RED DINGUE D’EXPRESSION

Olivier LAMBIN, alias RED, est un artiste hors norme, au talent surprenant. En 2018, il donne une suite à “Felk”, 18 ans après sa sortie, dans un album sombre intitulé “Felk Moon”. Cherchant toujours à donner de la profondeur aux expressions dans ses Arts, il nous a livré un peu plus de lui-même. Interview !

En 1992 (hier donc), tu commences à faire de la musique dans un groupe « La Cuve ». Quelle était ta motivation première à l’époque ? Qu’en gardes-tu comme souvenir ?

Je faisais déjà de la musique depuis 85, j’ai commencé au sein du groupe du collège ! Mais la motivation première a toujours été de faire des concerts ! La Cuve était le premier groupe avec lequel j’en ai fait beaucoup. J’ai appris énormément de cette époque, ça a été très formateur.

Depuis, entre tes collaborations et forcément ton évolution personnelle, comment définirais-tu ta musique aujourd’hui?

Ça a toujours été un problème ça, vu que je passe du folk au rock ou du rock à l’expérimental, sans compter la techno et le funk! Mais je pense avoir une patte reconnaissable, un phrasé; c’est ce qui me paraît être le plus important chez un musicien. Le style évolue toujours avec les envies et le temps.

Quelles influences revendiques-tu aujourd’hui ?

Les oiseaux dans le parc en face de chez ouam ! (rires). Sérieusement, j’ai 50 balais et donc c’est très large : ça va des Stones et Dylan jusqu’au free-jazz, en passant par toutes sortes de musiques électro, sans parler de la musique venue de l’Afrique.

Tu es ce qu’on appelle un artiste “multi-faces”; tu cherches à entremêler tes différents moyens d’expressions artistiques : le dessin et la musique. Lequel des deux est celui qui passe en premier ?

Je dessinais lorsque j’étais plus jeune et là, c’est revenu avec les pochettes de Felk Moon; j’en suis bientôt à 800 différentes ! Qui dit mieux ? Mais je ne mets ni le dessin ni les chansons en priorité, c’est un tout.

Pourquoi avoir voulu dessiner les pochettes de ton dernier album Felk Moon en modèle unique et surtout à la main ? C’est un travail titanesque ?

C’est le mot ! C’est surtout pour que ce disque soit plus une oeuvre qu’une information ! Il me semble que nous avons perdu un truc en route avec la dématérialisation. Bisou Record, le label d’Isabelle Magnon et Quentin Rollet, a totalement compris ça !

Sur « Felk Moon », ton écriture a pris de l’ampleur; par exemple dans « Old Friend», « Bunch of Teens » ou encore « The day D Bowie died », tu y mets de plus en plus de force. D’où te vient l’inspiration ?

Souvent de l’absurde du quotidien ! Tu ouvres ton ordi et là tu vois bien qu’on est complètement baisés par exemple ! Et puis j’essaie de faire en sorte que mon écriture se simplifie et s’améliore avec le temps. Du moins je l’espère !

Tu as joué dernièrement au Binic Folks Blues Festival fin juillet 2019. Raconte-nous !

J’ai pas mal joué à Binic, chez Ludo “Au Chaland Qui Passe”. Et puis là, il m’a proposé la grande scène, donc je suis venu avec Neman (Herman Düne, Zombie Zombie) à la batterie pour des versions plus vénères des chansons. J’aime bien reprendre ma bonne vieille Telecaster de temps à autre. C’était bien rock’n’roll ! Comme ce super festival qui demeure exemplaire !

RED – Binic Folks Blues Festival 2019 – Scène La Banche – Photo Bruno BAMDÉ

Tu as vécu dans plusieurs endroits différents, à Lille, à Rennes… Est-ce que ces villes t’ont apporté à chaque fois de nouvelles choses, permis de nouvelles rencontres, t’ont nourri peut-être ? Si oui, peux-tu nous donner quelques exemples ?

C’est une chose hyper importante oui : je suis toujours influencé par le son du lieu où je me trouve. Sur Felk, on entend des bruits de travaux de Villeurbanne; sur Felk Moon, des sons des rues de Lille et des oiseaux meudonnais. Hors de question que j’aille m’enfermer pour faire de la musique ! J’ouvre la fenêtre de la même manière que j’allume un synthétiseur.

Qu’est-ce que L4L peut te souhaiter pour la suite ?
Une bonne cuite ce week-end ?

Propos recueillis par Stef’Arzak