depuis des siècles à travers les contes et les mythes – l’idée de la femme objet, inférieure, passive, sans volonté, perçu comme un trophée -, s’effondre.

Dans son livre ‘’Descente au cœur du mâle’’le philosophe Raphaël Liogier parle de ‘’capitalisme sexuel’’, dont Weinstein serait la caricature : ‘’Weinstein ne veut même pas jouir du corps des femmes, il veut jouir de son pouvoir à travers le corps des femmes’’.

A force de luttes, les femmes ont obtenu des acquis – sociaux, économiques et politiques -. Mais ces acquis ne se sont pas accompagnés dans le même temps de la transformation du regard des hommes sur le corps des femmes.

Dans le clip de Robi justement, seuls sont visibles les lèvres et le regard. Un point de départ pour le jour d’après.

Celui de la souveraineté du corps, l’enjeu fondamental de #MeToo. L’idée que les femmes soient enfin des sujets libres et jouissants (par elles-mêmes), non plus des ‘’objets passifs dont on jouit’’.

Dans un article paru dans Ouest-France le 8 mars, Carine Janin déclare ‘’qu’il faut désormais inventer une autre relation entre les femmes et les hommes, plus égalitaire. Se différencier sans se discriminer’’.

L’art et la beauté du consentement.

Alechinsky.

#MeToo #QuellaVoltache #Yo Tambien #Jagockså #EuTambém #DelateSeuPorco #BalanceTonPorc